2/ Analyse globaleDe ces problématiques récurrentesliées à une catégorie spécifique...Pour résumer, en France, les espaces dédiésau stationnement des personnes vivanten caravane et mobile-homes sont réduits.Les «aires d’accueil» gérées par les communesqui, par les conditions qu’elles offrent, ne satisfontde toute façon pas la majorité des«voyageurs», sont bien insuffisantes commeréponses au manque de place pour se garer, etvivre quelque part qui ne soit pas un échangeurautoroutier ou une zone polluée. Beaucoup sonttenus alors de s’installer là où ils ne sont pas lesbienvenus, provoquant alors une situation de déplacementperpétuel forcé sur un territoire auquelils ont pourtant leurs attaches à bien des égards.Mais ces questions de relégation, longuementcantonnées aux minorités surnommées «gens duvoyage», souffrent de n’être bien souvent abordéesqu’en complète coupure avec le reste desproblématiques du logement qui y sont pourtantentièrement imbriquées. Pour Frédéric, il s’agitsurtout de souligner la similitude du sort réservéà cette minorité avec celui du reste des populations«précarisées» ou en voie de l’être.... À leur extension dans le contexteactuel de crise du logementLa crise du logement qui s’élargit jusqu’auxclasses moyennes provoque, selon Frédéric,l’arrivée de catégories nouvelles de SDF pour quil’habitat léger peut s’avérer une solution. Ainsi enFrance, selon Fred, parmi le petit million de personnesqui vivent en habitats légers, aux 450 000«gens du voyage», 250 000 «alternatifs» ayant«choisi» d’autres modes de vie et 100 000 habitantsen camping, s’ajouteraient, selon lui, lesquelques milliers de personnes qui, actuellementchaque mois, grossissent le nombre de sans-domicile-fixe,quittant leur appartement sans forcémentpasser par l’expulsion, donc par les statistiques officielles.Ici se fait jour l’opportunité de défendrela reconnaissance d’usages qui tendent à s’étendre.La revendication de « lieux de vie »pour tout le mondeL’enjeu serait que toutes ces personnes reconnaissent,par-delà leurs identités et préoccupationsrespectives initiales, cette même invisibilitédue à des circonstances pas si individuelles que ça.Si jusqu’alors les uns s’accommodaient des intersticesqu’ils pouvaient occuper en bricolant les autorisationspendant que d’autres pouvaient encorecontracter des emprunts pour acheter une maisongrâce à quelque situation professionnelle avantageuse,tous sont désormais exposés aux mêmesrisques (expulsions de plus en plus fréquentes depar le rétrécissement des interstices pour les uns, etdépart volontaire d’une situation ingérable de parle chômage endémique pour les autres).Entre plaidoyer et constat révélateur d’un faitrefoulé, Frédéric pose que l’habitat léger, solutiond’urgence contre la rue ou mode de vie choisi,tendra à l’avenir à s’imposer dans les faits face àl’extension du problème du logement. L’urgenceest alors d’en reconnaître une place à part entièredans la distribution de l’espace. Et pour cela, c’est àune mobilisation générale de toutes ces catégoriesconfondues que fait appel Frédéric Liévy afin defaire reconnaître politiquement l’intégration de ladiversité de l’habitat dans les dispositifs d’aménagement(schémas de cohérence territoriale, planslocaux d’urbanisme) à la campagne comme en ville.On peut voir dans ces analyses et revendicationsformulées ici deux éléments essentiels :- Un combat juridique pour reconnaître administrativementla place d’un type d’habitat discriminéet dont les pratiques se généralisent pourtantavec la crise du logement. Il s’agit là de fédérer tousceux qui sont concernés par les retombées de cettecrise du logement pour ainsi porter sur le plan politiquedes réponses adaptées et de droit commun.- La place donnée à un imaginaire politiquedans le discours : la « communisation » des intérêtsde tous ceux qui chaque jour souffrent des retombéesd’un système qui les rend esclaves et lesmet à l’écart, et qu’ils peuvent dépasser en s’organisantcollectivement.41
Art 03/Un habitat accordéà ses moyens :cas d’une habitanteen camping etcontexte politiqueJeremy Levesquescailloux, ses bâtiments annexes de mairie aux fenêtresà barreaux et agent de sécurité, son campRom au bord duquel des femmes, dans une ambiancedétendue de fin de semaine ensoleillée,nettoient de grands tapis avec des gestes lents,défiant du regard les automobilistes mécontentsde les voir empiéter sur la voie. Plus loin sur laroute, le camping, arborant fièrement ses troisétoiles derrière des barrières blanches et un portailélectrique à code, fait montre de plus de correction,en comparaison de ses proches voisins,dont il semble chercher à se démarquer.1/ Rendez-vous au camping :une approche du terrainNous nous sommes rendus dans un campingmunicipal aux abords d’une grande ville poursaisir quelques traits du mode d’habiter de personnesy occupant à l’année une caravane ou un mobilehome.L’objet de l’article est d’aborder le contexte ducamping en lien à un certain degré de précarité économiquedes habitants, tout en prenant en comptela grande variété des techniques qui sont mobiliséesau quotidien pour bricoler, négocier les modalités deleur bien-être dans le cadre de cet espace réglementéet a fortiori inscrit dans un contexte politique précis.Les aperçus que l’on a pu avoir durant cettevisite sont fortement liés à ce contexte géographique,politique et législatif en tension. Accompagnéde Clément David, militant pour la défensedes droits des occupants en habitats éphémèreset mobiles (sollicité à propos d’une situation potentiellementlitigieuse), nous bénéficions alorsde ses liens tissés au préalable avec une habitanteainsi qu’avec le gérant du camping.Si l’on se trouve très vite au cœur des enjeux légauxet stratégiques sur lesquels Clément tente defaire médiation, cela permet d’en connaître davantagesur ce contexte qui, après ce simple entretienexploratoire, n’aurait pu se trouver abordé que defaçon partielle. Cette petite enquête, si elle prend lerisque de la navigation «à vue» sans données statistiquesprécises, consiste avant tout à dresser unportrait de l’habiter léger dans un camping en espérantque les problématiques qu’il soulève fassentécho ou suscitent le débat en comparaison à d’autrescontextes directement ou indirectement concernés.42Géographie des environsSeul camping municipal de l’agglomération, il estsitué en périphérie de la ville, à proximité d’uneavenue bordée d’entreprises et de commerces dematériaux de construction non loin du périphérique.L’espace environnant semble relativement vague,avec son stade, son parking condamné par de grosCamping municipal de Toulouse. Jeremy Levesques
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