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Rapport_annuel_2015
Rapport_annuel_2015
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développement économique du secteuR audiovisuel<br />
les seRvices de médias audiovisuels<br />
70<br />
temps réel, etc.), qui mobilisent de nombreux<br />
intermédiaires commerciaux et techniques<br />
dans la chaîne de valeur, créant une nouvelle<br />
forme d'opacité pour la filière. En réponse, à<br />
l’issue d’une consultation des professionnels<br />
du secteur, les pouvoirs publics ont réaffirmé<br />
spécifiquement pour la publicité digitale<br />
les principes de transparence posés par la loi<br />
Sapin 1 . Dans sa réponse à la consultation du<br />
Conseil national du numérique, le Conseil a<br />
également estimé nécessaire de garantir une<br />
pleine transparence de l'ensemble des dispositifs<br />
publicitaires vidéonumériques.<br />
Les conséquences de la transformation<br />
numérique sur l’économie sont considérables<br />
et conduisent à l’émergence de nouveaux<br />
acteurs et de nouveaux services qui modifient<br />
les équilibres et la chaîne de valeur de<br />
l’industrie audiovisuelle. Ce phénomène<br />
peut être source d’innovation, de productivité,<br />
de croissance et d’emplois au bénéfice<br />
de la France et plus globalement de l’Europe,<br />
mais également de profonds déséquilibres<br />
entre acteurs qu’il convient de mesurer et<br />
de prévenir. Les pouvoirs publics doivent s’y<br />
préparer et les accompagner afin d’œuvrer,<br />
dans un cadre de concurrence équitable,<br />
pour l’émergence de modèles respectant les<br />
libertés fondamentales, soutenant la création<br />
française et européenne, et garantissant la<br />
diversité culturelle.<br />
Dans cet environnement, on observe en<br />
particulier le renforcement d’un type d’acteurs<br />
spécifiques, les « intermédiaires numériques<br />
». Ces intermédiaires occupent une<br />
place entre l’usager et le contenu et ne se<br />
limitent plus aux seuls distributeurs et<br />
notamment aux fournisseurs d’accès à internet.<br />
Ils recouvrent également désormais des<br />
réalités plus variées en comprenant autant les<br />
plateformes numériques de partage, les fabricants<br />
de terminaux, les magasins d’applications,<br />
les éditeurs de systèmes d’exploitation<br />
ou de jeux, les réseaux sociaux ou encore les<br />
moteurs de recherche ou de recommandations.<br />
Ces intermédiaires, apparus avec le<br />
développement de l’économie numérique et<br />
qui assurent des formes variées de distribution,<br />
sont qualifiés de « plateformes numériques<br />
» et devront être définis et encadrés.<br />
Les nouveaux modes de consommation fournissent<br />
des données personnelles alimentant<br />
des algorithmes qui constituent de nouveaux<br />
outils puissants au service des entreprises.<br />
Les enjeux du CSA autour des données et<br />
du Big Data, en particulier, sont certains et<br />
multiples. Le plus évident réside dans les<br />
menaces qui peuvent peser sur la vie privée<br />
et entre dans le champ de compétence du<br />
Conseil chargé, par la loi, de veiller au respect<br />
du secret des choix des téléspectateurs et<br />
des auditeurs 2 . Par ailleurs, la recommandation<br />
personnalisée, qui découle de l’analyse<br />
des données personnelles, peut favoriser la<br />
découverte (« l’exploration ») ou au contraire<br />
menacer la diversité culturelle, si elle est<br />
excessive, et cantonner l’utilisateur aux seuls<br />
contenus correspondant à ses usages et choix<br />
habituels (« l’exploitation »), ce qui représente<br />
toutefois également une ouverture vers<br />
un plus grand nombre de contenus. Enfin, le<br />
CSA souhaite pouvoir réduire l’opacité qui<br />
entoure le fonctionnement des mécanismes<br />
de recommandation et s’assurer du caractère<br />
objectif et loyal des traitements qui sont<br />
effectués.<br />
Dans sa réponse à la consultation du Conseil<br />
national du numérique de fin 2014, le CSA<br />
a contribué activement à la réflexion de<br />
l’ERGA sur le champ d’application de la<br />
1) loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.<br />
2) article 3 de la loi du 30 septembre 1986 : « le secret des choix faits par les personnes parmi les services de communications<br />
électroniques et parmi les programmes offerts par ceux-ci ne peut être levé sans leur accord ».<br />
RappoRt annuel 2015 - Conseil supérieur de l'audiovisuel