TRANSFORMATION DIGITALE 2016
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Conclusion<br />
Conclusion<br />
L<br />
a transformation digitale est avant tout une maturation<br />
digitale. En <strong>2016</strong>, conduire des projets<br />
pilotes dans le domaine de la digitalisation ne<br />
suffit plus : il faut avancer, apprendre, et mûrir. Les règles<br />
du jeu économique ont changé. Les GAFA et les pure<br />
players, totalement engagés dans une réinvention numérique<br />
des activités traditionnelles, font voler en éclat les<br />
repères existants. Désintermédiation, économie de<br />
plateformes, exploitation systématique de la donnée, automatisation,<br />
approche multicanale, prise en compte des<br />
terminaux mobiles... tous ces moyens se combinent pour<br />
réinventer la relation client. À cet égard, les usages des<br />
consommateurs font<br />
l'objet de toutes les<br />
attentions, bien plus<br />
que les produits vendus.<br />
La concurrence<br />
prend des visages<br />
nouveaux : des pans<br />
entiers de l'industrie<br />
dont la construction<br />
a pris des décennies<br />
se voient challengés<br />
par de nouveaux entrants<br />
qui poussent les business models en place à évoluer.<br />
Les organisations sont en conséquence appelées à<br />
repenser en profondeur leur organisation à travers la digitalisation<br />
de process métiers, l’omnicanal, la personnalisation<br />
des offres et services à foison, ainsi que la collecte<br />
et le traitement des données sur le modèle du big<br />
data. De nouvelles fonctions de direction apparaissent :<br />
Chief Digital Officer, Chief Data Officer, Chief Disruption<br />
Officer, traduisant le besoin de conduire rapidement<br />
et efficacement les changements provoqués par ces mutations<br />
technologiques.<br />
« La transformation<br />
digitale est un processus<br />
permanent plutôt<br />
qu’une destination »<br />
L’innovation digitale passe par l’ouverture<br />
Dans ce contexte mouvant, innover s’avère plus que jamais<br />
incontournable. Mais l'innovation n'est pas une<br />
pratique héroïque et solitaire. Les entreprises s'inspirent<br />
des meilleurs exemples pour accélérer leur transformation,<br />
et révisent leurs stratégies d’innovation. Coopération<br />
et open innovation constituent les mots d'ordre.<br />
L'exclusivité d'une idée importe moins que sa concrétisation<br />
en temps et en heure. D'autant plus que l'innovation<br />
constitue un moyen privilégié pour s'imposer dans<br />
un environnement économique en pleine fluctuation :<br />
pour affirmer sa position<br />
lorsqu'on est<br />
une jeune pousse, ou<br />
pour prouver qu’on<br />
est indispensable et<br />
qu’on comprend son<br />
époque lorsqu'on est<br />
un grand acteur.<br />
Les enjeux diffèrent<br />
cependant : pour les<br />
startups, il s’agit de<br />
construire sa vision<br />
et de se développer rapidement, tandis que pour les entreprises<br />
traditionnelles il s’agit de dynamiser son organisation<br />
par de nouvelles méthodes de travail et de<br />
nouvelles compétences. Ces innovations prennent deux<br />
formes distinctes. Continuité des évolutions incrémentales<br />
lorsqu'il s'agit de nourrir et d'enrichir les business<br />
models déjà en place. Au contraire, mise en mouvement<br />
des modèles économiques lorsqu’il s’agit d’innovations<br />
de rupture capables de chambouler des secteurs entiers<br />
de l’économie, à l’image de plateformes comme Uber, Bla-<br />
BlaCar ou Airbnb qui se proposent de refondre entièrement<br />
des modèles existants.<br />
Christophe Verley, Directeur Internet GSB d'ADEO<br />
Les business models changent,<br />
la transformation demeure<br />
Dans une telle situation, qu'est-ce donc qu'un business<br />
model ? Plus que jamais, il s’agit d’une réponse transitoire<br />
apportée par une entreprise à un contexte économique<br />
donné. “La transformation digitale, bien qu'initiée<br />
depuis quelques années déjà, est à mon sens un processus<br />
qui a vocation à devenir permanent et non pas une destination”,<br />
insiste Christophe Verley, Directeur Internet<br />
GSB d'ADEO. La capacité à se transformer sans relâche<br />
promet donc d’être essentielle pour les entreprises du futur.<br />
Ceux qui ne suivent pas risquent bien plus que de<br />
rester à la traîne. Quelques exemples nous le rappellent<br />
bien. Nokia était le leader mondial de la téléphonie mobile<br />
en 2007, année où Steve Jobs lançait le premier iPhone.<br />
Kodak a dominé sans partage le marché de la photographie<br />
grand public, et inventé les capteurs numériques,<br />
avant de disparaître faute d'avoir su quitter sa rente de<br />
fabrication de pellicules. Novell dominait outrageusement<br />
les technologies de réseau local, mais n'a pas su négocier<br />
sa transition vers de nouveaux produits dans une<br />
époque qui demandait de nouveaux services.<br />
Derrière ces exemples, anecdotiques ou non, il se peut<br />
qu'une nouvelle révolution économique se profile. Le<br />
modèle "asset light" en dessine l'archétype. ”Grâce à<br />
l’économie du partage, des biens auparavant individuels<br />
peuvent dorénavant être partagés”, rappelle Frédéric<br />
Mazzella, Fondateur et PDG de BlaBlaCar. La valeur<br />
d’usage des biens s’en trouve optimisée, à travers le glissement<br />
vers un modèle s’appuyant sur l’intensification de<br />
l’usage des actifs existants plutôt que sur la production<br />
de masse. Un mouvement qui recoupe aussi des préoccupations<br />
environnementales croissantes. L’économie du<br />
partage comme avenir de la société de consommation ?<br />
Une question propre à provoquer encore de nombreuses<br />
transformations.<br />
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