TRANSFORMATION DIGITALE 2016
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2. Malgré de nombreuses initiatives en mode expérimental en interne et en externe, les entreprises restent encore loin<br />
des pure players et des attentes des clients<br />
2. Malgré de nombreuses initiatives en mode expérimental en interne et en externe, les entreprises restent encore loin<br />
des pure players et des attentes des clients<br />
sera plus précis encore car il s’appuiera sur les données<br />
qui remonteront du compteur Linky”.<br />
Dans les domaines de la vente comme de la restauration,<br />
la fidélisation client constitue un autre exemple d’innovation<br />
incrémentale. “Nous allons lancer un programme<br />
de fidélisation pour la première fois dans notre histoire”,<br />
confie Jean-Noël Pénichon, Vice Président Technologies,<br />
en charge du Digital et des Systèmes d’Information<br />
de McDonald's. Le groupe agroalimentaire Le Duff<br />
ambitionne un programme similaire : “La fidélisation<br />
nous aidera à mieux comprendre où, quand et comment<br />
mangent nos clients”, explique Stéphane Mariotto, DSI<br />
du groupe.<br />
Mais l’innovation<br />
incrémentale peut<br />
aussi consister à se<br />
servir du digital pour<br />
monter en gamme<br />
en améliorant l’expérience<br />
client. “Le<br />
digital ne modifie<br />
pas fondamentalement<br />
notre business<br />
model, mais il nous<br />
permet de proposer<br />
au client un service<br />
à haute valeur ajoutée”,<br />
indique Anne Browaeys-Level, Directrice Générale<br />
Marketing et Digital au Club Méditerranée. “Nous<br />
pouvons renforcer l’expérience client avant, après, mais<br />
aussi pendant le séjour. Par exemple, grâce à une application<br />
dédiée aux activités en villages, animée par un GO<br />
community manager.”<br />
Le poids des contraintes opérationnelles<br />
Les entreprises possèdent souvent une forte culture<br />
interne de l'innovation incrémentale, déjà portée<br />
« Un manager doit gérer<br />
ses équipes et son résultat avant<br />
d’allouer du temps<br />
à un projet totalement nouveau<br />
à la rentabilité incertaine »<br />
Marc Gigon, VP Digital Marketing & Services<br />
de Total<br />
par des processus et des pratiques établis. “Nous<br />
sommes déjà très efficaces dans notre gestion commerciale<br />
et avons compris que cette efficacité, où les<br />
ressources sont dédiées aux opérations actuelles et<br />
leur amélioration incrémentale, pouvait porter un<br />
risque ou être contradictoire avec l'exigence d'adaptabilité<br />
d'un monde qui chan-ge”, confirme Marc<br />
Gigon, VP Digital Marketing & Services de Total. “Un<br />
manager ne peut que difficilement allouer du temps à un<br />
projet totalement nouveau dont la rentabilité est incertaine<br />
: il doit d’abord gérer ses équipes et son résultat !”<br />
Les organisations peuvent ainsi être tentées de multiplier<br />
les expérimentations en oubliant de se fixer les<br />
bonnes limites. “J'ai beaucoup plus appris au sujet de<br />
la transformation digitale<br />
en tuant qu'en<br />
lançant des produits<br />
et des technologies”,<br />
glisse Yves Tyrode,<br />
CDO de SNCF. “C'est<br />
difficile, mais c'est<br />
incontournable : apprendre<br />
de ses erreurs<br />
rapidement est<br />
un grand principe du<br />
digital.” Apprendre<br />
de ses erreurs : la<br />
démarche est aussi<br />
qualifiée de “test<br />
and learn”. Les projets pilotes tués dans l’œuf ne sont<br />
ainsi pas vus comme un poids mort pour l’entreprise,<br />
mais comme une étape nécessaire. “Une équipe dédiée<br />
aux pilotes se charge de concevoir des indicateurs de suivi<br />
de projet qui tirent les leçons du passé”, dévoile Venky<br />
Balakrishnan Iyer, Global Vice Président Digital Innovation<br />
de Diageo.<br />
2.1.5. Les entreprises lancent<br />
des programmes d'innovation externe<br />
via des ventures, accélérateurs ou<br />
des acquisitions de startups<br />
Afin de ne pas se faire distancer par les pure players,<br />
les entreprises traditionnelles doivent rester dans la<br />
course de l’innovation. Les grands acteurs voient désormais<br />
les startups comme des partenaires de choix<br />
pour accélérer l’innovation, et en particulier l’innovation<br />
qui vient en rupture par rapport à leurs métiers<br />
traditionnels. “Se transformer suffisamment vite<br />
n'est pas facile dans un groupe international comme<br />
le nôtre”, admet Jérôme Hombourger, Directeur Général<br />
Adjoint, Développement et Stratégie de Crédit<br />
Agricole Consumer<br />
Finance. “Les startups<br />
nous apprennent<br />
à préserver le "time<br />
to market"”. Les partenariats<br />
peuvent<br />
s’inscrire dans une<br />
logique opportuniste,<br />
consistant à<br />
exploiter une technologie<br />
directement<br />
avec leur écosystème. Elles nomment de plus en plus souvent<br />
un responsable exécutif à ce poste pour incarner et orchestrer<br />
cette ouverture à l’innovation externe, le Chief<br />
Disruption Officer. Vivek Badrinath commente le rôle du<br />
Chief Disruption & Growth Officer d'AccorHotels : “Sa<br />
tâche est d'identifier les nouvelles opportunités de croissance,<br />
de superviser les investissements ou les acquisitions<br />
dans les activités émergentes, et enfin de renforcer<br />
les échanges avec les startups”.<br />
La connexion<br />
avec l’écosystème s’organise<br />
Au-delà de cette approche opportuniste, les entreprises<br />
sont de plus en plus nombreuses à développer des liens<br />
actifs avec l’écosystème des startups. Une volonté qui<br />
peut se traduire par<br />
« J'ai beaucoup plus appris<br />
au sujet de la transformation<br />
digitale en tuant qu'en lançant<br />
des produits et des technologies »<br />
disponible. “Leroy<br />
Merlin a par exemple noué un partenariat avec la startup<br />
Frizbiz afin de faire de la mise en relation entre particuliers”,<br />
souligne Christophe Verley, Directeur Internet<br />
GSB d'ADEO. “Nous aurions pu développer le service<br />
nous-mêmes, mais comme leur marque est complémentaire<br />
à la nôtre, il était plus rapide de signer cet accord”.<br />
Bien conscientes de ce que les jeunes pousses ont à<br />
leur apporter, les entreprises organisent leurs relations<br />
Yves Tyrode, Chief Digital Officer de SNCF<br />
des programmes<br />
d’ampleur : “Nous<br />
procédons au screening<br />
d'environ 600<br />
startups par an<br />
avec notre R&D afin<br />
de les faire bénéficier<br />
de facilités<br />
de développement”,<br />
évoque François<br />
Gonczi, Directeur<br />
Numérique d’EDF Commerce. Il s'agit ainsi d’accélérer<br />
la maturité technologique des disruptions développées<br />
afin de pouvoir en bénéficier. Les relations<br />
peuvent s’étendre au-delà des simples partenariats<br />
via des accélérateurs, des incubateurs ou des fonds<br />
d’investissement… “Nous déployons trois niveaux de<br />
partenariats avec les startups”, développe Philippe<br />
Poirot, Directeur Développement Digital, Transformation<br />
et Qualité de la BPCE. “Nous les aidons financière-<br />
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