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TRANSFORMATION DIGITALE 2016

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2. Malgré de nombreuses initiatives en mode expérimental en interne et en externe, les entreprises restent encore loin<br />

des pure players et des attentes des clients<br />

2. Malgré de nombreuses initiatives en mode expérimental en interne et en externe, les entreprises restent encore loin<br />

des pure players et des attentes des clients<br />

Vers un marketing relationnel<br />

Aujourd’hui, chacun passe jusqu’à 11h par jour à consommer<br />

des services numériques, les écrans occupant désormais<br />

une place centrale dans nos vies. Une nouvelle<br />

donne pour les annonceurs, qui doivent revoir leur mix<br />

marketing et ajuster leurs stratégies de vente. “Aujourd'hui<br />

le client peut facilement s'informer de manière<br />

autonome, voire remettre en cause les informations qui<br />

lui sont apportées par le banquier”, observe Philippe<br />

Poirot, Directeur Développement Digital, Transformation<br />

et Qualité à la BPCE. “La relation au client devient<br />

une relation de co-construction de solutions.” Cette<br />

préoccupation est partagée par de nombreux acteurs<br />

B2C, mais également B2B. “Même en modèle B2B, l'expérience<br />

du client final doit rester la préoccupation majeure”,<br />

assure Magali Noé, Chief Digital Officer de CNP<br />

Assurances.<br />

Cette approche customer centric consistant à placer le<br />

client au cœur des préoccupations est en fait cruciale à<br />

l’établissement d’une relation de qualité à long terme<br />

entre la marque et ses clients, ce qu’on appelle aussi<br />

marketing relationnel. “Le marketing relationnel, qui<br />

s’est matérialisé pour nous par la création d’une base<br />

de données consommateurs, a été un levier important<br />

pour mieux comprendre notre chaîne de valeur et nos<br />

consommateurs”, précise ainsi Tom Brady, Group Head<br />

of Digital de SABMiller. Ceci permet de gagner en performance<br />

lors des ciblages commerciaux. “Nous mesurons<br />

l'usage par nos clients des canaux de relation. Ceci<br />

nous permet d'adapter nos modèles de relation pour<br />

coller au plus près aux attentes de nos clients”, poursuit<br />

Philippe Poirot.<br />

Communiquer plus intelligemment<br />

À travers cette tendance, c’est l’ensemble des fonctions<br />

marketing traditionnelles qui se digitalise : “Nous<br />

ne voulons pas que Bel fasse du digital marketing séparé<br />

du marketing traditionnel, mais tout simplement<br />

du marketing au sens large dans un monde digital”,<br />

précise Florian Sauvin, Chief Digital Officer de Bel.<br />

Si les grandes campagnes media basées sur les spots<br />

publicitaires indifférenciés peuvent garder leur intérêt<br />

pour les acteurs FMCG, la communication gagne<br />

en subtilité. Elles ciblent davantage le buzz sur les réseaux,<br />

à l’image de la campagne de recrutement dans<br />

le métro parisien menée en 2015 par la marque Michel<br />

et Augustin. Grâce à la collecte de données, les campagnes<br />

publicitaires s’automatisent à travers le marketing<br />

programmatique et gagnent en personnalisation<br />

et donc en efficacité. Elles ouvrent aussi la voie à des<br />

hybridations entre digital et animation commerciale.<br />

Antonia McCahon, Global Digital Acceleration Director<br />

chez Pernod Ricard, explicite par exemple : “Nous<br />

avons transformé un de nos sites web en un portail<br />

qui redirige les consommateurs vers des bars partenaires.”<br />

Une démarche complétée par une diversification<br />

des plans médias : “Au delà de Google et de Facebook,<br />

nous misons aussi sur Spotify. Les mentalités des<br />

équipes marketing doivent changer : ne plus faire du<br />

Facebook pour faire du Facebook, mais faire des campagnes<br />

média, point.”<br />

Des marketplaces<br />

pour compléter son catalogue<br />

Les entreprises peuvent aussi compter sur l’extension<br />

ou la diversification de leurs catalogues produits, en<br />

recourant aux marketplaces. 73 % des entreprises interrogées<br />

dans notre panel déclarent déployer des<br />

plateformes de distribution alternatives. L’enjeu est de<br />

proposer à la vente des produits non stockés en interne,<br />

mais disponibles chez des grossistes partenaires, à qui<br />

reviennent les ventes moyennant prélèvement d’une<br />

commission. Darty en est un exemple ambitieux. Son<br />

Directeur de la Direction Marketing et Digitalisation,<br />

Christian Lou, détaille : “Le catalogue Darty comporte<br />

15 000 références, la marketplace doit gérer 350 000<br />

références... nous visons à terme près d'un million de<br />

références.” La démarche se généralise à la fourniture<br />

de services, comme en témoigne la mise en place d’une<br />

marketplace AccorHotels : “Nous avons réalisé que nous<br />

ne faisions rien pour valoriser le chiffre d’affaires généré<br />

en restauration dans nos hôtels. La marketplace permet<br />

ainsi au client de réserver son dîner en ligne au moment<br />

où il réserve sa chambre.”<br />

Customer centric :<br />

un rempart à la désintermédiation<br />

La maîtrise de la relation client permet aussi de limiter<br />

la désintermédiation. “En cas de désintermédiation,<br />

les banques risqueraient de perdre la relation client, et<br />

devraient se contenter de la seule marge liée au coût<br />

de gestion du compte”, analyse encore le Directeur<br />

Développement Digital, Transformation et Quali-<br />

té de la BPCE. Une observation partagée par d’autres<br />

acteurs traditionnels, comme la SNCF. “Pour SNCF,<br />

Voyages-sncf.com est un outil qui répond à l'ultime nécessité<br />

d'animer directement ses clients”, constate Gilles<br />

de Richemond, Directeur Général de VSC Technologies.<br />

“Ce fut en effet l'erreur des hôteliers, qui ont perdu<br />

cette maîtrise. SNCF limite la désintermédiation, pour<br />

maîtriser les coûts d'acquisition de ses propres clients.”<br />

Digitaliser… mais préserver<br />

la qualité de la relation humaine<br />

Mais la digitalisation de la relation client a aussi ses<br />

limites. La qualité de la relation humaine reste primordiale,<br />

en particulier pour le support client ou le service<br />

après-vente. “Aujourd’hui, 60 % de nos actes de gestion classiques<br />

sont réalisés vers le digital, mais nous ne voulons<br />

pas que ce canal devienne notre unique point d’entrée”,<br />

rappelle François Gonczi, le Directeur Numérique d’EDF<br />

Commerce. “Le canal téléphonique reste encore primordial,<br />

surtout pour les actes complexes. La relation<br />

humaine doit continuer à venir épauler au mieux l'expérience<br />

digitale.” Le numérique est donc un ingrédient<br />

qui doit être savamment dosé dans l’équation de la<br />

relation client, au risque d’avoir des effets négatifs. Un<br />

constat qui s’applique en particulier à certains positionnements<br />

pointus, comme le luxe : “Nous ne pouvons pas<br />

nous permettre de dégrader l'expérience client”, observe<br />

Sébastien Hua, Directeur e-Commerce et Omnicanal<br />

de Kering (anciennement Pinault-Printemps-Redoute).<br />

“Nous devons donc attendre que les technologies impactant<br />

cette expérience soient suffisamment mûres. Nous<br />

préférons écouter le client plutôt que l'injonction à innover<br />

toujours plus.”<br />

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