TRANSFORMATION DIGITALE 2016
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3. Les meilleures pratiques pour accélérer le passage à l’échelle<br />
3. Les meilleures pratiques pour accélérer le passage à l’échelle<br />
3.2.2. Open data, hackathons…<br />
des données à exploiter en interne<br />
et en externe<br />
L<br />
a protection des données des usagers s’avère<br />
un impératif pris très au sérieux par tous, et les<br />
obligations en matière de conformité réglementaire<br />
sont là pour le rappeler. Mais si les données<br />
constituent un trésor de guerre à protéger, c’est parfois<br />
en dehors de l’entreprise qu’elles gagnent le plus de valeur<br />
d’usage ! Les entreprises commencent à les ouvrir à<br />
travers des démarches d’open data. “Partager nos données<br />
de transport représente une prise de risque indispensable<br />
pour créer de meilleurs services, notre vision<br />
d’un service global Mobility as a Service (MaaS) ne peut<br />
exister de façon fermée”, explique Yann Leriche, Directeur<br />
de la Performance de Transdev. “Nous devons libérer<br />
nos données pour qu'elles soient agrégées par qui<br />
le souhaite, et inversement intégrer les données des<br />
autres opérateurs de transport pour créer des services<br />
innovants de mobilité.” De fait, en matière d’ouverture<br />
des données, l'État montre l’exemple, depuis sa plateforme<br />
opendata.gouv.fr jusqu’au rapport Jutand de mars<br />
2015 qui invitait les opérateurs de transport à ouvrir<br />
leurs données. Les entreprises emboîtent ainsi le pas à<br />
l’État, séduites par un potentiel d’innovation qui compense<br />
le risque de divulgation d’informations stratégiques.<br />
Mais avant de conclure des partenariats pour commercialiser<br />
ses données, encore faut-il savoir qu’en faire. Les<br />
hackathons représentent alors une option intéressante<br />
pour explorer leur potentiel d’innovation. “Nos ateliers<br />
numériques nous aident à accélérer l'innovation autour<br />
de la puissance collective”, confie Christian Buchel,<br />
DGA et Chief Digital & International Officer d'Enedis<br />
(ERDF). “Nous avons ouvert au téléchargement des jeux<br />
de données agrégées et anonymisées en open data, et allons<br />
en provoquer les usages en externe grâce à des hackathons.”<br />
Hackathons : un prélude à l’incubation<br />
Parmi les entreprises de notre panel, 39 % déclarent ainsi<br />
organiser des hackathons ouverts, pour accélérer<br />
l’innovation à partir de l’intelligence collective. Il faut<br />
voir les hackathons comme des concours visant à faire<br />
travailler des équipes de développeurs, de designers<br />
et d’innovateurs externes sur des innovations utilisant<br />
les données de l’entreprise. Selon la société BeMyApp,<br />
spécialisée dans la gestion des relations entre les entreprises<br />
et les développeurs, plus de 70 % des hackathons<br />
ont pour objectif de créer une application innovante2.<br />
Dans plus de 70 % des cas, les vainqueurs se voient même<br />
proposer l’incubation de leur solution, en interne (20 %)<br />
ou par une structure extérieure (50 %).<br />
Mais le public des hackathons évolue aussi : en 2013, il<br />
s’agissait principalement d’informaticiens et de graphistes,<br />
avec une ouverture aux étudiants en école de commerce en<br />
2014 pour aboutir en 2015 à un public d’entrepreneurs créateurs<br />
de startups3. “Notre dernier hackathon s’est tenu à<br />
l’ESSEC, sur le thème de l’habitat connecté”, déclare ainsi<br />
Guillaume Oreckin, Directeur Général Adjoint de<br />
Pacifica. Les sujets de ces concours se précisent aussi,<br />
et comportent des dominantes technologiques (par<br />
exemple, la réalité virtuelle) de plus en plus pointues (à<br />
hauteur de 10 % en 2013 contre 40 % en 2015), ce qui garantit<br />
aux entreprises la participation de développeurs<br />
spécialisés, et donc la qualité de la solution technologique<br />
proposée.<br />
Les hackathons sont aussi une étape préalable<br />
à l’incubation4<br />
« Accélérer l'innovation<br />
à partir<br />
de l’intelligence<br />
collective »<br />
Christian Buchel,<br />
DGA et Chief Digital &<br />
International<br />
Officer d'Enedis (ERDF)<br />
En interne, un instrument d’acculturation<br />
45 % des entreprises interrogées dans le cadre de ce Référentiel<br />
mènent aussi des hackathons en interne. “Ces<br />
derniers ont un effet positif sur la conduite du changement,<br />
et permettent une acculturation de l'organisation.<br />
Il s'agit de nous confronter à une autre façon de travailler,<br />
et de provoquer un apprentissage pour élargir<br />
nos horizons de développement.”, argumente Jérôme<br />
Hombourger, Directeur Général Adjoint, Développement<br />
et Stratégie de Crédit Agricole Consumer Finance.<br />
Toujours selon BeMyApp, les motivations relèvent du<br />
team building (40 %) à égalité avec l’innovation interne<br />
(40 %) et enfin la découverte de profils digitaux à haut<br />
potentiel (20 %) dans l’organisation. La proximité avec<br />
l’équipe IT devient alors primordiale. “Nous avons déployé<br />
un outil interne intitulé Open Ideas dans l'équipe<br />
IT”, indique Vivek Badrinath Directeur Général Adjoint<br />
en charge du Marketing, du Digital, de la Distribution<br />
& et de l'IT. “Il nous permet de collecter des idées innovantes,<br />
lesquelles viennent alimenter nos hackathons<br />
internes.”<br />
02-03 Selon les chiffres BeMyApp citées par une étude du BCG<br />
04- BCG<br />
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