TRANSFORMATION DIGITALE 2016
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2. Malgré de nombreuses initiatives en mode expérimental en interne et en externe, les entreprises restent encore loin<br />
des pure players et des attentes des clients<br />
2. Malgré de nombreuses initiatives en mode expérimental en interne et en externe, les entreprises restent encore loin<br />
des pure players et des attentes des clients<br />
l'IoT demain, sont un sujet « boule de bowling » pour l'organisation<br />
qui va devoir casser la plupart des silos pour<br />
être correctement exploitée.” Cette démarche impacte<br />
ainsi directement la gouvernance, nous y reviendrons<br />
au chapitre 4. “Certaines personnes n’occupent un poste<br />
de pouvoir qu’en raison de leur ancienneté. Un bon leader<br />
de la transformation digitale doit savoir mettre les<br />
bonnes personnes aux bons niveaux de responsabilité”,<br />
avance encore Tom Brady, Group Head of Digital de<br />
SABMiller. “Il faut que l'entreprise accepte de perdre un<br />
peu de pouvoir, y compris en interne en atténuant les silos”,<br />
résume Pascal Buffard, Président du CIGREF. “Les<br />
organisations doivent devenir plus horizontales afin de<br />
rester réactives.”<br />
« Une boule de bowling<br />
qui va casser les silos »<br />
Christophe Verley,<br />
Directeur Internet GSB d'ADEO<br />
2.2.2. Les acteurs classiques restent<br />
en dessous du niveau d'innovation<br />
digitale des pure players et<br />
des attentes des clients<br />
L<br />
es entreprises n’ont pas toutes conscience au même<br />
degré de l’ampleur de la transformation en cours.<br />
“La vague technologique à l'œuvre est de nature à<br />
transformer le métier de toutes les entreprises, contrairement<br />
à la première qui n'était qu'une vague de digitalisation<br />
de surface fournissant seulement des canaux supplémentaires”,<br />
avertit Patrice Slupowski, VP Digital Innovation<br />
chez Orange. Beaucoup attendent encore que les innovations<br />
de rupture phares de leur secteur soient plus rentables<br />
et s’en tiennent surtout à la digitalisation des canaux<br />
de ventes. Pis encore : seules 26% des entreprises interrogées<br />
déclarent gagner plus de 25% de leurs revenus via des<br />
canaux digitaux, pour une satisfaction client laissant encore<br />
à désirer4. “Nous ne sommes pas encore dans une rupture<br />
majeure des business models des services financiers”,<br />
lance Séverin Cabannes, Directeur Général Délégué de la<br />
Société Générale. “Les développements actuels de modèles<br />
bancaires purement digitaux restent dans l'ensemble peu<br />
rentables. La vraie question, c’est de savoir quelle nouvelle<br />
offre différenciante, légitime auprès de nos clients et rentable<br />
pour l'entreprise proposer grâce au digital”.<br />
Les acteurs historiques préfèrent ainsi majoritairement exploiter<br />
un business model éprouvé plutôt que de prendre<br />
des risques, selon une publication du BCG5. Même pour<br />
ceux qui déploient des innovations plus audacieuses à<br />
large échelle, l’impact sur le chiffre d’affaires reste encore<br />
modeste. “Nous parlons beaucoup de click and collect,<br />
mais 80 % de notre chiffre d'affaires reste encore réalisé<br />
en magasin”, reconnaît Christian Lou, Directeur de la<br />
Direction Marketing et Digitalisation de Darty.<br />
Ce manque de maturité se double d'un autre problème,<br />
du côté cette fois-ci de la perception client. En dépit de<br />
tous les efforts développés pour se digitaliser, les attentes<br />
des clients ne sont pas satisfaites6. Ces derniers<br />
se plaignent à la fois du manque de diversité et de qualité<br />
dans les canaux proposés. Il y a donc bien là un défaut<br />
de performance dans la mise en œuvre des activités digitales.<br />
Les pure players ont une plus<br />
grande maturité digitale<br />
Avec la montée en puissance du commerce en ligne, on<br />
observe la coexistence croissante de deux modèles : le<br />
full online qui voit les transactions transiter exclusivement<br />
via des canaux digitaux, et un modèle hybride qui<br />
associe de nouveau canaux d’achat en ligne au réseau<br />
physique traditionnel. Sans surprise, les pure players,<br />
maîtres du full online sont plus avancés dans leur démarche<br />
digitale, proposant bien souvent un parcours<br />
client de bout en bout entièrement numérisé avec des<br />
sites plus conviviaux et plus faciles d’accès, quand les acteurs<br />
traditionnels se trouvent encore entre les étapes 2<br />
et 3 de notre schéma, entre le développement des canaux<br />
en ligne et la digitalisation des process.<br />
Analyse de maturité BCG/SimilarWeb<br />
Preuve tangible de cette tendance : les plateformes de<br />
e-commerce telles qu' Amazon, eBay, Craigslist,<br />
Leboncoin.fr dominent le classement mondial des sites<br />
les plus consultés établi par le service d’analyse d’audiences<br />
en ligne SimilarWeb (avec des classements<br />
respectifs en 4 e , 32 e , 49 e et 109 e places). A contrario, les<br />
acteurs hybrides enregistrent des performances plus<br />
modestes. L'étude de la maturité digitale des secteurs réalisée<br />
par le BCG à partir des données SimilarWeb aide<br />
Les différents stades de la maturité digitale des entreprises<br />
Source BCG<br />
ainsi à comprendre comment la digitalisation des acteurs<br />
affecte leur présence sur le web. Elle se base sur les<br />
données de trafic issues des principaux sites européens à<br />
vocation transactionnelle (sites de contenu ou des plateformes<br />
commerciales). Le BCG extrait de ces chiffres un<br />
index de maturité digitale, et dégage 3 axes de comparaison<br />
:<br />
1. Le canal utilisé (mobile ou ordinateur) qui permet de<br />
comprendre dans quelle situation de consommation le<br />
client se connecte.<br />
2. Le taux de rebond, autrement dit la capacité du site à<br />
retenir l’internaute, qui se fonde sur 3 critères : le design<br />
de l’interface, la pertinence du contenu et/ou des<br />
services proposés, et enfin la performance technique<br />
de la page.<br />
3. La source du trafic, afin de déterminer les stratégies<br />
d’accès aux sites.<br />
04 - Etude BCG-Nice 2015.<br />
05- “Tomorrow Never Dies: The Art of Staying on Top,” BCG Perspectives,<br />
November 2015.<br />
06- Etude BCG-Nice 2015.<br />
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