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76<br />

#Technology | Innovation<br />

EBRC,<br />

CAP SUR L’EUROPE<br />

PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

Avec une vision stratégique claire et une prise de risque qui se<br />

traduit par une croissance externe, la société EBRC est en passe<br />

d’atteindre les objectifs posés par Yves Reding il y a maintenant<br />

plusieurs années. <strong>BEAST</strong> est allé à la rencontre du CEO du centre<br />

d’excellence européen dans la gestion de l’information sensible,<br />

pour discuter des initiatives visant à la création d’un marché<br />

numérique européen et du rôle du Luxembourg, dans un contexte<br />

de digitalisation et de menace constante de cyberattaques.<br />

«Depuis 2000, et le lancement des activités EBRC, le monde a<br />

énormément changé. De nombreux acteurs, tels que Facebook<br />

et Twitter n’existaient pas, et Google n’en était qu’à ses<br />

balbutiements» débute Yves Reding. Mais dès sa création, EBRC<br />

s’était déjà clairement positionné sur le digital, notamment avec<br />

l’activité business continuity et Data Centre, et une offre haut<br />

de gamme, prônant la qualité et l’excellence.<br />

Et aujourd’hui, comme le rappelle le CEO de la<br />

société du Groupe POST, nous remarquons une<br />

accélération fulgurante et exponentielle. «Cette<br />

digitalisation est croissante. Elle est partout. Les<br />

business models changent, nos habitudes de<br />

la vie de tous les jours également. Ce qui était<br />

physique devient digital. Prenons l’exemple de<br />

l’industrie automobile qui planche sur la mobilité<br />

autonome et connectée. Ou encore l’apport<br />

de l’intelligence artificielle dans le domaine<br />

de la médecine, facilitant les diagnostics.<br />

Notre génération ne le connaitra pas, mais un jour la machine,<br />

l’intelligence artificielle deviendra supérieure à l’Homme sur tous<br />

les plans, avec les risques majeurs que cela représente pour notre<br />

espèce» explique Yves Reding. Et les acteurs qui sont au centre<br />

du digital et de cette disruption ne sont pas pour autant à l’abri<br />

de se faire disrupter eux-même…. Vision, stratégie et carnet de<br />

route clairs sont donc nécessaires.<br />

Vers la construction d’un marché numérique européen<br />

Dans une Europe à la traîne lorsqu’il s’agit de digitalisation – avec<br />

une disruption menée principalement par les GAFA aux Etats-Unis<br />

et par leurs pendants asiatiques – EBRC compte mener à bien<br />

sa stratégie 2020 et son expansion européenne. «L’Europe reste<br />

le plus grand marché numérique au monde si l’on se réfère au<br />

nombre de consommateurs. Le potentiel est énorme» rappelle Yves<br />

Reding, qui souligne la prise de conscience des gouvernements<br />

européens, avec la série de grandes orientations engagées.<br />

On pense notamment à l’application en mai 2018<br />

du RGPD, texte fondamental qui protège les<br />

données personnelles. «L’Europe a la puissance<br />

d’imposer ses normes, mais pour cela, elle doit<br />

s’unir, or aujourd’hui, elle reste divisée», regrette<br />

le CEO d’EBRC. D’autres règlements ou directives<br />

devraient cependant contribuer au développement<br />

digital du Vieux Continent : la «Cloud Initiative»<br />

vise à soutenir l’industrie du cloud européen, ou la<br />

«Free Flow of Data Initiative», déjà annoncée l’an<br />

passé puis reportée, devrait aboutir avant la fin de<br />

l’année. Yves Reding précise : «L’objectif est la libre<br />

circulation des données, comme c’est le cas pour<br />

les marchandises.<br />

Aujourd’hui, plus de 50 entraves ont<br />

été recensées. Beaucoup de freins<br />

subsistent, mais il s’agit d’une priorité<br />

absolue pour l’Union Européenne».<br />

Cette impulsion est également donnée<br />

par la Présidence estonienne du<br />

Conseil de l’EU, qui va œuvrer pour les<br />

6 prochains mois, avec pour objectif<br />

premier de faire de la libre circulation<br />

des données «la cinquième liberté<br />

fondamentale de l’Union Européenne».<br />

«Un signe fort» pour Yves Reding qui<br />

rappelle que de nombreux chantiers devraient<br />

alors être ouverts : connectivité, commerce<br />

électronique transfrontalier, la portabilité des<br />

données, etc. Il ne faut cependant pas oublier les<br />

menaces grandissantes qui planent en matière de<br />

cybersécurité. Deutsche Telekom a subi l’an passé<br />

une attaque de grande ampleur, et récemment<br />

WannaCry a touché plus de 300 000 ordinateurs<br />

dans 150 pays. «La forteresse Europe affiche du<br />

retard, mais le Luxembourg est réputé pour son<br />

approche risque, et a tous les atouts pour devenir<br />

cette plateforme de data protection nécessaire<br />

en Europe. Les pouvoirs publics et les institutions<br />

européennes l’ont d’ailleurs bien compris» ajoute<br />

Yves Reding, qui pense également que le rôle<br />

de l’ENISA, l’Agence européenne chargée de la<br />

sécurité des réseaux et de l’information, sera<br />

fortement renforcé dans les mois à venir.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE #8

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