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FFT-Katalog 2017

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Attache ta tuque, le Québec est là ! + ACHTUNG, DIE QUÉBECER KOMMEN!<br />

C’est l’fonne le Québec !<br />

Hasan Ugur vient de Valence, dans le sud-est de la France. Il est programme manager au Festival<br />

International du Film Francophone de Tübingen et Stuttgart depuis 13 ans, et membre du comité de sélection<br />

pour le choix des films. Le Québec et les films québécois le fascinent. Depuis dix ans, il se rend<br />

dans cette belle Province du Canada et revient avec une palette assez large des productions actuelles.<br />

Interview réalisée par Johanna Heidenreich.<br />

FIFF : Vous vous rendez régulièrement au festival du film au Québec. Vous n’avez pas trop froid là-bas ?<br />

Le festival doit sacrément vous intéresser…<br />

H.U. : En effet, -30 degrés ce n’est pas très chaud ! Et croyez-moi, venant de la bouche d’un Français du<br />

sud, c’est plus qu’un un euphémisme ! Je crois que la chaleur qui vient du cœur est la seule que les<br />

Québécois connaissent. Et ils en sont bien pourvus. Cette chaleur humaine m’a beaucoup touché, tout<br />

comme l’ambiance cosmopolite qui règne là-bas. Les gens sont authentiques et on entre rapidement en<br />

contact. Ils sont heureux quand des gens viennent et cette joie est contagieuse.<br />

FIFF : Et si vous deviez comparer les films ? Qu’y a-t-il de particulier aux films québécois, par rapport<br />

aux films français ?<br />

H.U. : Le cinéma français a été ébranlé par la Nouvelle Vague dans les années 50-60. Le cinéma québécois<br />

a connu une autre évolution, tout à fait intéressante.<br />

Au début des années 2000, une vague de jeunes cinéastes<br />

talentueux est apparue et a apporté un nouveau souffle à<br />

la scène cinématographique. Leurs films mêlent la langue<br />

française avec le fort accent typique du Québec et la culture<br />

nord-américaine. Ce sont des films très réalistes, durs,<br />

tournés en plans séquences et peu de dialogues. Ils font<br />

preuve d’un minimalisme qui laisse une place essentielle<br />

aux émotions, transmises notamment par les regards.<br />

Nous pouvons par exemple citer des réalisateurs comme<br />

Maxime Giroux, Stéphane Lafleur ou Anne Émond. Leurs<br />

films déclenchent de vraies émotions.<br />

FIFF : Les émotions, d’accord, c’est bien, mais qu’allons-nous<br />

voir durant le festival international du film francophone à Tübingen?<br />

Foto: K-Films Amérique<br />

H.U. : Durant le festival vous verrez essentiellement des œuvres inédites qui permettront au public<br />

allemand de découvrir un panorama de la production actuelle au Québec et d’en savoir davantage sur<br />

ce cinéma. Il y a au Québec une incroyable richesse culturelle. Nous montrerons le documentaire Echo<br />

d’Istanbul de Giulia Frati, Québékoisie de Mélanie Carrier et Olivier Higgins, des inclassables comme<br />

Ta peau si lisse de Denis Côté ou Tuktuq de Robin Aubert et des thrillers comme Miséricorde de Fulvio<br />

Bernasconi ou Le Problème d’infiltration de Robert Morin. Nous présenterons également encore les beaux<br />

films de Léa Pool et Karl Lemieux, Et au pire on se mariera et Maudite Poutine; sans oublier les programmes<br />

de courts-métrages.<br />

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