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Thema n°14 Psychonutrition

Connaître son cerveau pour mieux manger

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grande que la même barre à Paris, et une<br />

boisson gazeuse est 52 % plus volumineuse.<br />

Mais la France n’a pas échappé à ce<br />

phénomène. Nous disposons de plus de<br />

choix pour la taille des portions : formats<br />

classique, XL, familial… Dans les restaurants,<br />

nous trouvons des buffets à volonté,<br />

des diamètres de pizza différents, et au<br />

supermarché, il y a le paquet de chips format<br />

familial, plus grand que le format classique<br />

et moins cher si nous regardons le<br />

prix au kilogramme.<br />

Le piège : plus il y en a,<br />

plus nous en mangeons<br />

Or différentes études ont montré que<br />

la taille des portions était directement liée<br />

à la quantité de nourriture consommée :<br />

plus il y en a, plus nous en mangeons. Un<br />

chercheur américain a distribué gratuitement<br />

des grands (240 grammes) ou des<br />

moyens (120 grammes) paquets de popcorn<br />

à l’entrée d’une salle de cinéma.<br />

Les personnes ont mangé autant de popcorn<br />

qu’elles le souhaitaient pendant le<br />

film. À la fin de la séance, il a récupéré les<br />

paquets et les a pesés pour déterminer<br />

la quantité consommée. Les participants<br />

ayant reçu le grand paquet ont mangé 53 %<br />

de plus (93,5 grammes) que ceux ayant eu<br />

le paquet moyen (61,1 grammes). La même<br />

expérience a été réalisée avec du pop-corn<br />

« passé », datant de cinq jours, et le résultat<br />

était semblable : même quand le popcorn<br />

n’était plus frais, les personnes avec<br />

le grand paquet ont consommé 33,6 % de<br />

plus que celles exposées au paquet de<br />

taille moyenne.<br />

Comment expliquer ces effets ? Nous<br />

sommes sujets à des biais perceptuels<br />

qui influent sur notre façon de juger les<br />

emballages et les contenants. Imaginez<br />

que vous arrivez dans un cocktail où l’on<br />

vous propose un apéritif dans une flûte<br />

à champagne, grande et fine, ou dans un<br />

verre à whisky, petit et large. Lequel choisissez-vous<br />

si vous souhaitez en boire<br />

plus ? La plupart des consommateurs préféreraient<br />

la flûte, bien que les deux verres<br />

contiennent la même quantité de liquide.<br />

Pourquoi ? Certes, la forme de la coupe à<br />

champagne est plus « mondaine », mais il y<br />

a aussi un biais perceptuel très simple, le<br />

biais vertical-horizontal : nous regardons<br />

Même des barmans professionnels ont tendance<br />

à servir 30 % de plus dans un verre large et bas<br />

plutôt que dans un verre étroit et allongé<br />

surtout la hauteur des boissons servies<br />

plutôt que leur largeur. Ainsi, une étude<br />

a montré que même des barmans professionnels<br />

ont tendance à servir 30 % de plus<br />

dans un verre large et bas plutôt que dans<br />

un verre étroit et allongé.<br />

Ce type de biais perceptuel influe sur<br />

nos décisions quotidiennes sans que nous<br />

nous en rendions compte. Les entreprises<br />

les utilisent souvent quand, par exemple,<br />

elles doivent modifier l’emballage d’un<br />

aliment pour des raisons de coût ou de<br />

changement de produit. Ainsi, Pierre<br />

Chandon, de l’Insead à Fontainebleau, et<br />

ses collègues ont montré que les consommateurs<br />

remarquaient moins une diminution<br />

de volume d’un produit si le packaging<br />

<strong>Thema</strong> / Nutrition<br />

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