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Thema n°14 Psychonutrition

Connaître son cerveau pour mieux manger

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qui persiste plusieurs heures après la fin<br />

du repas. La satiété correspond en réalité<br />

à l’absence de motivation alimentaire :<br />

nous n’avons pas envie de manger. Plus<br />

précisément, considérons le modèle coût/<br />

bénéfice du spécialiste du comportement<br />

alimentaire George Collier : le déclenchement<br />

d’une motivation alimentaire<br />

dépend de l’effort nécessaire pour obtenir<br />

satisfaction. En dessous d’un certain seuil,<br />

par exemple quand nous sommes en présence<br />

d’aliments « attrayants », à portée de<br />

main ou aisément disponibles, le signal<br />

de faim n’est pas requis. La satiété est donc<br />

l’état dans lequel nous sommes jusqu’au<br />

signal de faim suivant, qui nous donne la<br />

motivation nécessaire à consommer de<br />

l’énergie pour chercher de la nourriture.<br />

Évitez donc d’avoir à votre disposition des<br />

aliments trop attrayants, susceptibles de<br />

rétablir cette motivation.<br />

Pourquoi sommes-nous dans un état<br />

de satiété ? Il est déjà nécessaire que la<br />

concentration en glucose au niveau des<br />

neurones de l’hypothalamus soit suffisante.<br />

Mais d’autres facteurs permettent<br />

au cerveau de « connaître » la situation<br />

périphérique, c’est-à-dire quand les différents<br />

tissus et organes de l’organisme ont<br />

suffisamment d’énergie. Le réseau d’informations<br />

périphériques qui renseigne<br />

l’hypothalamus sur l’état des réserves énergétiques<br />

dans tout le corps correspond à ce<br />

que l’on nomme les « afférences périphériques<br />

», portées par des hormones provenant<br />

du tube digestif, du tissu adipeux (ou<br />

graisseux) et du pancréas.<br />

Ainsi, l’estomac libère une hormone,<br />

la ghréline, qui fut un temps considérée<br />

comme un déclencheur du repas, mais<br />

qui correspond plutôt à une « préoccupation<br />

alimentaire », issue d’un conditionnement<br />

; sa concentration augmente quand<br />

on attend un repas. Un taux sanguin plus<br />

élevé en ghréline contribue bien à augmenter<br />

la prise alimentaire au cours du<br />

repas. Le pancréas, lui, sécrète l’insuline,<br />

qui sert de signal de satiété dans le cerveau.<br />

Enfin, le tissu adipeux, où sont stockées la<br />

majeure partie des graisses, produit la leptine,<br />

qui contribue également au signal de<br />

satiété. Découverte il y a vingt ans, cette<br />

hormone a permis de lier les réserves en<br />

graisse et le comportement alimentaire.<br />

Dès lors, on a montré que le tissu adipeux<br />

n’est pas qu’une masse inerte, contrairement<br />

à ce que l’on croyait, mais un tissu<br />

endocrine, c’est-à-dire sécrétant des hormones<br />

capables de communiquer avec<br />

notre cerveau.<br />

D’autres acteurs de ces afférences<br />

périphériques pourraient être cités, mais<br />

l’exhaustivité dans ce domaine n’a guère d’intérêt<br />

tant que l’influence de chacun d’entre<br />

eux n’est pas parfaitement déterminée.<br />

Les trois hormones cruciales pour<br />

le contrôle du comportement alimentaire<br />

sont la ghréline, l’insuline et la leptine<br />

Les trois afférences considérées à ce<br />

jour comme cruciales pour le contrôle du<br />

comportement alimentaire sont donc la<br />

ghréline, l’insuline et la leptine. Toutes<br />

trois agissent sur la partie inférieure<br />

de l’hypothalamus, le noyau arqué, qui<br />

<strong>Thema</strong> / Nutrition<br />

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