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Thema n°14 Psychonutrition

Connaître son cerveau pour mieux manger

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perception de sa quantité que de 50 à 70 %.<br />

Ainsi, nous jugeons plutôt bien la valeur<br />

nutritionnelle et les calories des petites portions,<br />

mais nous sous-évaluons les calories<br />

des portions de grande taille. De sorte que<br />

nous finissons par en manger plus…<br />

Ensuite, un autre effet est lié à la<br />

« norme de consommation » visuelle qu’un<br />

contenant transmet, selon l’expression de<br />

Wansink et de son équipe. Vous connaissez<br />

certainement l’expression : « Finis ton<br />

assiette !» Le contenant utilisé pendant<br />

un repas représente une ancre visuelle, un<br />

indicateur du niveau approprié pour se<br />

servir, et intervient donc comme norme<br />

de consommation. Or cette norme dépend<br />

de la taille de l’assiette : une étude réalisée<br />

dans un restaurant avec buffet à volonté<br />

a montré que les personnes ayant reçu de<br />

grandes assiettes se sont servies 52 % plus,<br />

ont consommé 45 % plus et ont gaspillé 135 %<br />

plus de nourriture, comparées à celles qui<br />

ont reçu de petites assiettes.<br />

L’effet des labels santé<br />

Toutefois, la taille des portions servies<br />

ou des emballages des produits<br />

alimentaires n’est pas le seul facteur<br />

influant sur nos décisions alimentaires.<br />

Un autre paramètre utilisé par le marketing<br />

est le label des produits, c’est-à-dire<br />

leur étiquette ou leur description. Produit<br />

« allégé en matières grasses », « enrichi en<br />

vitamines », « issu de l’agriculture biologique<br />

», « local » : autant de phrases<br />

qui nous incitent à acheter cet aliment.<br />

Comment le consommateur se retrouvet-il<br />

parmi ces différentes indications ? De<br />

nombreuses études montrent que nous<br />

utilisons les labels des produits alimentaires<br />

comme source d’information pour<br />

les évaluer et définir la quantité que nous<br />

allons manger.<br />

Ces labels auraient un effet de « halo<br />

de santé » : nous jugerions un aliment surtout<br />

en fonction de ces données visibles,<br />

indiquées par le fabricant, sans l’analyser<br />

objectivement selon ses véritables caractéristiques,<br />

telles que sa valeur nutritionnelle.<br />

Comme les labels soulignent<br />

souvent que les produits sont bons pour<br />

la santé, ceux qui sont bien étiquetés<br />

seraient perçus comme plus sains que<br />

ceux qui n’ont pas de label.<br />

Ce type de raccourci nous aide à<br />

traiter les nombreuses informations disponibles<br />

sur le marché, mais provoque<br />

parfois des erreurs. Par exemple, nous<br />

consommons davantage un aliment<br />

Nous jugeons un aliment en fonction des labels de<br />

santé affichés, et non de sa vraie valeur nutritionnelle<br />

« allégé en matières grasses » que son<br />

équivalent sans label. En outre, des chercheurs<br />

ont montré que nous considérons<br />

comme moins caloriques des biscuits<br />

issus de l’agriculture biologique comparés<br />

aux mêmes gâteaux sans label, alors<br />

que nous savons bien que le mode de production<br />

d’un ingrédient n’influe pas sur<br />

sa valeur calorique. De plus, nos études<br />

révèlent que nous trouvons des produits<br />

alimentaires locaux plus savoureux, de<br />

meilleure qualité et meilleurs pour la<br />

santé que leurs équivalents portant un<br />

label national… alors que d’un point de<br />

<strong>Thema</strong> / Nutrition<br />

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