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À<br />

l’heure où des millions de<br />

morceaux musicaux sont à<br />

portée d’index sur nos smartphones<br />

et tablettes, à quoi bon<br />

encore s’encombrer d’un lecteur<br />

CD ? De nos jours, il n’est plus nécessaire de<br />

stocker d'innombrables boîtes contenant<br />

des disques pour faire plaisir à ses oreilles.<br />

Les Spotify, Tidal, Deezer et autres Apple<br />

Music nous permettent en effet d’accéder,<br />

pour quelques euros par mois, à toute la<br />

musique qui a été produite depuis le milieu<br />

du siècle dernier. Face à une telle offre<br />

et surtout à une praticité déconcertante,<br />

certains ont pourtant décidé de faire de la<br />

résistance.<br />

LE CD FAIT SON<br />

GRAND RETOUR,<br />

POUR LE PLUS<br />

GRAND BONHEUR<br />

DES MÉLOMANES.<br />

GRANDEUR ET DÉCADENCE<br />

Né en 1982, le Compact Disc est le fruit<br />

d'une étroite collaboration entre Philips<br />

et Sony. À l'époque, la volonté était d'offrir<br />

une nouvelle façon d'écouter de la musique,<br />

avec une qualité sonore jamais atteinte. Il<br />

faut dire qu’en la matière, cassettes audio<br />

et vinyles laissaient à désirer. Sans trop<br />

de surprise, le CD va dominer le marché<br />

pendant près de 30 ans, reléguant les<br />

anciens supports aux oubliettes. Mais dès<br />

le début des années 2000, deux concurrents<br />

de taille apparaissent : le format MP3<br />

et la musique dématérialisée. Des appareils<br />

tels que l’iPod et l’iPhone, ainsi que des<br />

plateformes comme Napster, bouleversent<br />

le marché et poussent de nombreux mélomanes<br />

à progressivement délaisser leurs<br />

disques optiques.<br />

MORT POUR DE BON ?<br />

Actuellement, les ventes de CD ne représentent<br />

plus que 10 % de ce qu’elles étaient<br />

à la fin des années 90. Les services de<br />

streaming musical, eux, pèsent plus de 85<br />

% au sein du marché de la musique enregistrée.<br />

Dans ce contexte, le vinyle opère<br />

depuis une décennie son grand retour.<br />

Rien qu’à la Fnac, le microsillon représente<br />

aujourd’hui quelque 30 % des ventes<br />

de musique physique ! Et c’est là tout le<br />

paradoxe de notre époque : à l’heure où<br />

des millions de chansons sont écoutées<br />

quotidiennement par l’intermédiaire des<br />

plateformes de streaming, subsistent des supports physiques qui nécessitent des<br />

appareils dédiés, souvent chers et encombrants. Pourquoi ? Tout simplement car<br />

une source de musique n’est pas l’autre. Le streaming est privilégié lorsqu’on est<br />

en mouvement, que l’on soit au volant, dans le métro ou encore occupé à courir,<br />

tandis qu’un disque est synonyme de rituel, de détente et de plaisir. Ce sont deux<br />

modes d’écoute diamétralement opposés. Vinyles et CD comblent aussi les collectionneurs,<br />

qui peuvent entretenir un contact physique avec l'œuvre qui est le fruit<br />

de leur artiste préféré, ce que ne permet pas la musique dématérialisée.<br />

UN FORMAT IDÉAL<br />

En concevant le CD il y a tout juste quarante ans, les ingénieurs japonais et néerlandais<br />

ont visé juste. Là où la “galette noire” craint la poussière et la chaleur,<br />

casse, s’use à force d’être écoutée, nécessite d’être retournée et procure une qualité<br />

sonore souvent moyenne, le disque optique, lui, balaye tous ces défauts. En outre, le<br />

vinyle doit composer avec un bruit de fond qui altère sa dynamique, les moyennes<br />

oscillant entre 50 et 70 dB. Le CD, lui, pointe constamment à 90 dB ! Comparé au<br />

vinyle, le disque laser a donc de nombreux avantages, d’où un regain d’intérêt<br />

depuis quelques années. v<br />

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