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<strong>de</strong> Diyarbakir, reconnaît que sa mère ne sait toujours pas le turc et Ibrahim Aksoy, dépoté SHP <strong>de</strong><br />
Malatya rappelle que «pour apprendre le turc à l'école il a été copieusement battu, subi <strong>de</strong>s<br />
bastonna<strong>de</strong>s, ee qui est en fait le lot commun <strong>de</strong>s écoliers et <strong>de</strong>s conscrits <strong>kur<strong>de</strong></strong>s dans un pays où<br />
la culture dominante n'hésite pas à affmner que "le bâton vient tout droit du paradis"».<br />
De son côté, l'un <strong>de</strong>s vétérans du combat pour les droi~ du peuples <strong>kur<strong>de</strong></strong>s Mehdi Zana,<br />
ancien maire <strong>de</strong> Diyarbakir, condamné à près <strong>de</strong> 27 ans <strong>de</strong> prison pour délit d'opinion vient <strong>de</strong><br />
lancer un nouveau défi aux autorités turques. Le 31 mars, dans un pays où l'usage <strong>de</strong> la langue<br />
<strong>kur<strong>de</strong></strong> reste toujours officiellement banni, il a déclaré <strong>de</strong>vant le Tribunal militaire <strong>de</strong> Diyarbakir<br />
que désormais il ne déposerait plus qu'en <strong>kur<strong>de</strong></strong>. Stupéfaits et exaspérés, ses juges lui ont fait<br />
savoir que "sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> était non recevable" car "contraire à la Constitution". Pour sortir <strong>de</strong><br />
l'imbroglio, le Tribunal a renvoyé le procès à une .date ultérieure et va probablement juger Mehdi<br />
Zana in abstentia.<br />
UN APPEL INTERNATIONAL EN FAVEUR DE LA CULTURE KURDE EN<br />
TURQUIE<br />
Après 65 ans d'interdiction et d'étouffement la culture <strong>kur<strong>de</strong></strong> se trouve en péril <strong>de</strong> mort en<br />
Turquie. Cette situation héritée <strong>de</strong>s années 1920-1930 où l'idéologie naitonaliste turque influencée<br />
par le pan-germanisme et le fascisme mussolinien a été encore aggravée par une série <strong>de</strong> mesures<br />
édictées à la suite du.coup d'Etat militaire <strong>de</strong> septembre 1980. Au moment où la Turquie affirme<br />
s'être engagée sur la voie du "retour à la démocratie~' et pose sa candidature à l'adhésion à la CEE,<br />
l'<strong>Institut</strong> Kur<strong>de</strong> a lancé un Appel international pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'abolition <strong>de</strong>s dispositions légales et<br />
constitutionnelles interdisant la langue et la culture <strong>kur<strong>de</strong></strong>s. Cet Appel a été proposé à la signature<br />
<strong>de</strong> personnalités politiques, culturelles, artistiques et scientifiques à un moment où en Turquie<br />
même la revendication <strong>de</strong> la liberté <strong>de</strong> la culture <strong>kur<strong>de</strong></strong> est défendue par <strong>de</strong> très larges secteurs <strong>de</strong><br />
la société <strong>kur<strong>de</strong></strong> et par les démocrates turcs. Lancé fin mars, il a recueilli en 3 mois environ un<br />
millier <strong>de</strong> signatures <strong>de</strong> parlementaires, hommes d'Etat, artistes, écrivains et universitaires <strong>de</strong> 34<br />
pays. Parmi eux, 22 prix Nobel. Une première liste <strong>de</strong> signataires a été publiée dans The<br />
International Herald Tribune du 29 juin et le Mon<strong>de</strong> du 30 juin. Cette campagne qui eu un large<br />
impact international et un grand retentissement en Turquie se pou suivra jusqu'à ce que les droits<br />
culturels <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s soient reconnus (pour le texte <strong>de</strong> l'Appel et la liste <strong>de</strong>s signataires voir pA <strong>de</strong><br />
la revue <strong>de</strong> presse <strong>de</strong> juin).<br />
IRAK : CONSTITUTION D'UN FRONT DU KURDISTAN<br />
Après <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> pourparlers, le Parti démocratique du Kurdistan d'Irak (PDKI) et<br />
l'Union Patriotque du Kurdistan, les <strong>de</strong>ux principales forees politico-militaires du Kurdistan<br />
irakien, sont , le 2 mai, convenus <strong>de</strong> constituer un Front du Kurdistan irakien. Outre ces <strong>de</strong>ux<br />
formations, le Front regroupe également le Parti Socialiste du .Kurdistan, le Parti socialiste <strong>kur<strong>de</strong></strong>,<br />
le Parti démocratique du peuple <strong>kur<strong>de</strong></strong> ainsi que le Parti communiste irakien.<br />
3<br />
Ce Front qui comprend l'ensemble <strong>de</strong>s organisations du Kurdistan irakien aura un comité<br />
militaire et une représentation à l'étranger communs. Intervenant quelques semaines après la<br />
tragédie <strong>de</strong> Halabja et après l'aggravation dramatique du sort <strong>de</strong> la population civile au Kurdistan,<br />
la constitution <strong>de</strong> ce Front a été favorablement accueillie dans la communauté <strong>kur<strong>de</strong></strong>.