SORTIR SCÈNES © DR JULES ET MARCEL Depuis ce jour de 1929, où l’inconnu Marcel Pagnol apporte sa pièce Marius à Raimu, jusqu’au décès du comédien en 1946, les deux hommes ont beaucoup échangé, notamment par lettres. De cette correspondance, Pierre Tré-Hardy a tiré un spectacle. En un peu plus d’une heure, Jules et Marcel relate cette amitié méridionale, nourrie de querelles, de bons mots, de mauvaise fois et d’une grande admiration réciproque. D’une lettre à l’autre, on découvre l’influence mutuelle de l’auteur et du comédien. Raimu, intuitif, roublard, truculent et cabot est campé par un Michel Galabru tonitruant. Philipe Caubère, déjà familier du personnage, tempère l’humeur de son complice en jouant un Marcel Pagnol à la diplomatie malicieuse. Sur scène, cela donne une réjouissante joute verbale à quatre voix, éclairant cette amitié unique nourrie de la même passion pour leur <strong>art</strong>. O.L. Le 18 juin, 21h30. Théâtre Silvain, Chemin du pont de la fausse monnaie, Corniche Kennedy, Marseille, 7e. 04 91 31 40 17. 25 €. www.capsur2013.fr CIRQUONS FLEX Un acrobate, un musicien, un danseur. Au centre de l’espace de jeu, un mât chinois de six mètres de haut. Le corps est bien sûr engagé dans une conquête de la verticalité. La chute est alors interdite. Mais la rencontre intervient aussi à terre, par la danse, la capoeira et le hip-hop. Et quand les mots résonnent, ce sont ceux de la poésie créole. Tous ces échanges se font au son d’une contrebasse et d’une guitare rock. La compagnie Cirquons Flex crée ainsi un étonnant alliage, au croisement des <strong>art</strong>s réunionnais et du cirque contemporain. Les stratégies qui sont mises en œuvre ici assurent la sauvegarde de notre dignité humaine. Dobout an bout pose une question universelle : comment rétablir un rapport poétique avec un monde qui perd son humanité ? F.K. Du 14 au 21 juin, 21h30. Pays d’Aix, plusieurs villes. 04 42 93 85 40. Entrée libre. www.mp2013.fr © Vincent « c@ctus » Vanheck © DR INTÉGRALE GUÉDIGUIAN Après la Cinémathèque française en février dernier, c’est dans sa ville natale qu’a lieu la rétrospective intégrale de l’œuvre du plus marseillais des cinéastes, Robert Guédiguian. Décor de prédilection des premiers comme du dernier de ses films (Dernier été, Marius et Jeannette, Les Neiges du Kilimandjaro…), la citée phocéenne s’offre à lui pour présenter ses dix-sept œuvres, en salle et en extérieur. Au théâtre de la Criée, dans l’escalier de la gare St-Charles, au Plan d’Aou, et bien évidemment dans son fief, à L’Estaque, sur la plage et dans la salle de L’Alhambra, centre névralgique et affectif de sa passion pour sa ville et le cinéma. O.L. Du 19 au 30 juin. Théâtre de la Criée, Cinéma L’Alhambra, L’Estaque, Plan d’Aou Marseille. www.mp2013.fr 104 8 e <strong>art</strong> magazine • mai-juin 2013
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