20.01.2014 Views

8 art

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MP2013 PASSE À TABLE<br />

GR®2013<br />

Dalila Ladjal est devenue<br />

une experte en botanique.<br />

À CHACUN SA PART<br />

Cet <strong>art</strong>, on ne peut plus contextuel car obéissant aux lois dictées<br />

par l’environnement, demande une extrême délicatesse<br />

et beaucoup de temps de préparation. Safi travaille depuis des<br />

années sur de tels projets atypiques. Le collectif s’est plus p<strong>art</strong>iculièrement<br />

implanté dans le 14 e arrondissement de Marseille,<br />

au Grand Saint-B<strong>art</strong>hélémy. Avec le Théâtre du Merlan, il initie,<br />

depuis plusieurs années, des aventures <strong>art</strong>istiques improbables.<br />

Safi a ainsi fait pousser un jardin collectif, à deux pas du centre<br />

social Agora et au cœur de la cité de la Busserine. Un Qu<strong>art</strong>ier<br />

créatif était même en chantier. Ce projet p<strong>art</strong>icipatif porté par<br />

la Capitale européenne de la culture ne verra finalement pas<br />

le jour. Les cités du Grand Saint-B<strong>art</strong>hélémy sont dans un tel<br />

état d’abandon qu’une initiative aussi institutionnelle ne pouvait<br />

que générer beaucoup de malentendus. « Nous ne voulions<br />

surtout pas nous imposer, explique Dalila Ladjal. Or, les conditions<br />

n’étaient pas réunies pour susciter l’adhésion de tous.<br />

Mais nous continuons à travailler avec beaucoup d’habitants<br />

du qu<strong>art</strong>ier ». Et, en effet, les guides qui accompagneront les<br />

pique-niqueurs dans la découverte des Paysages gustatifs sont<br />

pour la plup<strong>art</strong> issus des qu<strong>art</strong>iers nord.<br />

de seigle au beurre clarifié de genièvres et pousses de Jeunes<br />

brocolis… Pour autant, l’ambiance sera détendue au possible,<br />

familiale. D’ailleurs, les prix (15 € par personne) se<br />

veulent vraiment tout public.<br />

L’<strong>art</strong> des lieux<br />

Les sites des pique-niques n’ont bien sûr pas été choisis au<br />

hasard. À Vitrolles, par exemple, les convives prendront<br />

place sur le plateau qui surplombe la ville. Le regard sera<br />

face à un tableau étonnant : les constructions urbaines<br />

servent de cadre à de vastes étendues naturelles. Et, en cette<br />

saison, le béton et le bitume semblent sertis dans les couleurs<br />

du printemps. À Istres, la Coline du Castellan, havre<br />

de paix situé au-dessus des rives de l’Étang de l’Olivier,<br />

accueillera les invités. À Aubagne, au cœur du Garlaban,<br />

le pique-nique s’annonce chromatique, avec un jeu entre les<br />

tons et les saveurs. Baudelaire a été le premier à évoquer les<br />

multiples correspondances possibles entre les sens. La vue,<br />

l’ouïe, l’odorat et le goût sont nos principaux outils pour reconfigurer<br />

et nous approprier le réel. Encore faut-il prendre<br />

l’habitude de les solliciter. En écoutant Dalila Ladjal, on<br />

prend conscience de la richesse insoupçonnée du moindre<br />

bout de terre. Là où nous ne percevons que du bitume ou<br />

des mauvaises herbes, elle voit des écosystèmes extrêmement<br />

divers et complexes. Cette passionnée de botanique<br />

énumère ainsi un nombre incroyable de plantes sauvages<br />

comestibles qui poussent au bord des routes. « La bette<br />

maritime, l’oxalis, la népéta, la rue, le cade, la santoline, la<br />

mauve... étaient très utilisés avant par les gens simples. J’utilise<br />

ces savoir-faire populaires. En parlant avec les habitants,<br />

des pratiques de repas refont surface ». Cette quête d’une<br />

plus grande symbiose avec l’environnement représente l’un<br />

des éléments moteurs de ces Pique-niques de point de vue.<br />

« Mieux connaître les écosystèmes permet de les apprécier et<br />

donc de devenir plus respectueux avec ce qui nous entoure<br />

». Ici l’approche écologique ne consiste pas à mettre sous<br />

cloche la nature, mais à trouver un point d’équilibre avec<br />

elle. Il serait suicidaire de ne pas aimer la terre qui nous<br />

nourrit.<br />

PIQUE-NIQUES POINT DE VUE<br />

Le 12 mai, à Aubagne : Alexandre Mazzia (Le Ventre de<br />

l’architecte, Marseille) / Laurent Favre-Mot (Le salon de<br />

Gourmandises, Marseille)<br />

Le 26 mai, à Vitrolles : René Bergès (La table de Beaurecueil,<br />

Beaurecueil)<br />

Le 30 juin, à Istres : Sébastien Richard (La table de Sébastien,<br />

Istres) / Georgiana Viou (L’Atelier, Marseille)<br />

Le 15 septembre, à Marseille : Arnaud C<strong>art</strong>on de Grammont<br />

(Le café des épices, Marseille) / Laurent Favre-Mot (Le salon de<br />

Gourmandises.<br />

Sur réservation uniquement.15€.<br />

WWW.<br />

mp2013.fr/le-theatre-des-cuisines/paysages-gustatifs<br />

8 e <strong>art</strong> magazine • mai-juin 2013 71

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