Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RlVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
garnk .20 octobre 1993 Jeune Afrique - 21 ocotbre 1993
Mise en garde du PKK
à la presse turque et étrangère
Après avoir "interdit" le
sud-est anatolien aux
touristes, le PKK s'en
prend maintenant aux journalistes
dont il dénonce la "collaboration",
active ou passive, avec le pouvoir
central d'Ankara. Dans un communiqué
de l'agence Kurd-Ha, proche du
PKK, daté du 18 octobre, le commandement
de l'ARGK (Armée pour
la Libération du Peuple du Kurdistan,
aile militaire du PKK) met en garde la
presse turque, mais aussi étrangère,
la mettant en demeure de fermer ses
bureaux dans le sud-est de la Turquie.
Dans une conférence de presse
vendredi près de Dyarbakir, le
PKK avait par ailleurs menacé les
représentants pour la région de la
presse locale, leur demandant
"l'arrêt à compter de mardi de la vente
de leurs journaux et la fermeture
de leurs bureaux".
"Le silence de la presse sur
les massacres de journalistes démo-
crates et l'attitude pro-gouvernementale
qu'a adoptée la presse, y compris
la presse étrangère, dans la sale
guerre dans la région sont les principales
raisons de cette décision", a
affirmé dans son communiqué"
l'ARGK, faisant allusion au meurtre,
depuis un an, de 14 journalistes
kurdes ou sympathisants de la cause
kurde dont les auteurs n'ont
jamais été retrouvés. Si le PKK
n'avait pas précisé les représailles
possibles en cas d'un éventuel refus
à cette "mise en demeure", les principaux
intéressés ne l'en ont pas
moins prise très au sérieux. Les
représentants des principaux quotidiens
turcs à Dyarbakir, tel "Cumhuriyet"
(centre-gauche, 650 000
exemplaires), "Milliyet" (centre-droite,
900000 exemplaires), "Hurriyet"
(centre, 700000) et "Sabah'" (populaire,
800 000), ainsi que l'agence
semi-officielle "Anatolie", avaient ainsi
fermé leurs bureaux lundi.
Critiques
Régal italien, courage kurde
et naufrage grec
Chaque année, le Festival ,Méditerranéen
nous offre une très belle sUl'prise. Un
film que l'on aime profondément et qui resle
longtemps ancré dans un coin de notre
mémoire. A cet effet, on se souvient avec
bonheur de "Maria Zef', "Le crime de Cuenca",
"Una gita scolastica", "La Maschera",
"Blackbird", "Portes ouvertes", '"l'olgo il dis-
~rbo" et "La noche mas larga".
En ce mois d'octobre 9g, c'est incontestablement
"Jonas" de l'Italien Roberto
f'aenza qui nous a procuré le plus d'émotion
et de plaisir. Cette œuvre, qui trouve sa force
et sa puissance de ton dans un style èmpreint
d'une sobriété bienvenue, ne peut
'aisser indifférent. De bout en bout, on suit
en silence la déportation de ce petit garçon
Juif dans un camp de concentration où son
père trouvera la mort et sa mère la folie.
J~ouleversé, on regarde évoluer cet enfant
aux yeux tristes dans un univers où la peur
tiu "grand départ" règne au quotidien. S'ap-
.puyant sur le récit autobiographique de l'écrivain
Jona Oberski et la superbe bande
musicale d'Ennio Morricone qui donne à
l'ensemble une intensité dramatique peu
commune, Roberto Faenza a réussi Un petit
chef-d'œuvre de pure émotion. Un régal.
Dans un registre tout aussi poignant, le
cinéaste Nizamettin .Ariç évoque avec courage
et lucidité le drame du peuple Kurde et
de ses conflits permanents avec l'armée et
le gouvernement d'Ankara. ''Une chanson
pour Beko" est une œuvre grave qui parle
de l'errance d'une nation sans frontières qui
lutte pour sa reconnaissance officielle. Il
s'agit là d'un très beau témoignage qui ne
peut que forcer le respect.
En ce qui concerne le film grec en
compétition, "De grâce mesdames, ne pleurez
pas", sachez qu'il s'agit d'un vrai ratage.
L'histoire de ces deux peintres d'icônes pas"
sionnés d'astronomie et ayant pour mission
de restaurer les fresques d'une petite église
rurale est ennuyeuse au possible. Il est l'are
de voir dès films aussi décevants:
Quel naufrage!
Jean-Baptiste CROCE
.!~tq,:!:~ .
Plaidoyer pour
l'Irak.
LA TuRQUIE est lasse de
l'embargo onusien contre
l'Irak, et Tansu Ciller, son
Premier ministre, en voyage
officiel aux Etats-Unis, espère convaincre
le président Bill Clinton de lever les sanctions.
Ou à tout le moins obtenir des
compensa tions.
Les experts chiffrent en effet à
5 milliards de dollars le manque à gagner
pour l'économie turque depuis la guerre
du Golfe. La fermeture des 985 kilomètres
du pipe-line reliant l'Irak au terminal
turc sur la Méditerranée coûte
chaque jour 750 000 dollars à Ankara, a
déclaré le ministre des Affaires étrangères
Hikmet Cetin.
Plus grave: 7,2 millions de barils (pour
une valeur de 1,5 milliard de dollars) sont
bloqués dans l'oléoduc depuis trois ans.
Pour les pomper, Ankara souhaite bénéficier
d'une assistance technique américaine.
-~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~moubli~~smareh6p~dmp~~s
LE PROVENÇAL - 20 octobre 1993 entrepreneurs, partenaires traditionnels
des industriels irakiens.
Signe de la normalisation des relations
entre les deux pays, l'ambassade turque a
rouvert ses portes à Bagdad. Et Ankara
est d'autant plus résolu à poursuivre cette
politique que Sadd am Hussein a accepté
de divulguer ~s détails de ses programmes
d'armement, condition sine qua
non de la levée de l'interdiction d'exporter
son pétrole.
En outre, la Turquie, en butte à la guérilla
kurde depuis neuf ans, voit d'un fort
mauvais œil l'autonomie dont dispose le
.Kurdistan irakien.. GWENAËLLE LENOIR
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