Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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mique) voient ces portraits, ils ne nous
font pas de mal», explique-t-i\.
Ces pilonnages à l'artillerie sont un
des signes de l'intensification du
conflit entre le régime islamique
de Téhéran et les peshmergas du
Parti Démocratique du Kurdistan
d'Iran (PDKI). Mais le blackout de
l'information imposé par l'Iran fait
en sorte que très peu d'informations
sur les troubles filtrent audelà
des frontières.
Il s'agit d'un conflit très dur et de
grande envergure. L'Iran aurait
massé plus de 200.000 hommes,
principalement des pasdarans,
dans sa région kurde depuis que
l'ayatollah Khomeiny a déclaré le
jihad (guerre sainte) contre les
Kurdes, en majorité d'obédience
sunnite, en 1980.
Les peshmergas affirment que les
pasdarans n'ont plus la volonté de
se battre. «Ils avaient l'habitude d'accrocher
le portrait de l'ayatollah sur leur
poitrine et de porter des bandeaux sur le
front en souvenir du martyre du prophète
chiite Hussein au 7e siècle de notre ère,
mais ils ne sont plus que quelques-uns à
le faire au;ourd'hui», déclare Sa'ed
Brayhim, commandant de la région
de Baneh du PDKI.
plutôt que de s'engager dans un
combat corps-à-corps, les
pasdarans, qui ont des bases dans
toutes les villes de la région et
dans de nombreux villages, ont
recours au tir d'artillerie et de mortier,
moins précis, contre les
peshmergas qui se déplacent surtout
la nuit, bénéficient du soutien
moral et reçoivent leur nourriture
des villageois kurdes,
D'après les peshmergas du PDKI,
le hameau de Bagy Kazy, situé à
une trentaine de kilomètres au
sud-ouest de Baneh, a été abandonné
par ses habitants terrifiés
par les bombardements. Des signes
évidents d'occupation récente
(de la paille dans les enclos
à bétail, des casseroles abandonnées)
étaient autant de preuves de
la précipitation de leur départ.
Dans l'escalade de cette campagne,
le PDKI tire sa force de ses
bases situées de l'autre côté de la
frontière, dans le nord de l'Irak,
rendues possibles depuis l'émef''
gence sur le sol irakien en 1991
d'un «Kurdistan libre» jouissant
d'une indépendance de facto par
rapport à Bagdad.
Le gouvernement des trois millions
de Kurdes irakiens qui, l'an
demier, ont élu leur propre «parlement»
non officiel, a attisé les
aspirations nationalistes des cinq
à huit millions de Kurdes iraniens,
auxquels on dénie toute forme
d'autonomie et qui sont obligés
d'utiliser le farsi comme langue officielle
et à l'école.
Les relations entre Téhéran et les
autorités kurdes d'Irak se sont détériorées
au cours de l'année et
menacent de donner une nouvelle
tournure à la politique déjà très
complexe dans la région.
L'Iran publie de fréquentes mises
en garde contre la