Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
• 2 • Blfll<strong>et</strong>ill <strong>de</strong> lit,isoll <strong>et</strong> d,llforll/{,tioll "" IIH • O(/o/,,.r Il)l)~<br />
s'étaient lancées dans le bombaf'<br />
<strong>de</strong>ment du centre-ville <strong>et</strong> le ratissage<br />
systématique <strong>de</strong> tous ses<br />
quartiers. Devant l'évi<strong>de</strong>nce, le<br />
prési<strong>de</strong>nt turc lui-même a dû concé<strong>de</strong>r<br />
que le général Aydin avait<br />
été tué par «une balle perdue»<br />
tandis que certains commentateurs<br />
politiques attribuent ce<br />
meurtre aux règlements <strong>de</strong> compte<br />
entre les durs <strong>et</strong> les colombes <strong>de</strong><br />
l'armée. Ils relevent qu'après la<br />
mort, pour le moins suspecte, du<br />
prési<strong>de</strong>nt Özal,les partisants <strong>de</strong> sa<br />
tendance modérée (dans le contexte<br />
turc) sont progressivement<br />
éliminés dans l'appareil militaire<br />
<strong>et</strong> dans le MIT (Organisation Nationale<br />
du renseignement). «Lescolombes<br />
sont abattues les unes après les<br />
autres» par les durs <strong>de</strong> l'armée a<br />
conclu un éditorialiste du quotidien<br />
Milliy<strong>et</strong> spécialiste <strong>de</strong>s affaires<br />
militaires.<br />
Se débarrasser d'un général indésirable<br />
pour justifier la <strong>de</strong>struction<br />
d'une ville considérée comme<br />
«perdue» en raison du nationa-'<br />
Iisme kur<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses habitants: tel<br />
serait l'argument du drame <strong>de</strong> Lice<br />
qui s'est soldé par la mort d'une<br />
trentaine <strong>de</strong> civils, la <strong>de</strong>struction<br />
d'environ 400 commerces <strong>et</strong> habitations<br />
<strong>et</strong> l'exo<strong>de</strong> <strong>de</strong> la quasi totalité<br />
<strong>de</strong> la population.<br />
Depuis la <strong>de</strong>struction en août 1992<br />
<strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Sirnak, 25.000 h, la<br />
liste <strong>de</strong>s villes kur<strong>de</strong>s dévastées<br />
(Kulp, Çukurca, Varto, Lice) ne<br />
cesse <strong>de</strong> s'allonger dans un processus<br />
qui n'est pas sans rappeler celui<br />
<strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> villes <strong>et</strong><br />
villages du Kurdistan irakien par<br />
les armées <strong>de</strong> Saddam Hussein.<br />
.,<br />
Téhéran<br />
E procès <strong>de</strong>s assassins du<br />
Dr. Sa<strong>de</strong>gh Sharafkendi, secrétaire<br />
général du PDKI<br />
(Parti démocratique du<br />
Kurdistan d'Iran) <strong>et</strong> <strong>de</strong> trois<br />
<strong>de</strong> ses collaborateurs abattus<br />
en septembre 1992à Berlin, en<br />
marge du Congrès <strong>de</strong> l'Internatio~<br />
nale Socialiste s'est ouvert le 28<br />
octobre à Berlin. Les accusés sont<br />
quatre Libanais <strong>et</strong> un Iranien,<br />
Kazem Darabi. Ce <strong>de</strong>rnier installé<br />
<strong>de</strong>puis 1982en Allemagne est considéré<br />
comme le cerveau du commando<br />
qui perpétré le quadruple<br />
assassinat.<br />
Dans son acte d'accusation le paf'<br />
qu<strong>et</strong> fédéral <strong>de</strong> Karlsruhe, chargé<br />
<strong>de</strong>s affaires <strong>de</strong> terrorisme, affirme<br />
formellement que les services <strong>de</strong><br />
renseignements <strong>de</strong> Téhéran ont<br />
commandité l'attentat <strong>et</strong> que<br />
Darabi est un <strong>de</strong> leurs agents. De<br />
son côté, M. Freitjof Kubsch, prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la première chambre<br />
pénale <strong>de</strong> Berlin, chargée <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
affaire a, le 22 octobre, adressé une<br />
accusé dans le procès <strong>de</strong> Berlin<br />
l<strong>et</strong>tre au secrétaire d'État à la chancellerie<br />
Bemdt Schmidbauer, chef<br />
<strong>de</strong>s services secr<strong>et</strong>s allemands,<br />
invitant ce <strong>de</strong>rnier à rem<strong>et</strong>tre à la<br />
justice les informations en sa possession.<br />
M. Schmidbauer avait indiqué<br />
au cours d'une émission télévisée<br />
que les services secr<strong>et</strong>s<br />
connaissaient les détails <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
affaire. Il avait, la veille, reconnu<br />
<strong>de</strong>vant les députés qu'il n'était pas<br />
exclu que le ministre iranien <strong>de</strong>s<br />
renseignements, M.AIi Fallahian,<br />
qu'il a reçu début octobre à Baon,<br />
ait commandité le quadruple assassinat.<br />
Il avait cependant ajouté<br />
que ses services ne lui avaient pas<br />
fourni jusqu'à présent <strong>de</strong> preuve<br />
concrète.<br />
La visite à Bonn d'Ali Fallahian considéré<br />
comme l'un <strong>de</strong>s plus impofo<br />
tants responsables terroristes dans<br />
le mon<strong>de</strong> avait suscité <strong>de</strong> vives<br />
réactions <strong>de</strong>s gouvernements américain<br />
<strong>et</strong> britannique qui dénoncent<br />
le terrorisme d'État iranien. A<br />
c<strong>et</strong>te occasion la justice alleman<strong>de</strong><br />
avait voulu ouvrir une information<br />
judiciaire contre Fallahian mais la<br />
chancellerie avait refusé, en arguant<br />
<strong>de</strong> l'immunité dont bénéficiait<br />
le ministre en tant qu'hôte<br />
étranger.<br />
D'après l'hebdomadaire allemand<br />
Der Spiegel du 25 octobre, les services<br />
secr<strong>et</strong>s iraniens ont bénéficié<br />
<strong>de</strong>puis 199I <strong>de</strong> l'assistance technique<br />
<strong>de</strong> l'Allemagne. Des experts<br />
allemands auraient participé pendant<br />
<strong>de</strong>ux mois à la formation <strong>de</strong><br />
leurs homologues iraniens à qui ils<br />
auraient délivré gracieusement du<br />
matériel informatique. A l'issue <strong>de</strong><br />
sa visite à Bonn A. Fallahian s'est<br />
d'ailleurs publiquement félicité<br />
«<strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> conffance entre les services<br />
<strong>de</strong> sécurité allemands .<strong>et</strong> iranien~)<br />
<strong>et</strong> affirmé que leur coopération<br />
était appelée à se renforcer.<br />
Dans ce contexte où le droit pèse<br />
peu face aux intérêts <strong>et</strong> à la raison<br />
d'État, il serait illusoire <strong>de</strong> croire<br />
que le procès <strong>de</strong> Berlin aboutisse<br />
à autre chose qu'à la sanction <strong>de</strong><br />
quelques exécutants <strong>de</strong>s basses<br />
œuvres terroristes du r~gime islamique<br />
d'Iran.