Mazon, Albin (1828-1908). Voyage au pays ... - Beauzons.com

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d'Etats. En supposant les Etats du Vivarais institués
par le prince, on no voit pas dans quoi but celui-ci
aurait fait inscrire une semblable clause dans l'ins-
titution même. Le droit de délibérer donné aux barons
du Vivarais pal'l'autorilé royale no pouvait pas
être plus dangereux pour elle (]ans le Vivarais qu'il
ne l'était dans les autres pays.
La vraie cause de cette différence de traitement se
trouverait précisément dans la dil1éren~e d'origine.
Les barons, tels que ceux duLanguedoc, dont les pouvoirs
émanaient de la seule autorité du roi, ne pouvaient
pas lui être bien redoutables. Comme ils n'avaient
jamais été que sujets, ils rivaient tout lieu de
craindre que la main qui les avait pour ainsi dire tirés
du néant, né les fit de nouveau rontrer sans
beaucoup de peine, s'ils osaient désobéir. Les baiflis
du Vivarais *étaient à peu près dans le même cas. La
protection du roi les avait mis en utat de ,supplanter
les barons, cl cette protection leur était néce.4saii-0
pour conserver la puissance qu'ils avaient usurpée,
tandis que les barons, ayallt été souveraius, il ¡;tait
prudent du ne pas leur laisser l'exercico d'ulle auturité
dont ils pouvaient être tentés d'user autrumcut
que comme des agents soumis de J'autorité royale.
Sous le régime féodal, le bailli était l'officier du sei-
gneur, chargé du gouvernelIlcnl et de la répartition
de la justice dans ses domaines. Tant qu'on lie leur
contesta pas leur autorité souveraine, les barons du