Mazon, Albin (1828-1908). Voyage au pays ... - Beauzons.com

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dire à ce soldat, dont il n'avait pas rougi do faire son
compagnon,
L'amour paternel cependant ne tarda pas à J'em-
porter sur le patriotisme, dans lu cœur de Boyer.
Etait-ce bien son fils qui était venu pleurOl' sous le
toit de la famille, désormais horciuc pour lui Après
tout, son fils élait-il un traUre? avait-il abandonné
lâchement son poste plutôt que de pél'ÎI' les armes à
la main? Rien ne le prouvail. Ne pouvait-il pas
avoir été blessé en faisant vaillamment son devoir 2
Abandonné, comme tant d'autres, (tue l'on avait cru
frappés mortellement, il pu être recueilli par
une personne charitable, itétabli après une longue
convalescence, seul et sans l'eSSOIll'ce.à quelques
centaines de lieues de son pays, ne pouvant écrire à
sa famille, était-il donc bien coupable, d'avoir
accepté du service dans une armée étrangère La
paix avait été signée sans (lente ce moment: comment
pouvait-il deviner qu'il serait hientôt forcé do
porter les armes contre sa patrie? Et si cette viclime
d'une atfreuse fatalité n'osait avoner sa honte, tant
le sentiment de l'honneur cl du patriotisme était
encore vivant dans son cœ\1l', fallail-il le rebuter?
n'était-il pas permis de lui faire eutenclre une parolo
de pardon et d'enconragemenl ?2
Ces réflexions calmèrent peu 11 puu le liroiiiier
sentiment de courroux du pèl'e O(lrer, Deux jours
après, c'était un dimaucbé matin, il appela son plus