Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
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124 Chapitre 2<br />
— Expliquez-moi cela.<br />
— Brièvement, voici: sans l’existence d’une société productrice,<br />
avec une vie économique organisée, cet argent ne vaudrait rien.<br />
C’est la richesse du pays, <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> travail <strong>de</strong> la<br />
population, <strong>le</strong>s techniques <strong>de</strong> production, c’est tout cela qui confère<br />
<strong>de</strong> la va<strong>le</strong>ur aux 100 000 $ sortis <strong>de</strong> votre encrier pour M. Toupin.<br />
— Vous oubliez, monsieur, que M. Toupin a déposé <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs<br />
<strong>de</strong> tout premier ordre avant d’obtenir cet emprunt. C’est <strong>de</strong> cela<br />
que <strong>le</strong>s 100 000 $ tirent <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur.<br />
— Non, monsieur <strong>le</strong> gérant. Ces gages déposés par M. Toupin<br />
sont pour vous une garantie <strong>de</strong> remboursement, sinon vous raf<strong>le</strong>z<br />
<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs gagées. Mais ne confon<strong>de</strong>z pas garanties <strong>de</strong> l’emprunt<br />
avec va<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> l’argent. S’il n’y avait que ces garanties-là dans <strong>le</strong><br />
pays, s’il n’y avait pas <strong>de</strong> production, pas <strong>de</strong> fermes, pas d’usines,<br />
pas <strong>de</strong> transport, pas <strong>de</strong> magasins, pas <strong>de</strong> vie économique, <strong>le</strong>s 100<br />
000 $ n’auraient aucune va<strong>le</strong>ur monétaire, malgré toutes <strong>le</strong>s garanties<br />
déposées par M. Toupin.<br />
C’est tout <strong>le</strong> pays, c’est toute la richesse du pays, c’est toute<br />
la population du pays, qui donne <strong>de</strong> la va<strong>le</strong>ur à l’argent, n’importe<br />
par quel organisme il est créé. Cet argent, à son origine, appartient<br />
donc en réalité à la population du pays el<strong>le</strong>-même. Qu’il soit prêté<br />
à M. Toupin pour agrandir son usine, très bien. Mais c’est toute la<br />
population du pays qui doit en profiter. Au lieu <strong>de</strong> procurer <strong>de</strong>s<br />
intérêts au banquier, <strong>le</strong> développement du pays doit procurer <strong>de</strong>s<br />
divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s à toute la population.<br />
Cet accaparement du crédit <strong>de</strong> la société par <strong>le</strong>s institutions<br />
bancaires est la plus gran<strong>de</strong> escroquerie <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s temps. Et la<br />
plus soli<strong>de</strong>ment installée dans tous <strong>le</strong>s pays civilisés. Sa force et<br />
son universalité ne la légitiment pas. El<strong>le</strong>s ne font que la rendre<br />
plus odieuse.<br />
Toutes <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ttes publiques, municipa<strong>le</strong>s, provincia<strong>le</strong>s, nationa<strong>le</strong>s,<br />
ont <strong>le</strong>ur origine dans cette gran<strong>de</strong> escroquerie. La population bâtit<br />
<strong>le</strong> pays. Le système en<strong>de</strong>tte la population à mesure qu’el<strong>le</strong> bâtit.<br />
Les corps publics, <strong>le</strong>s gouvernements, font comme Toupin. Ils<br />
empruntent. Ils déposent en garantie <strong>de</strong>s obligations, <strong>de</strong>s hypothèques<br />
sur nos maisons, <strong>de</strong>s promesses <strong>de</strong> taxer la population.<br />
Les gouvernements sont petits à côté <strong>de</strong>s puissances d’argent.<br />
Seul, <strong>le</strong> Crédit Social affranchira <strong>le</strong>s individus, <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s<br />
corps publics <strong>de</strong> cette tyrannie qui n’a aucun souci <strong>de</strong> l’humain.