Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
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Chapitre 20<br />
s’accumulaient et pourrissaient sous <strong>le</strong>urs yeux, l’organisme social<br />
<strong>de</strong> <strong>le</strong>ur pays ne <strong>le</strong>ur assurait pas du tout <strong>le</strong>ur part <strong>de</strong> biens pour une<br />
honnête subsistance.<br />
Au moins 400 000 famil<strong>le</strong>s canadiennes peuvent rendre ce témoignage<br />
accusateur. Ce n’est pourtant point contre cette lacune<br />
socia<strong>le</strong> qu’on est entré en guerre en 1939!<br />
Négation <strong>de</strong> la liberté<br />
Mais il paraît qu’en se tuant <strong>le</strong>s uns <strong>le</strong>s autres, on a appris<br />
qu’il faut faire <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> sécurité socia<strong>le</strong> pour après la guerre.<br />
Malheureusement, pendant qu’on par<strong>le</strong> d’un <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main meil<strong>le</strong>ur<br />
qu’hier, on continue à fortifier <strong>le</strong> monopo<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’argent qui règ<strong>le</strong> à<br />
son gré <strong>le</strong> niveau <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s hommes.<br />
Malheureusement aussi, chaque fois qu’on par<strong>le</strong> <strong>de</strong> sécurité<br />
économique, c’est aux dépens <strong>de</strong> la liberté. Or la liberté est un bien<br />
aussi indispensab<strong>le</strong> à la personne humaine que la sécurité.<br />
La sécurité économique, l’assurance du nécessaire, est une chose.<br />
La liberté <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> la personne est une autre chose. L’animal<br />
peut se contenter <strong>de</strong> la première. L’être humain a besoin <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux.<br />
La sécurité économique peut exister sans la liberté. Exemp<strong>le</strong>:<br />
l’étab<strong>le</strong>, l’écurie, la caserne, et <strong>le</strong> régime promis par <strong>le</strong>s socialistes.<br />
La liberté, pour être réel<strong>le</strong>, suppose d’abord un minimum <strong>de</strong><br />
sécurité économique. Le chômeur <strong>de</strong> 1930 à 1940 n’avait pas la<br />
liberté, parce qu’il n’avait pas d’abord <strong>le</strong> minimum nécessaire pour<br />
vivre. S’il l’obtenait à la gril<strong>le</strong> <strong>de</strong>s secours directs, c’est à <strong>de</strong>s conditions<br />
qui commençaient par lui couper sa liberté. De même: combien<br />
<strong>de</strong> salariés doivent accepter un emploi ou <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />
travail qui ne <strong>le</strong>ur conviennent pas du tout! Leur pain est lié à <strong>de</strong>s<br />
conditions contraires à <strong>le</strong>ur choix. Ils ne sont pas libres.<br />
L’homme qui aurait d’abord <strong>le</strong> strict nécessaire garanti, sans<br />
condition, du seul fait <strong>de</strong> sa naissance au sein d’une société organisée,<br />
ne serait pas si absolument obligé d’accepter tel emploi ou<br />
ou tel<strong>le</strong>s conditions; il pourrait s’orienter plus conformément à ses<br />
aptitu<strong>de</strong>s et à ses attraits; son salaire alors ne serait plus lié au sacrifice<br />
<strong>de</strong> sa liberté <strong>de</strong> choix.<br />
Le divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>, instrument <strong>de</strong> liberté<br />
C’est ici que nous touchons au caractère incomparab<strong>le</strong> du divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong><br />
national comme mesure <strong>de</strong> sécurité socia<strong>le</strong>. C’est, <strong>de</strong> fait, la<br />
seu<strong>le</strong> mesure <strong>de</strong> sécurité socia<strong>le</strong> qui ne lie et n’humilie personne.