Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
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1 3 Chapitre 3<br />
Ça ne servirait certainement à rien, monsieur <strong>le</strong> distingué. Mais<br />
dites-nous donc à quoi servent <strong>de</strong>s produits avec pas d’argent en<br />
face? Ça ne sert qu’à faire <strong>de</strong>s chômeurs, <strong>de</strong>s privés, <strong>de</strong>s exaspérés.<br />
Mais <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>vant <strong>le</strong>s besoins, et <strong>de</strong> l’argent du côté <strong>de</strong>s<br />
besoins, voilà ce qui fera <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux servir!<br />
Sans doute que l’argent, même l’argent <strong>de</strong> chiffres, ne doit pas<br />
se faire «En veux-tu, en v’là». Ça doit se faire intelligemment, pour<br />
que <strong>le</strong>s chiffres-prix et <strong>le</strong>s chiffres-argent se correspon<strong>de</strong>nt — et<br />
pour que tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> ait <strong>de</strong>s chiffres-argent, au moins assez pour<br />
pouvoir vivre, dans un pays où il y a largement <strong>de</strong> quoi faire vivre<br />
tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>.<br />
Par <strong>le</strong> Crédit Social<br />
Pour que <strong>le</strong>s chiffres-prix et <strong>le</strong>s chiffres-argent se correspon<strong>de</strong>nt,<br />
il y a <strong>de</strong>ux manières: abaisser <strong>le</strong>s prix ou grossir <strong>le</strong>s portemonnaie.<br />
Le Crédit Social ferait <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux, sans nuire à personne, en accommodant<br />
tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>.<br />
Avec <strong>le</strong> système financier actuel, impossib<strong>le</strong> d’abaisser <strong>le</strong>s prix<br />
sans nuire au producteur; et impossib<strong>le</strong> <strong>de</strong> grossir <strong>le</strong>s porte-monnaie<br />
sans grossir <strong>le</strong>s prix.<br />
Vous avez déjà vu, et bien <strong>de</strong>s fois, <strong>de</strong>s ouvriers réclamer <strong>de</strong>s<br />
augmentations <strong>de</strong> salaire. Pourquoi? Parce que <strong>le</strong>ur salaire, qui est<br />
un chiffre-argent, est trop petit par rapport aux chiffres-prix sur <strong>le</strong>s<br />
produits. Ils ont raison <strong>de</strong> s’en plaindre, puisqu’ils restent avec <strong>de</strong>s<br />
besoins <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s produits qui s’accumu<strong>le</strong>nt.<br />
Mais si <strong>le</strong>s ouvriers obtiennent plus <strong>de</strong> salaires, ces hausses <strong>de</strong><br />
salaires sont incluses dans <strong>le</strong>s prix, et <strong>le</strong>s chiffres-prix augmentent.<br />
L’écart <strong>de</strong>meure entre <strong>le</strong>s chiffres <strong>de</strong>s prix et <strong>le</strong>s chiffres <strong>de</strong> l’argent<br />
pour acheter.<br />
Il faudrait augmenter l’argent pour acheter, mais sans augmenter<br />
<strong>le</strong>s prix. Pour cela, il faudrait que l’argent ajouté vienne autrement<br />
que par l’industrie. C’est cela que ferait <strong>le</strong> régime financier du<br />
Crédit Social. C’est ce que <strong>le</strong>s créditistes appel<strong>le</strong>nt un divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>.<br />
Un divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> à tous, puisque ce n’est plus un salaire pour récompenser<br />
du travail.<br />
D’autre part, <strong>le</strong> Crédit Social a aussi un mécanisme monétaire<br />
pour abaisser <strong>le</strong>s prix, mais sans nuire au producteur, parce qu’il<br />
compenserait au ven<strong>de</strong>ur ce que l’acheteur n’aurait pas à payer.