Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
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151 Chapitre 33<br />
normal. Jésus renversa <strong>le</strong>ur tab<strong>le</strong> et <strong>le</strong>ur dit: «Ma maison est une<br />
maison <strong>de</strong> prière, et vous en avez fait une caverne <strong>de</strong> vo<strong>le</strong>urs.»<br />
F. R. Burch, dans son livre Money and its True Function, commente<br />
ainsi ce texte <strong>de</strong> l’Evangi<strong>le</strong>:<br />
«Tant que <strong>le</strong> Christ limitait son enseignement au domaine <strong>de</strong><br />
la moralité et <strong>de</strong> la droiture, il n’était pas dérangé; ce ne fut que<br />
lorsqu’il s’attaqua au système économique établi et chassa <strong>le</strong>s profiteurs<br />
et renversa <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s changeurs <strong>de</strong> monnaie qu’il fut<br />
condamné. Le jour suivant, il était questionné, trahi <strong>le</strong> second, jugé<br />
<strong>le</strong> troisième, et crucifié <strong>le</strong> quatrième jour.»<br />
On serait tenté <strong>de</strong> faire <strong>le</strong> rapprochement avec <strong>le</strong>s Pè<strong>le</strong>rins <strong>de</strong><br />
saint Michel, <strong>le</strong>s «Bérets Blancs» du journal <strong>Vers</strong> <strong>Demain</strong>: tant qu’ils<br />
se contentent <strong>de</strong> par<strong>le</strong>r <strong>de</strong> la réforme <strong>de</strong>s moeurs, ça, <strong>le</strong>s Financiers<br />
peuvent toujours <strong>le</strong> tolérer; mais quand <strong>le</strong>s «Bérets Blancs» osent<br />
attaquer <strong>le</strong> système d’argent-<strong>de</strong>tte, cela, c’est un «péché impardonnab<strong>le</strong>»,<br />
et <strong>le</strong>s Financiers sont alors prêts à utiliser tous <strong>le</strong>s moyens<br />
possib<strong>le</strong>s pour faire taire <strong>le</strong>s «Bérets Blancs». Mais ces tentatives <strong>de</strong>s<br />
Financiers sont vaines, puisque la vérité finit toujours par triompher.<br />
L’enseignement <strong>de</strong> l’Eglise<br />
La Bib<strong>le</strong> contient plusieurs textes qui condamnent clairement<br />
<strong>le</strong> prêt à intérêt. Par ail<strong>le</strong>urs, plus <strong>de</strong> 300 ans avant Jésus-Christ, <strong>le</strong><br />
grand philosophe grec Aristote condamnait lui aussi <strong>le</strong> prêt à intérêt,<br />
faisant remarquer que l’argent, n’étant pas une chose vivante,<br />
ne pouvait donner naissance à d’autre argent: «L’argent ne fait pas<br />
<strong>de</strong> petits», dit-il. De plus, <strong>le</strong>s Pères <strong>de</strong> l’Eglise, <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>s temps <strong>le</strong>s<br />
plus anciens, ont toujours dénoncé sans équivoque l’usure. Saint<br />
Thomas d’Aquin, dans sa Somme Théologique (2-2, question 78),<br />
résume l’enseignement <strong>de</strong> l’Eglise sur <strong>le</strong> prêt à intérêt:<br />
«Il est écrit dans <strong>le</strong> livre <strong>de</strong> l’Exo<strong>de</strong> (22, 24): “Si tu prêtes <strong>de</strong><br />
l’argent à quelqu’un <strong>de</strong> mon peup<strong>le</strong>, au pauvre qui est avec toi, tu<br />
ne seras point à son égard comme un créancier, tu ne l’accab<strong>le</strong>ras<br />
pas d’intérêts.” Recevoir un intérêt pour l’usage <strong>de</strong> l’argent prêté<br />
est <strong>de</strong> soi injuste, car c’est faire payer ce qui n’existe pas; ce qui<br />
constitue évi<strong>de</strong>mment une inégalité contraire à la justice... c’est<br />
en quoi con-siste l’usure. Et comme l’on est tenu <strong>de</strong> restituer <strong>le</strong>s<br />
biens acquis injustement, <strong>de</strong> même l’on est tenu <strong>de</strong> restituer l’argent<br />
reçu à titre d’intérêt.»<br />
En réponse au texte <strong>de</strong> l’Evangi<strong>le</strong> sur la parabo<strong>le</strong> <strong>de</strong>s ta<strong>le</strong>nts<br />
(Matthieu 25, 14-30 et Luc 19, 12-27), qui, à première vue, semb<strong>le</strong><br />
justifier l’intérêt («Serviteur mauvais... tu aurais dû placer mon ar-