Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
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163 Chapitre 34<br />
ment, selon <strong>le</strong>s caprices <strong>de</strong>s hommes au pouvoir: cela veut dire<br />
que l’Etat (par un organisme indépendant, qui pourrait très bien<br />
être la Banque du Canada), agirait vis-à-vis du volume <strong>de</strong> l’argent<br />
comme un comptab<strong>le</strong> <strong>de</strong> la production tota<strong>le</strong> du pays.<br />
Ce que <strong>le</strong> Crédit Social propose, c’est une comptabilité juste,<br />
une expression financière exacte <strong>de</strong>s réalités économiques: exprimer<br />
la production par un actif, et la <strong>de</strong>struction, la consommation<br />
par un passif, soit gar<strong>de</strong>r un équilibre, une relation constante<br />
entre l’argent et <strong>le</strong>s produits: ce rapport étant toujours <strong>le</strong> même,<br />
l’argent gar<strong>de</strong>rait toujours sa même va<strong>le</strong>ur, et l’inflation serait impossib<strong>le</strong>.<br />
Autant d’argent que <strong>de</strong> produits: c’est la règ<strong>le</strong> d’or pour<br />
éviter l’inflation.<br />
Et puisque l’argent n’est qu’une affaire <strong>de</strong> comptabilité, c’est<br />
un résultat très faci<strong>le</strong> à obtenir, il n’y a qu’à ajuster <strong>le</strong>s chiffres au<br />
niveau <strong>de</strong> la production. Point n’est besoin <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong>s du gouvernement<br />
sur la production pour atteindre ce but, <strong>le</strong> gouvernement<br />
n’a qu’à agir selon <strong>le</strong>s statistiques <strong>de</strong> la production: créer l’argent<br />
au rythme <strong>de</strong> la production, et <strong>le</strong> retirer <strong>de</strong> la circulation au rythme<br />
<strong>de</strong> la consommation. (Ce retrait <strong>de</strong> l’argent se ferait par un mécanisme<br />
d’escompte sur <strong>le</strong>s prix, qui est l’opposé <strong>de</strong> l’inflation, ou<br />
hausse <strong>de</strong>s prix.)<br />
Le comptab<strong>le</strong> n’est pas propriétaire <strong>de</strong> l’argent qu’il compte,<br />
il tient <strong>le</strong>s livres. Il ne crée pas <strong>le</strong>s faits, il <strong>le</strong>s relève: l’Etat n’aurait<br />
donc rien à avoir avec <strong>le</strong>s choix <strong>de</strong>s citoyens, avec ce que <strong>le</strong>s producteurs<br />
font ou ne font pas, ni avec ce que <strong>le</strong>s consommateurs<br />
choisissent ou rejettent.<br />
En soi, l’argent émis par <strong>le</strong> gouvernement n’est pas plus inflationniste<br />
que celui <strong>de</strong>s banques, car c’est <strong>le</strong> même argent, garanti<br />
par <strong>le</strong> même gouvernement, basé sur la même capacité <strong>de</strong> production<br />
du pays pour répondre aux besoins <strong>de</strong>s mêmes citoyens <strong>de</strong><br />
ce pays. Au contraire, la première cause d’inflation, c’est justement<br />
l’argent créé sous forme <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte par <strong>le</strong>s banques: l’inflation, ce<br />
sont <strong>le</strong>s prix qui augmentent. Or, l’obligation pour <strong>le</strong>s compagnies<br />
et gouvernements qui empruntent <strong>de</strong> ramener à la banque plus<br />
d’argent qu’il en est sorti oblige <strong>le</strong>s compagnies à gonf<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs prix,<br />
et <strong>le</strong>s gouvernements à gonf<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs taxes. Les gouvernements essaient<br />
<strong>de</strong> combattre l’inflation en haussant <strong>le</strong>s taux d’intérêt, ce qui<br />
fait hausser <strong>le</strong>s prix... et hausser l’inflation...<br />
Si on admet que la création <strong>de</strong> l’argent est possib<strong>le</strong> à une autorité<br />
inférieure (<strong>le</strong>s banques), pourquoi ne serait-el<strong>le</strong> pas possib<strong>le</strong> à<br />
l’autorité souveraine du pays? Qu’est-ce qui empêche, qui interdit