Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
Sous le Signe de l'Abondance - Journal Vers Demain
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
204 Chapitre 41<br />
autorise, pour imposer <strong>de</strong>s charges lour<strong>de</strong>s, parfois ruineuses, aux<br />
citoyens et aux famil<strong>le</strong>s. Il <strong>de</strong>vient ainsi l’instrument d’une dictature<br />
financière qu’il <strong>de</strong>vrait abattre, et l’oppresseur <strong>de</strong> citoyens et<br />
<strong>de</strong> famil<strong>le</strong>s dont il est censé protéger la vie et <strong>le</strong>s biens.<br />
La vie <strong>de</strong> l’individu n’appartient pas à César, mais à Dieu. C’est<br />
un bien sur <strong>le</strong>quel Dieu seul a droit, que personne, pas l’individu<br />
lui-même, n’a <strong>le</strong> droit <strong>de</strong> supprimer ni <strong>de</strong> raccourcir délibérément.<br />
Et si César, par ses exactions, coupe la vie d’un individu, s’il <strong>le</strong> place<br />
dans <strong>de</strong>s conditions qui abrègent ses jours, alors César prend ce<br />
qui ne lui est pas dü, ce qui appartient à Dieu.<br />
La personne et la famil<strong>le</strong> sont une création <strong>de</strong> Dieu, que César<br />
ne doit ni détruire ni s’approprier, dont il doit au contraire protéger<br />
l’intégrité et <strong>le</strong>s droits contre quiconque cherche à y porter atteinte.<br />
Devant <strong>le</strong>s besoins <strong>de</strong> César<br />
Mais César a tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s fonctions à accomplir qu’on ne<br />
peut songer à confier à <strong>de</strong>s particuliers. Il est <strong>de</strong>s services et <strong>de</strong>s<br />
biens matériels qu’on ne peut bien obtenir que <strong>de</strong> César — disons,<br />
par exemp<strong>le</strong>, une armée pour défendre <strong>le</strong> pays en cas d’attaque,<br />
une police pour maintenir l’ordre contre ceux qui voudraient <strong>le</strong><br />
troub<strong>le</strong>r, la construction <strong>de</strong> routes, <strong>de</strong> ponts, <strong>de</strong> moyens publics<br />
<strong>de</strong> communication entre <strong>le</strong>s diverses agglomérations du pays. Il<br />
faut bien fournir à César <strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong> rendre ces services et <strong>de</strong><br />
procurer ces facilités à la population.<br />
Certainement. Mais <strong>de</strong> quoi César a-t-il besoin pour y pourvoir?<br />
Il a besoin <strong>de</strong> ressources humaines et <strong>de</strong> ressources matériel<strong>le</strong>s. Il<br />
a besoin <strong>de</strong> pouvoir employer <strong>de</strong>s hommes et utiliser <strong>de</strong>s matériaux,<br />
<strong>de</strong>s forces motrices et autres moyens <strong>de</strong> production.<br />
César a besoin d’une partie <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> production du<br />
pays. Et dans un régime démocratique, c’est aux représentants attitrés<br />
du peup<strong>le</strong> qu’il appartient <strong>de</strong> déterminer quel<strong>le</strong> part <strong>de</strong> la capacité<br />
<strong>de</strong> production du pays pourra être dérivée vers <strong>le</strong>s besoins<br />
<strong>de</strong> César.<br />
Si l’on veut bien penser ainsi en termes <strong>de</strong> réalités, on admettra<br />
qu’il n’y a aucune difficulté à accor<strong>de</strong>r à César une partie <strong>de</strong> la capacité<br />
<strong>de</strong> production du pays, tout en laissant à la disposition <strong>de</strong>s<br />
besoins privés une capacité <strong>de</strong> production capab<strong>le</strong> <strong>de</strong> répondre<br />
abondamment à tous <strong>le</strong>urs besoins normaux.<br />
Employons <strong>le</strong> mot «taxer» dans son sens non rétréci <strong>de</strong> «mettre<br />
à contribution». On pourra dire que <strong>le</strong>s besoins privés comme