annexes (pdf) - Thomas Piketty - Ens
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Annexe J 745<br />
au cours d’une année donnée 1 , et il n’existe donc jamais plusieurs tableaux établis au titre d’une même année<br />
2 .<br />
Précisons également que les tranches de successions utilisées par l’administration fiscale pour dépouiller<br />
les déclarations de successions et reproduites sur le tableau J-1 sont des tranches d’« actif net de la<br />
succession » pour la période 1902-1956 et 1984-1994, et des tranches d’« actif brut de la succession » pour<br />
la période 1957-1964. De même, les montants reproduits sur le tableau J-1 indiquent l’« actif net » correspondant<br />
aux différentes tranches pour la période 1902-1956 et 1984-1994, et l’« actif brut » correspondant<br />
aux différentes tranches pour la période 1957-1964. L’« actif net de la succession » désigne la somme de<br />
tous les biens transmis lors d’une succession donnée, avant division entre les différents héritiers, mais après<br />
déduction de l’éventuel passif légué par le défunt. L’« actif brut de la succession » désigne au contraire la<br />
somme de tous les biens transmis lors d’une succession donnée, avant division entre les différents héritiers,<br />
et avant déduction de l’éventuel passif légué par le défunt. Le biais ainsi introduit est cependant extrêmement<br />
faible : les tableaux bruts publiés par l’administration fiscale pour les années 1957-1964 comportent<br />
également une colonne indiquant le montant total du passif correspondant aux différentes tranches<br />
d’actif brut, et ces colonnes permettent de constater que le montant total du passif ne dépasse jamais 3-4 %<br />
de l’actif brut, et ce quelle que soit la tranche considérée (y compris pour les tranches les plus hautes 3 ).<br />
Compte tenu du fait que notre exploitation des statistiques successorales a pour principal objectif d’étudier<br />
les évolutions de long terme, qui se caractérisent par des transformations autrement plus importantes que<br />
par des variations de 3-4 %, nous n’avons pas cherché à corriger ce biais, et nos estimations portent donc<br />
sur les actifs nets de succession pour les années 1902-1956 et 1984-1994, et sur les actifs bruts de succession<br />
pour les années 1957-1964.<br />
De la même façon que les tableaux statistiques issus des déclarations de revenus, les tableaux statistiques<br />
issus des déclarations de successions ont été publiés dans les différents bulletins statistiques diffusés<br />
par le ministère des Finances au cours du XX e siècle : les statistiques antérieures à la Seconde Guerre<br />
mondiale ont été publiées dans le Bulletin de Statistique et de Législation Comparée (BSLC), toutes les statistiques<br />
des années de la Seconde Guerre mondiale ont été publiées après coup dans l’éphémère Bulletin<br />
de Statistique du ministère des Finances (BSMF), avant que Statistiques et Etudes Financières (S&EF) ne<br />
prennent le relais. Les références exactes des publications où les tableaux « répartition » ont été publiés<br />
sont indiqués sur le tableau J-2.<br />
Précisons également que les tableaux statistiques portant sur les années 1984 et 1994, contrairement aux<br />
tableaux antérieurs, ne reposent pas sur le dépouillement intégral par l’administration fiscale de toutes les<br />
déclarations de successions, mais sur des enquêtes organisées par l’administration fiscale (enquêtes dites<br />
« Droits de mutation à titre gratuit », ou DMTG) à partir d’échantillons représentatifs des déclarations de<br />
successions. Cependant, ainsi que nous l’avons noté dans le chapitre 6 (section 3.1), le fait essentiel pour<br />
notre objet est que ces échantillons contiennent l’intégralité des grosses successions : l’échantillon utilisé<br />
lors de l’enquête DMTG 1984 contient l’ensemble des déclarations de successions supérieures à 2 millions<br />
de francs 4 , et l’échantillon utilisé lors de l’enquête DMTG 1994 contient l’ensemble des déclarations supérieures<br />
à 3,5 millions de francs 5 . Les tableaux statistiques issus de ces enquêtes sont donc parfaitement<br />
fiables, de même que les tableaux antérieurs 6 .<br />
1. A l’exception des tableaux 1984 et 1994, qui portent sur des échantillons des déclarations déposées au cours des années en<br />
question (cf. infra).<br />
2. Cette simplicité a toutefois un inconvénient : les déclarations de successions sont souvent déposées plusieurs mois après le décès,<br />
si bien que le tableau « répartition » établi à partir des successions déposées au cours d’une année donnée peut en fait regrouper<br />
des déclarations relatives à des décès survenus dans des mois et des années différentes, ce qui peut poser des problèmes dans les périodes<br />
d’inflation élevée (nous n’avons pas cherché à corriger ce biais, qui peut avoir une certaine importance pour les variations de<br />
très court terme, mais qui n’en a guère pour les évolutions de long terme qui ont motivé notre exploitation des statistiques successorales).<br />
3. Nous n’avons pas reproduit ces chiffres portant sur les passifs, mais l’éventuel lecteur intéressé peut les retrouver en consultant<br />
les publications d’où sont issus les tableaux bruts, et dont les références précises sont indiquées sur le tableau J-2. Notons également<br />
que la publication portant sur l’année 1957 contient un tableau établi par tranches d’actif net (afin d’assurer la continuité avec<br />
les séries antérieures), ce qui permet de confirmer que le biais introduit par les passifs est extrêmement faible (tout du moins dans le<br />
cadre d’une étude sur longue période).<br />
4. Cf. L’imposition du capital, 8 e Rapport au Président de la République, Conseil des Impôts, 1986, p. 323.<br />
5. Cf. L’imposition du patrimoine, 16 e Rapport au Président de la République, Conseil des Impôts, 1998, p. 210.<br />
6. Outre les enquêtes DMTG 1984 et DMTG 1994, l’administration fiscale a également organisé des enquêtes DMTG 1977 et<br />
DMTG 1987. Malheureusement, ces enquêtes de 1977 et de 1987 ne semblent pas avoir donné lieu à l’établissement de tableaux<br />
« répartition » utilisant des tranches de successions suffisamment hautes pour notre objet, et nous n’avons donc pas cherché à les<br />
utiliser (cf. Fouquet et Méron (1982) pour une exploitation de l’enquête DMTG 1977, et Arrondel et Laferrère (1991), Laferrère et<br />
Monteil (1992) et Arrondel et Laferrère (1994) pour des exploitations de l’enquête DMTG 1987 ; cf. également Laferrère (1990)<br />
pour une exploitation de l’enquête DMTG 1984, et Arrondel et Laferrère (1998) pour une exploitation de l’enquête DMTG 1994).<br />
Notons également que l’INSEE a organisé dans le cadre de l’enquête « Revenus fiscaux » de 1975 une enquête complémentaire permettant<br />
de suivre l’évolution des donations et successions survenues entre 1962 et 1975 (cette enquête avait pour but de remplir le<br />
trou allant de l’abandon des statistiques successorales annuelles en 1964 à l’organisation de la première enquête DMTG en 1977 (cf.