annexes (pdf) - Thomas Piketty - Ens
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752 Annexes<br />
(ii) La colonne pi est issue du tableau J-4, et elle indique le pourcentage de décès ayant donné lieu à une déclaration de succession dont le montant est<br />
supérieur au seuil Si considéré (ces pourcentages ont été calculés en fonction d’un nombre théorique de décès supposé égal à 500 000) (pour 1945, nous<br />
avons regroupé les tranches supérieures en une seule tranche portant sur les successions supérieures à 20 millions de francs; pour 1962, le nombre de<br />
tranches utilisées dans le tableau « composition » est supérieur au nombre de tranches du tableau « répartition »; pour 1994, le pourcentage correspondant<br />
au seuil de 20 millions de francs a été calculé à partir des données transmises par Luc Arrondel (128 successions supérieures à 20 millions de francs, contre<br />
537 successions supérieures à 10 millions de francs)).<br />
(iii) Des tableaux « composition » ont également été établis à la suite de l’exploitation des déclarations de successions de 1984 (cf. Laferrère (1990, p.21)) et<br />
de 1987 (cf. Laferrère et Monteil (1992, pp.36-37) et Arrondel et Laferrère (1994, p.50)); ces tableaux exhibent les mêmes régularités (liquidités<br />
progressivement remplacées par l’immobilier, puis par les valeurs mobilières, et surtout par les actions), mais les tranches les plus élevées de successions<br />
utilisées (2 millions de francs en 1984, 5 millions de francs en 1987) ne montent pas suffisamment haut pour faire apparaître les très grosses successions.<br />
Heureusement, la loi du 13 mars 1942 a également conduit l’administration fiscale à établir des tableaux<br />
« répartition » portant spécifiquement sur les donations et indiquant le nombre et le montant des donations<br />
effectuées au cours de l’année considérée en fonction d’un certain nombre de tranches de donations. Ces<br />
tableaux « donations » sont disponibles pour l’ensemble des années de la période 1944-1994 pour lesquelles<br />
les tableaux « répartition » portant sur les successions ont été établis, et ils ont été publiés dans les<br />
mêmes publications que celles indiquées sur le tableau J-2. Les tranches utilisées dans ces tableaux sont les<br />
mêmes que pour les tableaux « répartition » portant sur les successions, et ces tableaux nous permettent de<br />
connaître très précisément l’importance des donations : lors des années 1944-1964 et 1984, le montant total<br />
de l’actif transmis par donation a généralement représenté entre 15 % et 25 % du montant total de l’actif<br />
transmis par succession, et ce pourcentage a toujours été une fonction très fortement décroissante du<br />
montant de la transmission réalisée (avec un pourcentage généralement très sensiblement inférieur à 10 %<br />
pour les tranches les plus hautes) ; pour 1994, on observe une hausse très importante du montant total de<br />
l’actif transmis par donation (qui représente alors près de 60 % du montant total de l’actif transmis par<br />
succession), mais ce pourcentage se caractérise toujours par une très forte décroissance en fonction du<br />
montant de la transmission réalisée, et il tombe jusqu’à des niveaux de l’ordre de 15-20 % pour les tranches<br />
les plus hautes 1 . En outre, ce très fort développement des donations dans les années 1990 est sans aucun<br />
doute la conséquence de la très forte incitation donnée par la loi du 30 décembre 1991, et il est donc sans<br />
conséquence sur les patrimoines transmis par succession en 1994 : les donations doivent avoir été effectuées<br />
10 ans avant le décès pour ne pas être « rappelées », et le boom des donations observé depuis la loi du<br />
30 décembre 1991 est donc le fait de personnes relativement jeunes, ou tout du moins de personnes qui ne<br />
prévoyaient pas de décéder en 1994 2 . Quoi qu’il en soit, le fait important à retenir est que les donations<br />
représentent généralement moins de 10 % (et au maximum 15-20 % en 1994) des successions au niveau des<br />
tranches les plus hautes, ce qui peut correspondre à des économies d’impôts non négligeables, mais ce qui<br />
est extrêmement faible par comparaison aux ordres de grandeur qui caractérisent l’évolution séculaire du<br />
niveau des grosses successions.<br />
1.4. Autres tableaux<br />
Le dépouillement des déclarations de successions a également conduit l’administration fiscale a établir<br />
d’autres tableaux statistiques, dont le nombre et la sophistication ont beaucoup varié suivant les années.<br />
Ainsi que nous l’avons expliqué dans le chapitre 6 (section 3.1), nous n’avons pas cherché dans le cadre de<br />
ce livre à exploiter ces tableaux complémentaires. Il nous a toutefois semblé utile d’indiquer ici la nature<br />
des tableaux disponibles et les années pour lesquels ils ont été établis, afin que l’éventuel lecteur intéressé<br />
puisse aisément les retrouver.<br />
Mentionnons tout d’abord le cas des tableaux indiquant non pas le nombre et le montant de successions<br />
en fonction d’un certain nombre de tranches de succession (avant division entre les héritiers) (les tableaux<br />
« répartition »), mais le nombre et le montant des parts successorales en fonction d’un certain nombre de<br />
tranches de « parts successorales » (la « part successorale » est le montant de la succession revenant à<br />
chaque héritier). Ces tableaux « parts successorales » seraient particulièrement utiles pour estimer de façon<br />
précise les taux moyens d’imposition subis par les différents fractiles de successions (cf. section 3 infra).<br />
Un premier tableau « parts successorales » portant sur les déclarations de successions déposées entre le<br />
vote de la loi du 25 février 1901 et la fin de l’année 1901 avait été établi et publié dès 1902 3 . Par la suite,<br />
les tableaux « parts successorales » ont été établis nettement moins fréquemment que les tableaux<br />
1. Nous n’avons pas reproduit les tableaux « répartition » portant sur les donations, mais l’éventuel lecteur intéressé peut les retrouver<br />
en consultant les publications d’où sont issus tous les tableaux bruts, et dont les références précises sont indiquées sur le<br />
tableau J-2.<br />
2. Sur la façon dont le nombre de donations s’est adapté aux évolutions de leur régime fiscal en France depuis le début des années<br />
1950, et en particulier sur le boom des donations observé depuis la loi du 30 décembre 1991, cf. Arrondel et Laferrère (1998).<br />
3. Cf. BSLC août 1902, tome 52, pp. 153-159.