PDF Document - Women Living Under Muslim Laws
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Droit des femmes<br />
Comme nous l'expliquerons dans la dernière partie portant sur la réforme<br />
islamique et les droits humains, les musulmans modernistes auront peutêtre<br />
à remettre en question et à modifier ces techniques avant d'être en<br />
mesure de mettre en oeuvre des réformes significatives.<br />
B. Les femmes musulmanes dans leurs foyers<br />
Les droits humains des femmes musulmanes ont été directement et<br />
continuellement affectés au sein de la famille par la Charia : en effet,<br />
certains de ses aspects relatifs à la famille sont restés en vigueur dans les<br />
systèmes juridiques de la grande majorité des pays musulmans. Ce<br />
contrôle exercé par la Charia sur le domaine privé du foyer et de la<br />
famille est si profondément ancré et son non respect des droits humains<br />
si évident, qu'on peut comprendre pourquoi certains pays musulmans<br />
refusent de ratifier les instruments des droits humains appropriés ou au<br />
moins émettent des réserves quant à leurs obligations vis à vis de certains<br />
traités des droits humains.<br />
Ainsi, l'Egypte est un des rares pays musulmans à avoir ratifié la<br />
Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à<br />
l'encontre des femmes de 1979. Elle a cependant émis une réserve sur<br />
l'article 16 de la Convention qui prévoit l'égalité entre hommes et<br />
femmes en matière de mariage et de relations familiales durant le<br />
mariage et à sa dissolution. La réserve égyptienne stipulait<br />
spécifiquement que ces questions étant régies par la Charia, l'Egypte<br />
devait déroger à ses obligations découlant de la Convention.<br />
Le droit sur le statut personnel de la Charia en vigueur en Iran n'est pas<br />
significativement différent de celui appliqué dans les pays sunnites tels<br />
que l'Egypte, sauf qu'il y a un affront supplémentaire porté à la dignité<br />
humaine des femmes et une violation grave de leurs droits humains en<br />
raison de l'institution du mariage temporaire ou mut'a, propre à la<br />
jurisprudence Shi'a. Dans ce type de mariage, l'homme a le droit de<br />
prendre autant d'"épouses temporaires" qu'il peut se le permettre en<br />
plus de ses quatre "épouses permanentes". Contrairement au mariage<br />
normal, qui est contracté théoriquement pour la vie, le mariage mut'a<br />
l'est pour une période de temps spécifique, en termes d'années, de mois,<br />
de jours ou peut-être même d'heures.<br />
Ce type de "mariage" est non seulement une source d'humiliation et de<br />
discrimination pour la malheureuse "épouse" temporaire, mais en outre<br />
avilit toutes les femmes et dégrade l'institution même du mariage.<br />
Malgré les implications de ce type de "mariage" et d'autres extrêmement<br />
graves en termes de droits humains et sociaux, il est toujours pratiqué en<br />
Iran, de nos jours.<br />
Certains pays musulmans ont introduit des réformes limitées dans le<br />
domaine du droit familial. En raison de leur modestie, ces réformes<br />
<strong>Women</strong> <strong>Living</strong> <strong>Under</strong> <strong>Muslim</strong> <strong>Laws</strong> - 107