Lettres de Clément Myionnet

Le petit-novice Jules PERROLLET, de Boulogne-sur-mer où il se trouve avec le P.
DEGESNE, a souhaité la fête de celui à qui il doit sa vocation ( Réf. : Lettre N o : 117 ).
La réponse de Clément MYIONNET montre qu'il a un frère à Wasmes, dont on sait bien
peu de chose...
LETTRE 158 à M. PERROLLET
Wasmes le 1 février 1884
Mon bien cher enfant,
En recevant votre lettre qui m'apportait l'expression de vos sentiments de
reconnaissance à mon égard, je l'ai mise dans un petit carton dans la pensée d’y
répondre à mon prochain voyage à Wasmes parce que, ici, j'ai de la tranquillité.
Seulement, mon voyage a été retardé et ma réponse s'est fait attendre. Mais vous avez
attendu patiemment, pensant bien que votre père Myionnet ne pouvait pas oublier ses
chers enfants.
Si ma correspondance est en retard, mes prières devant le Bon Dieu ne le sont
jamais. Toutes mes actions, toutes mes prières, St Sacrifice de la messe et communion
du dimanche sont pour mes enfants encore vivants. Toutes celles du samedi, pour mes
enfants que le Bon Dieu a rappelés à Lui.
Vous vous trompez, cher enfant, en m'attribuant une partie du bien qui s'est fait
dans la Communauté, dites plutôt que je n'ai été qu'un obstacle au bien que le Bon
Dieu voulait faire par elle. Notre bon Père Chaverot avait cette opinion de lui-même, je
lui disais que c'était de l'exagération. Aujourd'hui, je suis bien de son avis pour ce qui
me regarde. La Communauté aurait fait beaucoup plus de bien si je n'y avais pas fait
obstacle par mes lâchetés continuelles.
Priez, cher enfant, pour votre vieux père Myionnet afin qu'il répare autant que
possible, le bien qu'il aurait dû faire et que, par sa faute, il n'a pas fait.
Adieu, cher enfant, dans le Coeur de Jésus, union dans le temps pour être
toujours unis dans l'éternité.
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Clt Myionnet
Votre frère va bien et me charge de vous dire tout ce qu'un bon frère peut dire à
un frère qu'il aime (1).
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(1) - La lettre N o : 161 du 4 février parlera de ce frère qui est à Wasmes.