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Lettres de Clément Myionnet

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Je n'ai point d'excuses à te donner sur le long silence que j'ai gardé envers vous,<br />

parce qu'il y a vraiment trop longtemps que je ne vous ai écrit. J'ai reçu les 160 Fr.<br />

envoyés précé<strong>de</strong>mment et les 200 Fr. que je reçois ce jour. Continue à m'envoyer le<br />

plus que tu pourras d'argent parce que, <strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> janvier, je suis <strong>de</strong>venu le père<br />

<strong>de</strong> vingt et quelques orphelins qui ont bon appétit et qui usent bien leurs fonds <strong>de</strong><br />

culottes.<br />

Je ferai ta recommandation au frère Auguste lors <strong>de</strong> son retour à Paris. Que je le<br />

reverrai avec plaisir après une si longue absence, ce pauvre Auguste ! Et toi, cher<br />

frère, que je n'ai point vu <strong>de</strong>puis bien plus longtemps encore, combien je serais heureux<br />

que la circonstance nous réunisse tous les trois ! Il faudrait, pour que la réunion soit<br />

complète, que les <strong>de</strong>ux bonnes soeurs <strong>de</strong> Rochefort (1) et notre bonne Florence<br />

puissent t'accompagner. Je dis complète, le mot n'est pas juste, Mme Auguste y<br />

manquerait, mais je vois avec bien <strong>de</strong> la peine que <strong>de</strong> ce côté, l'union n'est pas parfaite.<br />

Quel malheur ! Car je ne crois pas que jamais le bonheur puisse exister dans une<br />

famille quand l'union n'est pas parfaite.<br />

Mes amitiés à tous et bien <strong>de</strong>s amitiés à notre bonne Florence qui, sans doute,<br />

est bien fâchée contre moi. Elle aurait raison et mille fois raison si la charité ne lui<br />

commandait le contraire.<br />

Elle doit bien se dire : maintenant qu'il a <strong>de</strong>s petits orphelins à diriger, il ne<br />

pensera plus ni à moi, ni à mes enfants, je le lui avais bien prédit !<br />

Il est vrai que ces petits enfants que nous avons rue <strong>de</strong> l'Arbalète font presque<br />

constamment l'objet <strong>de</strong> mes préoccupations, et cela doit être. Mais, si je suis coupable<br />

<strong>de</strong> ne point lui écrire, je ne suis pas coupable <strong>de</strong> ne point penser à elle ni à ses enfants<br />

!<br />

D'ailleurs, sa charité est bien plus gran<strong>de</strong> que mes défauts et, quoique je fasse,<br />

elle me pardonnera toujours, elle est bien <strong>de</strong>s fois meilleure que je ne suis mauvais.<br />

Adieu donc, bon et cher frère, dans l'espérance <strong>de</strong> te voir bientôt à Paris.<br />

__________________________<br />

(1) - Victoire et Suzanne habitent Rochefort-sur-Loire.<br />

___________________________<br />

45<br />

Tout à toi. Amitiés à tous.<br />

Clt <strong>Myionnet</strong>

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