Lettres de Clément Myionnet

J'ai également parlé à M. Bouin de nos projets pour l'école d'horticulture au Petit-
St-Jean et de l'orphelinat de Valloires. Cela lui va parfaitement. Mais il m'a demandé un
frère pour l'aider, un frère intelligent à qui il enseignerait le jardinage pour préparer
l'avenir. En ce moment la surveillance est tout à fait défectueuse et il nous arrivera ici ce
qui arrive à Valloires; nous serons obligés de renvoyer nos enfants quand ils arrivent à
16 ou 17 ans. Il a huit enfants. Il est souvent obligé de les quitter ou d'en mettre à
travailler à distance. Il est dans les meilleures dispositions. Je vous parlerai de cela et
de Valloires . Il faut que je finisse.
Mon bon père, ma respectueuse et sincère affection.
Votre fils en N .S. et frère tout à la fois.
C. Myionnet.
M. Patinotte est attendu ici pour dimanche.
LETTRE 176-03 au R. P. LECLERC
( ? Tournai 20 septembre 1884 ? )
Mon bon et cher Père,
Nous allons le plus vite possible, M. Desclée étant à la campagne et très occupé
des élections municipales qui ont lieu le 7 du mois prochain ! Nous avons peine à le
saisir. Comme vous l'indiquez par votre télégramme, il admet la suppression de
l'orphelinat et l'établissement d'un atelier de reliure, externe à St-Philippe. Le temps
sera partagé entre le travail manuel, l'instruction primaire, l'instruction religieuse pour
les plus jeunes et des cours du soir pour les plus avancés. Le dimanche, patronage
toute la journée comme on le fait à Paris. Sitôt que nous aurons reçu l'approbation du
conseil à ce projet, nous nous mettrons en mesure de rendre les enfants de l'orphelinat
à leur famille. Nous vous prions donc de renvoyer vos observations le plus tôt possible.
La rentrée étant la semaine prochaine, envoyez-nous aussi le personnel que vous nous
destinez. Nos jeunes gens pressent pour se retirer. Dans ces dispositions leur service
est un peu négligé.
Le projet que je vous fais passer sous ce pli est de M. Lefèvre. Nous l'avons
porté à M. Desclée qui n'a pas eu le temps de (le) voir. Je ne pense pas qu'il y apporte
grande modification. Il me semble très sage. M. Desclée nous a prié de retourner le voir
lundi prochain. M. Lefèvre ne parle pas de frais d'administration. M. Desclée les prend
pour son compte; nous lui avons demandé quatre frères y compris M. Pradeaux, à
1,200 Fr. pour chaque, ce prix l'a un peu épouvanté; ce nombre nous a paru nécessaire
pour les classes, l'atelier, les cours du soir et le patronage du dimanche.
M. Desclée et M. Pradeaux regrettent beaucoup leur maison de famille, mais
10,000 (Frs) par an, c'était une lourde charge pour la maison de famille et l'orphelinat
tels qu'ils sont constitués aujourd'hui.
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