Lettres de Clément Myionnet

Clément MYIONNET a été envoyé avec le F. Célestin AUDRIN examiner la situation de
l'orphelinat agricole de La FORÊT ( Cantal ).
LETTRE 193 au R. P. LECLERC
( 16 mars1885 )
Mon bon Père,
J'ai laissé jusqu'à ce moment se charger de la correspondance M. Audrin. C'est
un fameux homme pour suivre et se rendre compte de tout. Il faudra nécessairement le
nommer Assistant au Chapitre prochain en remplacement du Frère Myionnet qui n'est
véritablement qu'une vieille croûte.
J'ai vu tout le monde ici, M. Charrin le dernier. J'ai été très content de tous, de M.
Bazile particulièrement, mais M. Charrin m'a appris qu'il avait comme à Lille, un petit
chou qui faisait sa chambre et à qui il se proposait d'apprendre le latin pour l'envoyer à
Chaville; les enfants s'aperçoivent de cette préférence et appellent cet enfant : le petit
vicaire de M. Bazile.
J'ai vu causer à tous les repas, je n'ai rien dit parce que c'est l’usage depuis
longtemps. Les raisons qui l'autorisaient n'existent plus maintenant.
Mon Père, j'attire votre attention sur cette coutume qui commence à s’introduire
dans la Communauté de faire faire sa chambre : M. Pattinote la fait faire, M. Cauroy en
partie, M. Bazile en partie. Y en a-t-il d'autres ? Je l'ignore. Dans vos visites
canoniques, vous pourriez vous en informer.
Ici on met du beurre sur la table tous les jours, au dîner et au souper, comme
troisième dessert.
M. Audrin vous a parlé de M. Prunier (1). J'ai pensé son renvoi indispensable,
mais il faut le remplacer par un homme sérieux le plus tôt possible, ou M. Charrin va
tomber malade.
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(1) - F. Jean PRUNIER, né en 1860, profès en 1883, départ en avril 1885.
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Votre fils tout dévoué,
Clt Myionnet
Nouveau sacrifice pour Clément MYIONNET : toujours à La FORÊT, il ne pourra être
présent au renouvellement des voeux de Paul MYIONNET.