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Rapport de recherche sur la population itinérante et - Homelessness ...

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4.3 L’axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> route 117<br />

La route 117 constitue <strong>de</strong>puis les années 1920 l’axe <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong>s<br />

Laurenti<strong>de</strong>s. Si elle est venue bien tard dans le nord <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s, aux yeux <strong>de</strong> plusieurs, elle<br />

a permis <strong>de</strong> joindre les principaux centres <strong>de</strong> développement qui s’y étaient imp<strong>la</strong>ntés. L’axe <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> route 117 (doublée par l’autoroute 15 dans les années 50-60 <strong>et</strong> 70) est aussi l’axe <strong>de</strong>s<br />

services (hôpitaux, CLSC, maisons d’hébergement, centres <strong>de</strong> thérapie, banques<br />

alimentaires…). Seul le territoire du CLSC d'Argenteuil (autour <strong>et</strong> au nord <strong>de</strong> Lachute) échappe<br />

à c<strong>et</strong>te logique.<br />

La route 117 est aussi le seul axe où nous r<strong>et</strong>rouvons <strong>de</strong>s transports en commun au nord <strong>de</strong> St-<br />

Jérôme <strong>et</strong> elle <strong>de</strong>meure l’axe principal <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> St-Jérôme vers Montréal. La « 117 »<br />

revient dans les paroles <strong>et</strong> les témoignages. On y fait du pouce, on y fait du camping, on y prend<br />

l’autobus, on y est « forcé » <strong>de</strong> prendre l’autobus; on y est transporté par le curé, par le policier,<br />

par l’ambu<strong>la</strong>ncier… Dans <strong>la</strong> région, seules quelques ressources <strong>de</strong> thérapie ont fui <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong> axe. Au centre, St-Jérôme, <strong>la</strong> capitale régionale, où on r<strong>et</strong>rouve tous les services<br />

possibles (santé, psychiatrie, hébergement, thérapie…); tous les ministères y sont installés,<br />

toutes les décisions régionales y sont prises. Ce centre régional abrite <strong>de</strong>s ressources dédiées à<br />

l’hébergement <strong>de</strong>s personnes sans domicile fixe qui ont aussi une vocation régionale. Pas<br />

<strong>sur</strong>prenant d’y r<strong>et</strong>rouver aussi <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus visible du phénomène <strong>de</strong> l’itinérance 12 .<br />

4.4 Les liens avec Montréal<br />

L’itinérance dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s n’est pas seulement visible <strong>sur</strong> le territoire <strong>et</strong> à St-<br />

Jérôme; Montréal fait aussi partie du réseau. St-Jérôme répond à près <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> service (notamment d’hébergement), puis le trop plein est acheminé vers <strong>la</strong> métropole.<br />

Le « bill<strong>et</strong> d’autobus », dont le coût est défrayé par les curés, les policiers, les CLSC <strong>et</strong> les<br />

municipalités, <strong>de</strong>meure une <strong>de</strong>s pratiques d’intervention les plus courantes <strong>sur</strong> l’ensemble du<br />

territoire. Mais c<strong>et</strong>te caractéristique n’est pas que <strong>la</strong>urentienne, on <strong>la</strong> r<strong>et</strong>rouve aussi dans toutes<br />

les régions du Québec <strong>et</strong> même <strong>sur</strong> l’île <strong>de</strong> Montréal où on paie l’autobus ou le métro vers le<br />

centre-ville.<br />

Bien sûr ce<strong>la</strong> mérite un questionnement : s’agit-il <strong>de</strong> « dumping »? Encore une fois <strong>la</strong> face<br />

cachée du « pas chez nous »? N’est-ce pas là <strong>la</strong> seule réponse raisonnable <strong>de</strong>vant le peu <strong>de</strong><br />

ressources en région? Pour <strong>de</strong>s gens en rupture (<strong>de</strong> famille, <strong>de</strong> milieu, d’institution), dans un<br />

contexte <strong>de</strong> victimisation, <strong>de</strong> culpabilité, parfois <strong>de</strong> honte, n’est-il pas mieux, <strong>et</strong> même<br />

nécessaire, <strong>de</strong> vivre ce<strong>la</strong> « ailleurs »?<br />

12 Ce sont environ 500 personnes différentes qu’on héberge annuellement à St-Jérôme. Mais les<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s y sont telles que 500 autres personnes sont refoulées vers les ressources <strong>de</strong> Montréal,<br />

faute <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces suffisantes.<br />

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