Rapport de recherche sur la population itinérante et - Homelessness ...
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Nous n’avons pas trouvé <strong>de</strong> réponses à ces questions. Tous les intervenants rencontrés se<br />
posent d’ailleurs ces mêmes questions, souvent dans le ma<strong>la</strong>ise.<br />
Nous avons rencontré à Montréal les responsables <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux organismes : Premier Arrêt, qui<br />
fournit un accueil psychosocial pour les nouveaux arrivants (observation /repérage) à <strong>la</strong> Gare<br />
centrale d’autobus <strong>de</strong> Montréal <strong>et</strong> le Service Migrant du CLSC <strong>de</strong>s Faubourgs qui offre <strong>de</strong>s<br />
services <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our p<strong>la</strong>nifié en région (famille, maison d’hébergement ou thérapie) pour les sansabri<br />
<strong>de</strong> Montréal qui en font <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Le portrait <strong>de</strong>s personnes <strong>itinérante</strong>s qui arrivent à<br />
Montréal est le suivant 13 :<br />
70 % <strong>de</strong>s personnes <strong>itinérante</strong>s à Montréal proviennent <strong>de</strong> l’extérieur, dont <strong>la</strong> moitié vient<br />
<strong>de</strong>s régions du Québec <strong>et</strong> l’autre moitié, du Canada ou <strong>de</strong> l’étranger;<br />
23 % <strong>de</strong> celles-ci arrivent en autobus;<br />
11 % <strong>de</strong>s jeunes qui arrivent ont, comme premier contact un « pimp » ou un « pusher »; ce<br />
chiffre grimpe à 50 % au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> première semaine;<br />
29 % <strong>de</strong>s arrivants sont en détresse psychologique ou carrément en crise;<br />
40 % <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’hébergement; 30 à 40 % <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s services<br />
psychologiques (ai<strong>de</strong>, soutien…); 30 % <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s services médicaux (santé<br />
physique, toxico, santé mentale);<br />
10 à 20 % n’ont pas <strong>de</strong> carte d’i<strong>de</strong>ntité;<br />
plusieurs viennent à Montréal pour y trouver du travail;<br />
<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> femmes, victimes <strong>de</strong> violence conjugale, y cherchent refuge;<br />
les nouveaux arrivants font face à beaucoup d’intolérance; ils ont été rej<strong>et</strong>és par leur<br />
communauté d’origine <strong>et</strong> ils se sentent déracinés, stigmatisés.<br />
Beaucoup <strong>de</strong> personnes <strong>itinérante</strong>s <strong>et</strong> sans domicile fixe que nous avons rencontrées <strong>sur</strong> le<br />
territoire <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s nous ont parlé <strong>de</strong> l’« enfer <strong>de</strong> Montréal ». Elles y ont vécu <strong>de</strong>s phases<br />
plus ou moins longues d’itinérance : certaines par choix, dans un premier temps (l’attrait <strong>de</strong><br />
l’effervescence, le « trip »…), d’autres parce qu’elles y ont été dép<strong>la</strong>cées faute <strong>de</strong> ressources en<br />
région. La presque totalité souligne que <strong>la</strong> vie n’y est pas facile <strong>et</strong> que <strong>la</strong> violence y prévaut<br />
(nous reviendrons plus loin <strong>sur</strong> c<strong>et</strong>te question). Celles qui en sont sorties manifestent<br />
ouvertement leur satisfaction <strong>et</strong> sont convaincues que les régions sont plus favorables que<br />
Montréal à une harmonieuse réinsertion (côté consommation, on nous a dit pouvoir « tout »<br />
trouver en région).<br />
Nombreuses sont celles qui parlent <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, du paysage, <strong>de</strong>s bois, <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne, comme<br />
une source d’ai<strong>de</strong> pour s’en sortir. Si c<strong>et</strong>te vision peut sembler « idyllique », elle ne semble pas<br />
sans fon<strong>de</strong>ment : plusieurs centres <strong>de</strong> thérapie, souvent <strong>de</strong> réputation nationale ou<br />
internationale, se sont installés dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong>s Laurenti<strong>de</strong>s <strong>et</strong> voient <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature<br />
comme un atout. Peut-être une piste à r<strong>et</strong>enir en terme d’intervention?<br />
13 Selon un sondage réalisé par le GRIP <strong>de</strong> l’université McGill à l’automne 1998.<br />
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