Inventaire des Paysages de la Haute-Loire - Conseil général 43
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Pour aller plus loin :<br />
La nécessité du bocage<br />
De nombreuses pentes, trop fortes et trop pierreuses sont impropres à <strong>la</strong> culture. Lorsque <strong>la</strong> pente se radoucit,<br />
elle n’en reste pas moins encombrée d’éboulis et sujette aux glissements. Alors, l’espace agricole a été aménagé<br />
dans le but d’éviter ces désagréments : <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> murets <strong>de</strong> pierres sèches témoigne <strong>de</strong> l’épierrage <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
champs ; les p<strong>la</strong>ntations, souvent au pied <strong><strong>de</strong>s</strong> murets, ont servi à retenir <strong>la</strong> terre mais aussi à ralentir le vent, retenir<br />
l’eau et abriter bétail et espèces sauvages. Autrefois, on s’est servi du bois pour le chauffage et le charronnage<br />
(fabrication <strong>de</strong> charrettes et voitures à cheval).<br />
Frênes et épineux<br />
Le frêne a été p<strong>la</strong>nté pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> son feuil<strong>la</strong>ge qui permet à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’été, quand l’herbe vient à manquer,<br />
d’apporter un complément végétal au bétail avant <strong>de</strong> rentrer à l’étable pour l’hiver.<br />
Les haies vives d’épineux ou <strong>de</strong> noisetiers marquent plutôt une certaine appropriation du terrain : elles soustraient<br />
plus drastiquement <strong>la</strong> parcelle entourée, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nt <strong><strong>de</strong>s</strong> herbivores voisins.<br />
Les traces du passé : le morcellement du parcel<strong>la</strong>ire<br />
Jadis, en dépit <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes naturelles, une popu<strong>la</strong>tion surabondante vivait d’une polyculture vivrière complétée<br />
par <strong><strong>de</strong>s</strong> activités annexes et vitales : confection <strong>de</strong> <strong>de</strong>ntelles, artisanat, voire petite industrie en complément<br />
<strong>de</strong> l’exploitation (phénomène plus <strong>général</strong> au Nord du Meygal, en direction <strong>de</strong> Saint-Etienne) et émigrations<br />
temporaires dans <strong>la</strong> vallée du Rhône pour <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux rémunérateurs (cueillette par exemple). La maigre fertilité<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sols contraignait à <strong><strong>de</strong>s</strong> jachères prolongées et les familles, nombreuses, étaient extrêmement pauvres.<br />
De nombreux témoins sont encore là pour rappeler le dur <strong>la</strong>beur <strong><strong>de</strong>s</strong> générations.<br />
Outre le travail énorme <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong> ces terrains par le biais <strong><strong>de</strong>s</strong> constructions <strong>de</strong> murettes et p<strong>la</strong>ntations<br />
<strong>de</strong> haies, on retrouve dans le morcellement extrême <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés <strong>la</strong> trace <strong><strong>de</strong>s</strong> popu<strong>la</strong>tions surabondantes du<br />
siècle <strong>de</strong>rnier.<br />
Plus on s’élève vers les pentes <strong><strong>de</strong>s</strong> sucs, plus <strong>la</strong> taille du parcel<strong>la</strong>ire se rétrécit. Jadis, ces terrains très pauvres ont<br />
été défrichés, épierrés et cultivés par <strong><strong>de</strong>s</strong> familles <strong>de</strong> « petites gens » refoulés dans ces retranchements. Plus bas,<br />
les parcelles plus gran<strong><strong>de</strong>s</strong> appartenaient aux popu<strong>la</strong>tions bien imp<strong>la</strong>ntées.<br />
Les transformations <strong><strong>de</strong>s</strong> paysages agraires<br />
L’exo<strong>de</strong> rural massif, lié à <strong>la</strong> proximité <strong><strong>de</strong>s</strong> centres urbains industriels et à l’extrême pauvreté du pays, a levé cette<br />
forte pression démographique.<br />
L’amélioration <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques et l’ouverture <strong><strong>de</strong>s</strong> marchés ont rendu caduques les petits ren<strong>de</strong>ments <strong><strong>de</strong>s</strong> nombreuses<br />
terres <strong>la</strong>bourables<br />
Ces <strong>de</strong>rnières qui s’étendaient <strong>de</strong>puis le pied <strong><strong>de</strong>s</strong> sucs jusqu’aux pâturages <strong><strong>de</strong>s</strong> bords <strong>de</strong> rivières ont<br />
progressivement régressé pour n’occuper plus que certains p<strong>la</strong>ts et autres bonnes terres.<br />
L’élevage, surtout <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à <strong>la</strong> production <strong>la</strong>itière, est <strong>de</strong>venu l’orientation maîtresse. Les pâturages et prairies <strong>de</strong><br />
fauche se sont <strong>général</strong>isés. Ils viennent au contact <strong><strong>de</strong>s</strong> forêts, au pied <strong><strong>de</strong>s</strong> sucs.<br />
Autres contraintes agricoles : climat et nature <strong><strong>de</strong>s</strong> sols.<br />
Le climat impose une vie végétative courte en raison du froid et <strong><strong>de</strong>s</strong> gelées tardives. L’orientation agricole est<br />
l’élevage. Les cultures viennent difficilement.<br />
Les sols pierreux sont mécanisables à grand peine et peu fertiles. Les cultures ne sont possibles que sur <strong><strong>de</strong>s</strong> terrains<br />
p<strong>la</strong>ts et profonds : le sol y est ameubli et l’érosion y a apporté <strong><strong>de</strong>s</strong> particules plus fines.<br />
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<strong>Inventaire</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Paysages</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Haute</strong>-<strong>Loire</strong> - d.i.r.e.n. Auvergne