Inventaire des Paysages de la Haute-Loire - Conseil général 43
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-Un compromis à trouver entre forêts et c<strong>la</strong>irières<br />
Sous l’effet du boisement massif, le paysage du p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> La<br />
Chaise-Dieu s’est à <strong>la</strong> fois refermé et assombri.<br />
Sur les versants, les espaces défrichés au siècle <strong>de</strong>rnier sont<br />
retournés à <strong>la</strong> friche ou ont été boisés en résineux. La forêt est<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>cendue parfois jusqu’au fond <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée. Insidieusement,<br />
elle a grimpé à l’assaut <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>teaux pour recouvrir jusqu’aux<br />
meilleures terres.<br />
« C’est un enchantement qu’une promena<strong>de</strong> sans gui<strong>de</strong> à<br />
travers ces sapins aux dimensions prodigieuses dont les fortes<br />
ramures se dressent ainsi que <strong><strong>de</strong>s</strong> bras tendus pour interdire<br />
le passage. Les pas enfoncent dans <strong>la</strong> mousse épaisse, on<br />
aspire à pleins poumons <strong>de</strong>vant les merveilleux coloris peints<br />
comme à <strong>la</strong> gouache sur <strong>la</strong> capuche d’un champignon, on<br />
découvre une merveille architecturale dans l’entre<strong>la</strong>cement<br />
délicat <strong><strong>de</strong>s</strong> branches, on se perd dans un fourré où <strong>la</strong> lumière<br />
se fait confuse pour déboucher bientôt dans une c<strong>la</strong>irière aux<br />
perspectives infinies.... » G. et P. PAUL – 1930<br />
Les c<strong>la</strong>irières agricoles<br />
-Les c<strong>la</strong>irières, vil<strong>la</strong>ges et fonds <strong>de</strong> vallée ouverts apparaissent<br />
comme <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots <strong>de</strong> survie au sein d’un espace voué aux forêts,<br />
elles créent <strong><strong>de</strong>s</strong> animations, chacune est un événement paysager,<br />
un « paysage-site » à elle toute seule.<br />
-Leur diversité est liée à trois critères fondamentaux :<br />
leur taille : elle varie entre une ou <strong>de</strong>ux parcelles<br />
(à peine un hectare) à <strong><strong>de</strong>s</strong> centaines d’hectares pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irière<br />
<strong>de</strong> La Chaise-Dieu. La parenthèse proposée dans les paysages<br />
forestiers n’est pas du même ordre. Les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> c<strong>la</strong>irières sont<br />
souvent communicantes entre elles. Cependant lorsqu’elles sont<br />
« boisées <strong>de</strong> l’intérieur » par <strong><strong>de</strong>s</strong> boisements en « timbre-poste » ,<br />
l’espace est fragmenté, et marqué par une rupture <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes<br />
qui composent <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irière. Ces boisements-écran bloquent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> vues intéressantes (cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irière <strong>de</strong> La Chaise-Dieu).<br />
Les très petites c<strong>la</strong>irières forment <strong><strong>de</strong>s</strong> taches à l’intérieur <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> mer <strong>de</strong> sapins, parfois visibles, parfois inaperçues.<br />
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<strong>Inventaire</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Paysages</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Haute</strong>-<strong>Loire</strong> - d.i.r.e.n. Auvergne<br />
Même si <strong>la</strong> sapinière <strong>de</strong> La Chaise-<br />
Dieu a traversé les siècles, même si<br />
les conditions sont favorables à son<br />
développement, il semble que les<br />
événements socio-économiques <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
cinquante <strong>de</strong>rnières années aient<br />
fait basculer le paysage vers une<br />
domination excessive <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt. Cet<br />
état <strong>de</strong> fait ne correspond pas à un réel<br />
choix <strong>de</strong> société, il est vécu comme une<br />
fatalité et un handicap.<br />
Paysage <strong>de</strong> rupture, paysage <strong>de</strong><br />
crise...<br />
C’est pourquoi, cet immense domaine<br />
forestier est un atout indéniable<br />
qu’il ne faut pas négliger dans les<br />
politiques d’aménagement. Là se<br />
situe un <strong><strong>de</strong>s</strong> enjeux majeurs du<br />
p<strong>la</strong>teau : réussir à mettre en valeur<br />
ce potentiel, tenir compte <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
sensibilités paysagères forestières pour<br />
mener et entretenir les p<strong>la</strong>ntations<br />
(cf. §enjeux), tout en assurant aux<br />
espaces ouverts une certaine pérennité<br />
surtout dans les zones sensibles autour<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> vil<strong>la</strong>ges, au bord <strong><strong>de</strong>s</strong> rivières, dans<br />
les petits bassins humi<strong><strong>de</strong>s</strong>, le long <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
routes, au droit <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> vue<br />
ou <strong><strong>de</strong>s</strong> réciprocités visuelles<br />
entre points <strong>de</strong> vue, vil<strong>la</strong>ges,<br />
ou routes.