Inventaire des Paysages de la Haute-Loire - Conseil général 43
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L’architecture<br />
Des fermes dispersées dans une mer froi<strong>de</strong> <strong>de</strong> pâturages<br />
LES VOLUMES TRADITIONNELS<br />
- L’habitat du haut Mézenc se caractérise par <strong>la</strong> dispersion <strong><strong>de</strong>s</strong> fermes et par<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> formes et détails architecturaux liés aux contraintes climatiques.<br />
Plus on s’élève sur le p<strong>la</strong>teau, plus <strong>la</strong> maison se tasse, se referme sur ellemême,<br />
lutte contre le vent et le froid. L’épaisseur <strong><strong>de</strong>s</strong> murs croît et le nombre<br />
d’ouvertures se réduit.<br />
- Les volumes sont longilignes avec un ou <strong>de</strong>ux déca<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> toiture. Quelques<br />
appendices agrémentent <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> : l’entrée (arcasse) et le carré, l’entrée au<br />
fenil, parfois <strong><strong>de</strong>s</strong> petites dépendances.<br />
- Sur certaines maisons, <strong><strong>de</strong>s</strong> pans coupés dominent les murs pignons <strong>de</strong> part<br />
et d’autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture. Ils diminuent l’impact <strong><strong>de</strong>s</strong> agressions climatiques sur<br />
ces murs.<br />
LES MATÉRIAUX TRADITIONNELS<br />
- Les toits <strong><strong>de</strong>s</strong> fermes du Mézenc étaient jadis couverts <strong>de</strong> chaume <strong>de</strong> seigle.<br />
La ferme <strong><strong>de</strong>s</strong> hauts p<strong>la</strong>teaux telle qu’elle est décrite traditionnellement comporte<br />
un « carré » couvert <strong>de</strong> <strong>la</strong>uzes réservé aux humains, sorte d’appendice situé sur<br />
le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> <strong>la</strong> bâtisse, et <strong>de</strong>rrière une étable qui prend toute <strong>la</strong> longueur et qui<br />
est couverte par « <strong>la</strong> haute coiffe <strong>de</strong> chaume <strong><strong>de</strong>s</strong>cendant jusqu’au sol » .<br />
Ce matériau <strong>de</strong>meure encore sur quelques bâtisses et trouve un certain<br />
renouveau à travers <strong><strong>de</strong>s</strong> restaurations, notamment à Bigorre et Mou<strong>de</strong>yres.<br />
-D’un point <strong>de</strong> vue <strong>général</strong>, il a été progressivement remp<strong>la</strong>cé par <strong>la</strong> <strong>la</strong>uze,<br />
dalle <strong>de</strong> phonolite trouvée dans les pierriers et retaillée ou utilisée telle quelle.<br />
Cette transformation a donné lieu à une modification radicale <strong><strong>de</strong>s</strong> charpentes :<br />
<strong>la</strong> pente <strong><strong>de</strong>s</strong> toits <strong>de</strong> chaume est beaucoup trop prononcée pour empêcher<br />
le glissement <strong><strong>de</strong>s</strong> dalles et le poids <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières (jusqu’à une trentaine<br />
<strong>de</strong> tonnes pour un toit) justifie une charpente massive....<br />
La <strong>la</strong>uze a parfois été remp<strong>la</strong>cée par <strong>de</strong> <strong>la</strong> tuile mécanique rouge ou plus<br />
récemment par <strong>de</strong> <strong>la</strong> tuile béton noire. Celle-ci a plus ou moins été imposée<br />
pour continuer l’harmonie dominante <strong><strong>de</strong>s</strong> toitures grises.<br />
Certaines bâtisses ont conservé <strong>la</strong> charpente liée au toit <strong>de</strong> chaume tout en<br />
étant recouverte <strong>de</strong> tôle ondulée, bac acier ou eternit. Il arrive que certains<br />
toits portent à <strong>la</strong> fois du chaume et l’un <strong>de</strong> ces matériaux.<br />
- Le basalte et <strong>la</strong> phonolite sont utilisés pour les murs ; le trachyte, plus<br />
tendre mais gélif, pouvait se tailler. Il était utilisé pour les encadrements,<br />
ornementations, inscriptions, pierres « nobles » .<br />
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<strong>Inventaire</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Paysages</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Haute</strong>-<strong>Loire</strong> - d.i.r.e.n. Auvergne<br />
Gran<strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> maisons rurales<br />
traditionnelles du p<strong>la</strong>teau<br />
du Mézenc :<br />
- bâtiments <strong>de</strong> taille<br />
importante, d’un seul<br />
tenant<br />
- toits <strong>de</strong> <strong>la</strong>uze<br />
- charpente imposante et<br />
aérienne évoquant les<br />
coques <strong>de</strong> bateau<br />
- pierres apparentes<br />
(basalte et phonolite)<br />
- ouvertures petites et peu<br />
nombreuses<br />
- e n c a d r e m e n t s d e s<br />
fenêtres dans une pierre<br />
différente (trachyte)<br />
La persistance <strong><strong>de</strong>s</strong> toitures<br />
typiques sur le p<strong>la</strong>teau du<br />
Mézenc est un réel défi.<br />
Aujourd’hui, le matériau<br />
n’est plus produit : il<br />
alimente un marché <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> récupération qui ne<br />
favorise pas le maintien du<br />
patrimoine en l’état.<br />
Au prix du matériau en luimême,<br />
déjà très fluctuant,<br />
s’ajoute le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> pause<br />
-technique traditionnelleet<br />
celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> consolidation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> puissante charpente<br />
nécessaire pour supporter<br />
le poids <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>uzes.<br />
.../...<br />
...Le remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>la</strong>uze par <strong>la</strong> tuile béton<br />
noire n’est pas satisfaisant<br />
au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> texture du<br />
matériau. Il est cependant<br />
préférable à <strong>la</strong> tuile rouge<br />
lorsque l’on se p<strong>la</strong>ce en<br />
vision lointaine.