Inventaire des Paysages de la Haute-Loire - Conseil général 43
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En réalité <strong>la</strong> composition <strong><strong>de</strong>s</strong> parcelles délimitées avec <strong>de</strong> grosses pierres,<br />
<strong>la</strong> présence <strong><strong>de</strong>s</strong> rochers erratiques ou d’affleurement entretiennent les liaisons<br />
grises et noires <strong><strong>de</strong>s</strong> constructions humaines avec leur environnement. Lorsque<br />
<strong>la</strong> neige recouvre les champs et murettes, mais pas suffisamment pour gommer<br />
les dissonances, <strong><strong>de</strong>s</strong> bâtiments nouveaux en rupture <strong>de</strong> forme, <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong><br />
proportions prennent une ampleur inattendue et pourtant... légitime (bâtiments<br />
agricoles, vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> vacances,...)<br />
D’autres gros vil<strong>la</strong>ges<br />
-Les autres milieux habités et agglomérés du Mézenc revêtent une importance<br />
quantitative moindre. Il n’en est rien sur un p<strong>la</strong>n qualitatif.<br />
-Archétype du vil<strong>la</strong>ge, à l’abri du vent du Nord, dans le repli d’un terrain en<br />
tête <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ge : Saint-Front.<br />
-Tout établissement humain du Mézenc est bâti sur ce modèle, que ce soit<br />
les chefs-lieux <strong>de</strong> communes ou les vil<strong>la</strong>ges. Certains éprouvent quelques<br />
difficultés à se protéger <strong><strong>de</strong>s</strong> rigueurs climatiques : aux Vastres on est à peine<br />
niché dans un repli <strong>de</strong> terrain que l’on entend toujours souffler les vents au<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du clocher.<br />
-Saint-Front se rattacherait par sa <strong>de</strong>nsité, par ses continuités bâties<br />
« aux capitales » Fay-sur-Lignon et Les Estables.<br />
-Les autres milieux agglomérés sont plus conformes à l’idée <strong><strong>de</strong>s</strong> vil<strong>la</strong>ges : <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
fermes juxtaposées le long d’une route plutôt qu’un rue... jusqu’à quelques<br />
fois ne comporter que trois ou quatre bâtisses.<br />
A Champc<strong>la</strong>use : <strong>la</strong> Cure, l’Eglise, <strong>la</strong> Mairie, une ferme .<br />
-Chau<strong>de</strong>yrolles, Freycenet-<strong>la</strong>-Cuche sont <strong><strong>de</strong>s</strong> vil<strong>la</strong>ges rues singuliers :<br />
Chau<strong>de</strong>yrolles pour le spectacle permanent offert sur <strong>la</strong> « nature sauvage » (les<br />
narces), Freycenet-<strong>la</strong>-Cuche pour <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion d’un patrimoine ancien, <strong>la</strong> maison<br />
forte plongeant brusquement le Pays du Mézenc quelques siècles en arrière.<br />
- Mou<strong>de</strong>yres et Bigorre (commune <strong>de</strong> Saint-Front) constituent <strong><strong>de</strong>s</strong> ensembles<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> plus originaux donnant le spectacle d’un passé... idéalisé. Les chaumières,<br />
renvoyant confusément à l’imaginaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison, par <strong>la</strong> proc<strong>la</strong>mation du<br />
toit chaleureux et protecteur, du nid cher à Bache<strong>la</strong>rd. Opposition <strong>de</strong> matière,<br />
légèreté du chaume et lour<strong>de</strong>ur <strong><strong>de</strong>s</strong> pierres, discussion entre l’horizontale et<br />
<strong>la</strong> verticale...cheminées é<strong>la</strong>ncées, éloignées du chaume par crainte du feu et<br />
faîtage altier, source <strong><strong>de</strong>s</strong> principaux soucis d’étanchéité.<br />
Les vil<strong>la</strong>ges et hameaux<br />
Rares face à <strong>la</strong> foule <strong>de</strong> maisons isolées, ils ne sont qu’une dizaine pour cinq<br />
bourgs ce qui est très peu comparé aux autres régions <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Haute</strong>-<strong>Loire</strong>.<br />
Les vil<strong>la</strong>ges ont comme ailleurs leurs bâtiments communautaires : maisons<br />
d’assemblée, fours à pain, fontaines ou abreuvoirs, <strong>la</strong>voirs, etc...<br />
Mais le Mézenc se singu<strong>la</strong>rise par son habitat dispersé. Les occupants <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
fermes isolées ne pouvaient compter que sur eux durant l’hiver. Alors, le<br />
four à pain était intégré à <strong>la</strong> cheminée et les dép<strong>la</strong>cements hors <strong>de</strong> « l’estaou »<br />
réduits au maximum.<br />
39<br />
<strong>Inventaire</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Paysages</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Haute</strong>-<strong>Loire</strong> - d.i.r.e.n. Auvergne<br />
Faire un POS aux<br />
Estables est une entreprise<br />
extrêmement délicate ;<br />
il s’agit, en effet,<br />
d’installer le paysage<br />
c o m m e c o n t r a i n t e<br />
m a j e u re e t c o m m e<br />
é l é m e n t ( s ) d e<br />
composition, avant<br />
d e c o n s i d é re r l e s<br />
intérêts fonciers et<br />
l e d é v e l o p p e m e n t<br />
immédiat.<br />
Le développement du<br />
vil<strong>la</strong>ge ne peut s’entendre<br />
qu’en composant avec<br />
les parcelles à l’abri, en<br />
aval <strong>de</strong> l’église.<br />
L’insertion <strong>de</strong> maisons<br />
nouvelles est plus facile<br />
dans un tel contexte<br />
<strong>de</strong> tissu lâche. En<br />
revanche, toute « erreur »<br />
d’architecture (toiture<br />
en particulier) est plus<br />
difficilement absorbable<br />
par le milieu.