Le COGEREN ne vient pas annuler ni supplanter - IUCN
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FAVORISER L’ECHANGE<br />
D’EXPERIENCES.<br />
<strong>Le</strong>s habitants de Conkouati se représentent mal<br />
ce que sig<strong>ni</strong>fie le mot “projet”. Un voyage au<br />
Zimbabwe10 est donc orga<strong>ni</strong>sé pour quatre villageois<br />
choisis par les villages eux-mêmes. Ce<br />
voyage a des conséquences certai<strong>ne</strong>s pour l’acceptation<br />
locale du projet. Bien que n’ayant<br />
bénéficié directement qu’à quatre person<strong>ne</strong>s,<br />
l’effet indirect sur la population toute entière,<br />
quoique subjectif, est profond. On parle de ce<br />
voyage partout dans la région pendant plusieurs<br />
mois après le retour des intéressés. Ce déplacement—<br />
première action concrète qui bénéficie<br />
directement et u<strong>ni</strong>quement aux habitants de la<br />
région— se déroule encore un peu tôt pour être<br />
suivie “à chaud” d’activités concrètes, mais il est<br />
la preuve que le projet est réellement prêt à s’investir<br />
avec eux dans la conservation et la cogestion<br />
de la réserve. <strong>Le</strong>s élevages d’a<strong>ni</strong>maux sauvages<br />
visités au Zimbabwe, les formes d’orga<strong>ni</strong>sation<br />
villageoises ou inter-villageoises liées au<br />
tourisme ainsi que bon nombre d’autres innovations<br />
suscitent plus tard plusieurs demandes en<br />
matière d’activités alternatives (telles que l’élevage<br />
de céphalophes et d’aulacodes, les activités<br />
touristiques de vision a<strong>ni</strong>malière, etc.).<br />
CHERCHER A COLLABORER<br />
AVEC DES ORGANISATIONS<br />
LOCALES, MEME DE DIMENSION<br />
MODESTE OU PEU ACTIVES<br />
L’histoire a laissé peu d’espace à la création d’orga<strong>ni</strong>sations<br />
non gouver<strong>ne</strong>mentales dans la<br />
région. Ce n’est seulement qu’à partir de 1992<br />
qu’il est en effet légalement possible de se<br />
constituer en association. Cependant, le projet<br />
cherche à détecter des associations ou des groupements<br />
sensibles aux questions environ<strong>ne</strong>mentales<br />
et à la problématique du développement<br />
durable. Il cherche des appuis surtout au dessous<br />
du <strong>ni</strong>veau politique en se rapprochant le<br />
plus possible des gens vivant les réalités du terrain,<br />
mais des personnalités politiques influentes<br />
sont aussi rencontrées. L’u<strong>ne</strong> des orga<strong>ni</strong>sations<br />
locales, l’Association Nzambi Solidarité (ANZAS),<br />
<strong>vient</strong> de se créer en 1994. Cette association,<br />
La participation n'est <strong>pas</strong><br />
qu'u<strong>ne</strong> question de<br />
partage d'activités. La<br />
présence des résidents<br />
locaux est nécessaire à<br />
tous les <strong>ni</strong>veaux de décision<br />
et c'est autant leur<br />
œil que leur main qu'il<br />
est important d'intégrer<br />
à toutes actions.<br />
créée par des originaires des<br />
villages de Conkouati vivant<br />
et travaillant à la ville de<br />
Pointe-Noire depuis de nombreuses<br />
années, est au<br />
départ réticente comme tout<br />
le monde. Cependant, elle<br />
trouve dans le projet l’occasion<br />
de travailler à Conkouati<br />
comme elle <strong>ne</strong> l’avait jamais<br />
fait, malgré son statut et sa<br />
mission, à cause de manque<br />
de moyens. Elle de<strong>vient</strong> peu<br />
à peu un des collaborateurs<br />
les plus importants du projet à Pointe Noire. U<strong>ne</strong><br />
fois ses bureaux de base montés dans chacun de<br />
ses villages pilotes à Conkouati, elle aide à son<br />
tour le projet à commu<strong>ni</strong>quer plus efficacement<br />
avec les résidents locaux. 11 Plusieurs campag<strong>ne</strong>s<br />
de commu<strong>ni</strong>cation sociale et de travaux<br />
de formation sont réalisées conjointement. Ceci<br />
profite soit au projet soit à l’ANZAS, qui utilise<br />
ainsi u<strong>ne</strong> logistique lui faisant défaut pour faire<br />
progresser sa mission et asseoir son influence<br />
dans la zo<strong>ne</strong>.<br />
APPLIQUER SANS<br />
RESERVE LE PRINCIPE<br />
DE PARTICIPATION<br />
L’approche participative, reconnue comme incontournable<br />
par un bon nombre d’orga<strong>ni</strong>smes de<br />
développement ou de conservation, a joué un<br />
rôle décisif dans l’évolution positive du projet à<br />
Conkouati. Dès le départ, rien ou si peu n’est fait<br />
sans les acteurs de la zo<strong>ne</strong>. De la participation<br />
des chefs à celle des jeu<strong>ne</strong>s (travaux divers<br />
d’installation, d’études, d’enquête) en <strong>pas</strong>sant<br />
par celle des femmes (a<strong>ni</strong>matrices natives de la<br />
région engagées par le projet pour promouvoir<br />
auprès des femmes des villages l’amélioration<br />
des pratiques agricoles) et des villages tout<br />
entiers (proposition et responsabilisation d’individus<br />
pour les emplois fixes au projet, jeu<br />
concours pour la défi<strong>ni</strong>tion du logo du projet,<br />
orga<strong>ni</strong>sation des réu<strong>ni</strong>ons), les gens de<br />
Conkouati se retrouvent partout et c’est autant<br />
leur œil que leur main qu’il est important d’intégrer<br />
à toutes activités. En effet, le projet associe<br />
CEESP Occasional Papers 2, Janvier 2004