Le COGEREN ne vient pas annuler ni supplanter - IUCN

Photo 22: La raphia est très utilisée, notamment pour la confection
de nasses à crevettes de différentes tailles.
cea), la Tortue verte (Chelonia mydas), la Tortue
imbriquée (Eretmochelys imbricata) et la Tortue
caouanne (Caretta caretta).
Quant au Lamantin (Trichechus senegalensis), il
est intégralement protégé par la loi nationale
mais la menace provient des pêcheurs qui pratiquent
la pêche au tapé-tapé. Cette technique de
pêche n’a pas pour cible la capture du lamantin
mais elle perturbe sérieusement l’animal dans
son habitat et l’empêche de bien se développer.
Il est également capturé accidentellement dans
les filets des pécheurs.
Le raphia (Eremospatha sp), localement appelé
«lianes», sert à la fabrication des nasses destinées
à la pêche de la crevette, pêche qui ne présente
pas de menace particulière en elle-même
à Conkouati. Il ressort par contre des observations
des populations que la pression exercée sur
le raphia s’est accrue en raison de la forte
demande et la rentabilité élevée de ce produit
sur le marché de Pointe-Noire.
Comment protéger ces espèces tout en soutenant
l’utilisation des ressources naturelles par les
populations qui s’en servent pour leur survie ?
Les leçons apprises lors des premières négociations
menées en 1996 sont mises à profit pour
réussir ces accords concrets. Ainsi les cinq activités
principales suivantes sont réalisées à nou-
veau pour chaque ressource en
danger:
1) identification des parties prenantes
concernées par la ressource
2) réalisation participative du diagnostic
de la ressource;
3) élaboration des scénarios de
gestion;
4) mise en place d’une structure de
gestion;
5) développement et légitimation
des accords de terrain.
Les réunions de négociation proprement
dites se passent avec chacun
des groupes d’intérêt. On y
pèse le pour et le contre de différents
scénarios, on cherche un
maximum d’avantages avec un
minimum d’inconvénients et surtout on vérifie la
faisabilité et la viabilité à long terme des options.
Dans un deuxième temps, se tiennent les
réunions de restitution des avis des différents
acteurs dans lesquelles on expose les différents
points de vue et on propose des solutions de
gestion consensuelles. Tant que le consensus
n’est pas atteint, l’accord ne peut être ni validé
légalement (texte des accords signés) ni légitimé
traditionnellement (rites locaux d’acceptation).
Dans l’organisation de la médiation et pour des
besoins d’efficacité, deux équipes composées de
trois médiateurs et d’un facilitateur sont mises
en place par le projet du Comité UICN des Pays
Bas. La première équipe est chargée de la négociation
de l’accord sur les lamantins. La seconde
équipe s’occupe de la négociation sur les tortues
et le raphia. Après un bon nombre de réunions,
les négociations donnent les résultats ci-après:
Les accords de gestion d’espèces
particulières: tortues marines,
lamantins, raphia
Tortues marines
Tout le littoral est délimité en zones de protection
intégrale (ZPI) et en zones de protection
partielle (ZPP). (Voir l’accord en Annexe 5)
Tchim Tchieto: Fierté de la Cogestion, C. Chatelain, M. Taty et G. Borrini-Feyerabend 41