Le COGEREN ne vient pas annuler ni supplanter - IUCN

main.
Deux niveaux d’organisation au minimum sont
nécessaires. Le premier est le niveau local avec
des institutions dites “de base” comme les
groupes d’utilisateurs des ressources, les
groupes de réflexion, les groupes de sages, la
chefferie de terre. La création de ces structures
Des institutions de base se
créent pour mettre en
valeur leur particularité
technique (chasse, pêche,
agriculture) ou sociales
(femmes, jeunes).
n’a jamais été demandée
ou initiée par le projet mais
elles ont émergé d’une
dynamique interne avec
une vivacité proportionnelle
au pouvoir détenu par les
acteurs concernés. En
effet, l’équipe du projet a
seulement favorisé la naissance
d’opportunités de
regroupement au cours des différentes discussions
en réunions et a suscité les débats pour
permettre aux gens de saisir ces opportunités.
Le zonage proposé par les quelques groupes de
départ (comité de réflexion, chefs de village
entre autres) a provoqué des réactions au sein
de plusieurs communautés qui, du coup, ont eu
peur de perdre leur droits et ont réagi en s’organisant
à leur tour (exemple des bureaux des
chasseurs de Nzambi, Cotovindou et Mpella).
D’autres groupements comme l’association
PAGAIE (Pêcher Activement tout en Garantissant
l’Abondance de l’Ichtyofaune Exploitée) ou encore
le groupement des femmes de Cotovindou se
sont formés pour saisir l’opportunité de l’aide du
projet Conkouati en matière d’activités alternatives
(élevage, agriculture, etc.).
Le deuxième niveau est plus large et se rapporte
à une structure de gestion des droits d’usage. Le
constat de départ est qu’il n’existe pas de mécanisme
de communication entre les habitants de
Conkouati et les administrations à propos de la
gestion des ressources naturelles de la réserve.
Partant de là, il faut bâtir un cadre de concertation
dans lequel les objectifs des zones de protection
intégrale et de développement local, les
problèmes empêchant l’atteinte de ces objectifs
ainsi que les acteurs ayant un lien avec ces
zones soient tous pris en compte en même
temps. Ce deuxième niveau est donc le cadre de
concertation de toutes les institutions de base
entre elles et avec les autres partenaires (administrations,
ONGs, etc.). Il prend la forme d’un
comité, le Comité de Gestion des Ressources
Naturelles (COGEREN). La règle du jeu exige que
les objectifs de cette structure et sa composition
soient débattus avec l’ensemble des partenaires
pour aboutir à une configuration issue de l’interaction
entre parties prenantes. C’est ainsi qu’une
assemblée générale regroupant tous les délégués
du COGEREN s’est tenue en mai 1998, à
l’issue de laquelle les textes de création du
COGEREN ont été pris et ses deux organes de
pilotage et d’arbitrage ont été mis en place.
Le COGEREN— ONG de type Loi 190117 —
reconnue par les autorités Administratives,
représente le lieu de négociation des accords de
gestion. Il porte aussi la responsabilité de l’application
et du suivi de ces accords. Le COGEREN
regroupe les délégués des principales parties
prenantes impliquées dans la gestion des ressources
naturelles de Conkouati pour un total de
trente trois membres. Sa composition est la suivante:
• quatre délégués de l’administration chargée
des aires protégées;
• un délégué de l’administration chargée de
l’agriculture;
• un délégué pour chacune des sous préfectures
de Madingo-Kayes et Nzambi;
• un délégué de la brigade des forêts de
Madingo-Kayes;
• un délégué pour chacune des ONGs ANZAS,
HELP et WETUNA;
• un délégué du comité des sages du District de
Nzambi;
• quatre délégués des populations pour chacun
des villages de Ntié-tié, Nzambi, Cotovindou;
• deux délégués des populations pour chacun
des villages de Ntandou-Goma, Ngoumbi,
Mvandji, Loussala, Mpella, Sialivakou.
Le COGEREN s’appuie sur deux Comités:
le Comité de Pilotage, qui est l’organe exécutif
Tchim Tchieto: Fierté de la Cogestion, C. Chatelain, M. Taty et G. Borrini-Feyerabend 37