Le COGEREN ne vient pas annuler ni supplanter - IUCN
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Faire face aux<br />
nouveaux obstacles<br />
En 2000, alors que le chemi<strong>ne</strong>ment vers<br />
la cogestion à Conkouati semble avoir<br />
presque abouti (voir Figure 3), l’équipe<br />
de la médiation négocie l’application des<br />
compromis de gestion des ressources<br />
naturelles entre les communautés<br />
locales et l’admi<strong>ni</strong>stration de l’Economie<br />
Forestière, deux nouveaux acteurs ayant<br />
un gros poids institution<strong>ne</strong>l apparaissent<br />
sur la scè<strong>ne</strong>: un Conseiller de la Wildlife<br />
Conservation Society (WCS) et u<strong>ne</strong> toute<br />
nouvelle figure profession<strong>ne</strong>lle— le premier<br />
Conservateur du Parc National<br />
Conkouati-Douli, affecté par l’Etat et<br />
financièrement aidé par la WCS. La WCS<br />
est u<strong>ne</strong> ONG internationale de grande<br />
notoriété, dédiée à la conservation de la<br />
vie sauvage. Elle a des projets de<br />
conservation dans de nombreux pays et<br />
travaille déjà dans le Nord du Congo, au<br />
Parc de Nouabalé Ndoki, dont le village<br />
le plus proche est situé à 40 km. A<br />
Conkouati, la WCS a un accord verbal<br />
avec le Gouver<strong>ne</strong>ment congolais pour<br />
apporter un appui tech<strong>ni</strong>que au Parc<br />
National. <strong>Le</strong> Conservateur, non natif de<br />
la région et nommé par le gouver<strong>ne</strong>ment,<br />
travaille en étroite collaboration<br />
avec le Conseiller.<br />
Ces deux nouvelles «parties prenantes»<br />
sont naturellement associées aux discussions<br />
en cours avec l’équipe de médiation<br />
déjà sur place et l’admi<strong>ni</strong>stration<br />
des Eaux et Forets en particulier à pro-<br />
L’argument purement<br />
tech<strong>ni</strong>que soulevé pour<br />
bloquer les accords<br />
(«insuffisance de<br />
connaissances de la<br />
ressource») semble<br />
masquer des soucis<br />
plus profonds.<br />
pos du scénario de gestion<br />
approprié à chacu<strong>ne</strong> des trois<br />
espèces considérées comme<br />
sérieusement menacées. Ces<br />
scénarios sont socialement<br />
acceptables, tech<strong>ni</strong>quement<br />
réalisables et écologiquement<br />
et institution<strong>ne</strong>llement viables<br />
mais le Conseiller de la WCS<br />
apporte cependant des<br />
réserves importantes, notam-<br />
ment en ce qui concer<strong>ne</strong> l’accord sur la gestion<br />
des tortues mari<strong>ne</strong>s. <strong>Le</strong>s arguments avancés<br />
contre cet accord sont d’ordre tech<strong>ni</strong>que: les<br />
responsables de la WCS refusent de caution<strong>ne</strong>r<br />
les accords négociés et ils affirment qu’ils <strong>ne</strong><br />
pourront se prononcer qu’après le dépouillement<br />
et l’analyse des données en cours de collecte par<br />
u<strong>ne</strong> petite ONG Gabonaise dénommée «Aventure<br />
Sans Frontières» sous-traitée à cet but par le<br />
WCS. Or, ce travail de collecte de données a déjà<br />
été réalisé pendant deux ans par le projet UICN<br />
et ce sont précisément les résultats de ce travail<br />
Tchim Tchieto: Fierté de la Cogestion, C. Chatelain, M. Taty et G. Borri<strong>ni</strong>-Feyerabend 43