Le COGEREN ne vient pas annuler ni supplanter - IUCN

Photo 15: A quelques jours de pirogue et de marche à l'intérieur
de la forêt, on est perdu dans un magnifique enfer
vert…
constamment ne serait ce qu’un seul résident
local à toute activité, si petite soit elle, non seulement
pour rechercher un appui concret mais
surtout pour garantir la transparence des actions
et des discussions, et donc rechercher la
confiance mutuelle…
Parmi toutes les activités menées conjointement
avec les résidents, la plus importante, et de loin
la plus intéressante, concerne la création de la
structure locale de gestion de l’aire protégée. Le
premier signe porteur, la première flamme allumée
dans ce sens, est l’autocréation, en août
1995, des groupes de réflexion de Nzambi et de
Ntié Tié. Le projet espérait avec impatience
A la peur de l'exclusion du départ
se substitue une certaine collaboration
pour la gestion des
ressources naturelles. Le projet
devient une source d'opportunitéssurtout
pour contrôler l'accès à l'espace-
qu'une partie de la population
tente de s'approprier.
silencieuse l’émergence
d’une initiative
de ce genre mais
avait volontairement
attendu qu’elle
émerge seule et
aucun membre de
l’équipe n’a jamais
demandé sa création.
Les groupes de
réflexion, en effet,
sont le fruit du travail
de communica-
tion sociale du projet. A partir de leur création,
l’équipe du projet encadre et appuie ces groupes
dans leurs idées et leurs initiatives
de conservation. De nombreuses discussions
ont lieu, quelques fois très
enthousiastes et enflammées, au
bénéfice de la recherche de solutions
aux problèmes du village. Ces rencontres
sont l’occasion pour les responsables
du projet de susciter des
débats entre villageois, de les aider
à cheminer dans leurs raisonnements,
de les aider à formuler certaines
idées et même de leur poser
des questions en rapport à la ponction
incontrôlée de la ressource par
des étrangers aidés de locaux ou par
des locaux eux-mêmes. Les principaux
fruits de ces débats sont, du
point de vue du projet:
• la mise en place d’un premier
niveau de discussion formel sur la
cogestion des ressources;
• l’établissement d’une meilleure confiance entre
tous les acteurs de la vie de Conkouati;
et, du point de vue de la population:
• la mise en évidence de la nécessité de réguler
l’accès à la ressource et à l’espace de façon
«moderne» tout en s’appuyant sur les acquis
de • la discussion (idées de zonage, propositions
de règles de chasse et de pêche avec
quotas et taxes, demande d’appui pour la création
de brigades de surveillance);
• la mise en évidence de besoin local de formation
• en matière d’inventaire des espèces animales
et d’autres sujets (le projet a eu par exemple
une demande d’appui des pêcheurs locaux
pour une meilleure connaissance des migrations
de poissons dans la lagune et les lacs).
En 1995, Monsieur Fouti Kokolo, co-fondateur du
groupe de réflexion de Nzambi, est invité par le
projet à venir à Brazzaville pour présenter la
situation de Conkouati au Comité de Pilotage du
GEF. Ce déplacement, considéré avec fierté par
les résidents de Conkouati comme un véritable
«voyage d’ambassadeur», a un impact fort sur
les participants de cette rencontre, notamment
sur les délégations des quatre autres sites
Tchim Tchieto: Fierté de la Cogestion, C. Chatelain, M. Taty et G. Borrini-Feyerabend 27