Le COGEREN ne vient pas annuler ni supplanter - IUCN

38
des décisions prises par l’assemblée générale du
COGEREN, et le Comité d’Arbitrage, chargé de
garantir le respect des décisions acceptées par
les parties et du règlement des litiges.
Le mandat du COGEREN couvre l’exécution des
différents programmes du plan d’aménagement
telle que la mise en place et la gestion des différentes
structures d’aménagement du parc, la
réalisation des activités alternatives à l’exploitation
non durable des ressources naturelles, etc.
Il couvre aussi la mise en place d’un système de
suivi du zonage et d’un système
d’incitation/sanction sur le respect/transgression
des accords de gestion. Ainsi, le COGEREN porte
sur son dos un gros fardeau mais face à ces
lourdes responsabilités il bénéficie d’un atout
important: celui d’être l’enfant d’une concertation
aussi bien menée que possible— un enfant
voulu.
DEVELOPPER ET
LEGITIMER
DES ACCORDS A
PLUSIEURS NIVEAUX
Une fois le COGEREN formé et reconnu par l’Etat
(voir Annexe 8), il devient indispensable de légitimer
tout ce processus par une cérémonie qui
entérine la procédure de négociation. Une vali-
Photo 20: Savanes sèches, forêts inondables et forêts des montagnes
du Mayombe: le creuset d'une multitude d'écosystèmes.
dation juridique formelle (signature d’une Charte
de Cogestion des Ressources Naturelles) et une
validation sociale (rites de fertilité et serments
faits par les chefs locaux) constituent les pièces
maîtresses de la cérémonie organisée à
Conkouati au mois de mai 1999.
La Charte de Cogestion
La Charte officielle signée par toutes les parties
prenantes de Conkouati
porte sur la cogestion
des ressources naturelles.
Cette Charte est
en somme la déclaration
écrite de l’engagement
de chacune des
parties prenantes à
respecter le résultat
des négociations. C’est
un engagement d’ordre
général sur l’ensemble
des ressources naturelles
à Conkouati (adhésion à la cogestion,
zonage et structure de gestion mixte). Le texte
de la Charte est d’abord grossièrement rédigé
par le projet en tenant compte des négociations
antérieures et de la logique de l’interaction entre
partenaires. Cette première rédaction est ensuite
transmise à tous les partenaires et discutée avec
eux pour avis, amendements ou corrections. Une
seconde version est alors écrite et c’est la signature
de celle ci qui fait l’objet d’une
cérémonie.
Une Charte d’engagement pour
la cogestion des ressources
naturelles est signée par toutes
les parties prenantes et la légitimation
traditionnelle de ces
engagements vise à inscrire la
cogestion dans le répertoire des
valeurs de la communauté.
Une cérémonie de légitimation,
notamment dans sa partie ritualisation,
ne peut prendre de la valeur, du
poids et de la considération que si elle
se fait sur la base d’accords discutés,
négociés et obtenus sur des bases
concrètes. Le risque est de tomber
sous le coup de pratiques politiciennes,
d’intérêts électoralistes et de
manque de respect des accords. A ces
mauvaises pratiques, les communautés
locales préfèrent un accord écrit et
concret qui représente plus d’assurance
et de sérieux lors de la légitimation.
La cérémonie de légitimation
mélange les pratiques modernes à la
CEESP Occasional Papers 2, Janvier 2004