Le COGEREN ne vient pas annuler ni supplanter - IUCN

«surveillance et de répression
du braconnage». Ce
système a utilisé des gendarmes,
des policiers, et
même des militaires béret
noir (artilleurs) de Pointe-
Noire, sans emploi après la
dernière guerre civile et
équipés d’armes de guerre.
Comme on aurait pu imaginer,
la répression, au lieu
de protéger les ressources
naturelles, n’a fait qu’intensifier
les risques de leur
pillage et augmenter le
braconnage. On dit à
Conkouati que les soldats
censés réprimer le délits
ont organisé un système
de taxation des animaux
braconnés et qu’une sorte d’alliance s’est constituée
entre les gardes armés et les braconniers
(qui ne sont pas membres des communautés
locales et qui viennent de l’extérieur du parc),
les premiers devenant les protecteurs/ taxateurs
des seconds. En clair, les accords négociés dans
l’année 2000 (tortues, lamantins, raphia) n’ont
pas été reconnus ni considérés valables par le
Conservateur et son Conseiller. La seule chose
qui a été proposée et soutenue à leur place a
été un procédé répres-
On dit à Conkouati que les soldats
censés réprimer les délits
ont organisé un système de
taxation des animaux braconnés
et une sorte d’alliance s’est
constituée entre les gardes
armés et les braconniers (qui
ne sont pas membres de communautés
locales et qui viennent
de l’extérieur du parc),
les premiers devenant les protecteurs/
taxateurs des
seconds…
Photo 23: La lagune de Conkouati vue du ciel- réservoir de vie de toute
une région.
sif, qui a eu comme
superbe résultat l’aggravation
des délits. 20
Et les communautés
locales? On peut
s’imaginer leur déception
et leur indignation!
Non seulement elles
ont été contrariées
dans leur espoir de
développement et de
gestion des leurs ressources,
mais on leur a
imposé un système
répressif à l’avantage
de braconniers bien
connus. Une partie des résidents a même fini
par se révolter pour de bon. En Octobre 2003,
des résidents furieux ont séquestré pendant une
demie journée le Conservateur et le nouveau
Conseiller WCS21 et les ont ensuite «chassés»
de leur territoire. Fin 2003, le Conservateur est
devenu persona non grata à Conkouati et il habite
Pointe Noire, loin du Parc National. Mais le
WCS n’a pas renoncé à sa présence à Conkouati
et son site Internet22 fait référence au fait que
l’ONG est «en charge» de la gestion du Parc de
Conkouati-Douli, où elle est engagée à sauver
les tortues marines et à combattre la «pression
humaine» sur les ressources naturelles.
Les membres locaux du COGEREN— structure
qui dès 1998 avait pu accéder au statut d’ONG
et avait donc une certaine indépendance institutionnelle—
ont aussi réagit. Dans un premier
temps, quand ils se sont rendu compte de leur
mise de coté du point de vue décisionnel, ils se
sont appuyés sur les réseaux existants et ils ont
sollicité la solidarité au niveau national et sous
régional. Un parmi eux a même communiqué
les problèmes rencontrés au sein d’une réunion
internationale. 23 Par la suite, ils ont pratiquement
joué, en composant avec les mouvances
locales, un rôle d’agitateur24 , et ils ont souvent
Tchim Tchieto: Fierté de la Cogestion, C. Chatelain, M. Taty et G. Borrini-Feyerabend 45