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Pratiques urbaines dans les quartiers populaires de la ville ...

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III- Le tissu européen <strong>dans</strong> le développement du Tunis post-colonial : Contextualisation, Diagnostic et Enjeux<br />

Depuis l’indépendance, On assiste à une dépréciation progressive <strong>de</strong>s édifices bâtis durant <strong>la</strong> colonisation. On<br />

se retrouve face au même phénomène qu'à connu <strong>la</strong> médina pendant le protectorat par rapport à -justement- <strong>la</strong><br />

<strong>ville</strong> coloniale. Entre <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> guerre mondiale, <strong>la</strong> guerre d'indépendance et <strong>la</strong> création du nouveau état d’Israël,<br />

Les anciennes communautés qui occupaient <strong>les</strong> lieux se sont peu à peu dispersées. La bourgeoisie tunisoise a quitté<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années le centre <strong>ville</strong>, préférant s'installer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> banlieues cossues <strong>de</strong> <strong>la</strong> périphérie nord et<br />

nord-ouest: La Marsa, Carthage, <strong>la</strong> Soukra, Les Berges du <strong>la</strong>c, El Menzah et En Nasr. On assiste à un grand<br />

phénomène d'étalement urbain, porté en premier lieu par l'élite tunisoise et consolidé par une majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse moyenne. La migration progressive vers <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> extensions périphériques est alimentée par cette<br />

volonté d'appartenir à une catégorie sociale où <strong>la</strong> typologie d'habitat <strong>de</strong> <strong>la</strong> vil<strong>la</strong>, <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnité du logement et<br />

l'augmentation du mètre carré sont <strong>les</strong> symbo<strong>les</strong>. L'absence <strong>de</strong> réhabilitation et d'entretien du centre <strong>ville</strong> a<br />

fortement joué en défaveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> duale <strong>de</strong> Tunis. Progressivement, <strong>la</strong> médina puis <strong>la</strong> <strong>ville</strong> européenne se<br />

vi<strong>de</strong>nt et se dégra<strong>de</strong>nt, <strong>la</strong>issant p<strong>la</strong>ce à une popu<strong>la</strong>tion migrante, neocitadine, en manque <strong>de</strong> moyens et en quête<br />

<strong>de</strong> travail <strong>dans</strong> <strong>la</strong> capital.<br />

1- Brève contextualisation à échelle métropolitaine:<br />

a) Le grand Tunis entre croissance démographique et étalement urbain<br />

A partir <strong>de</strong> l’année 1920, Tunis a connu l’étalement <strong>de</strong>s zones périphériques, le développent <strong>de</strong>s lotissements<br />

organisés autour <strong>de</strong>s zones limitrophes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, vers France<strong>ville</strong>, Carnoit et le Belvédère au nord, Mont-Fleury au sud,<br />

par <strong>la</strong> suite l’étalement urbain commence à toucher le Bardo, Carthage, Sa<strong>la</strong>mmbô, <strong>la</strong> Goulette, <strong>la</strong> Marsa, Megrine,<br />

Ra<strong>de</strong>s, Ben Arous et Hammam Lif 54 . Cette époque s’est caractérisée par l’absence d’une p<strong>la</strong>nification urbaine<br />

préa<strong>la</strong>ble. C. Coquery-Vidrovitch souligne qu'au moment <strong>de</strong> l’indépendance en 1956, <strong>la</strong> <strong>ville</strong> livrée aux autorités<br />

tunisiennes constituait un ensemble disloqué et inachevé, caractérisé par une ségrégation très marquée : une<br />

médina abandonnée et appauvrie, une <strong>ville</strong> coloniale regroupant l’essentiel <strong>de</strong>s activités économiques et<br />

administratives et <strong>de</strong>s noyaux urbains lointains et périphériques, avec <strong>de</strong>s <strong>quartiers</strong> rési<strong>de</strong>ntiels pour une<br />

popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> majorité européenne et <strong>de</strong>s <strong>quartiers</strong> informels pour <strong>les</strong> Tunisiens issus <strong>de</strong> l'immigration rurale <strong>de</strong><br />

l’intérieur du pays. Ces <strong>de</strong>rniers <strong>quartiers</strong> n’avaient pratiquement aucune re<strong>la</strong>tion entre eux et très peu avec <strong>la</strong><br />

médina et <strong>la</strong> <strong>ville</strong> basse. L'étalement urbain s'est <strong>de</strong>puis progressivement accéléré pour s'étendre d'une part au nord,<br />

vers <strong>les</strong> terres agrico<strong>les</strong> et <strong>les</strong> collines voisines <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> <strong>de</strong> Tunis tel<strong>les</strong> que Jebel Nahli et <strong>la</strong> Mnih<strong>la</strong>, et d'autre part au<br />

sud, vers oued maliane et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine <strong>de</strong> Mornag. La zone urbanisée couvre alors un rayon <strong>de</strong> 15 à 20 kilomètre tout<br />

autour du centre-<strong>ville</strong>.<br />

D'après l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> H. D<strong>la</strong><strong>la</strong> <strong>de</strong> 2007, <strong>la</strong> capitale Tunisienne n'est <strong>de</strong>venue une <strong>ville</strong> millionnaire que vers 1978. Sa<br />

popu<strong>la</strong>tion, qui n'était constituée que <strong>de</strong> 561.000 habitants à l'Indépendance et <strong>de</strong> 900.250 habitants au<br />

54 Catherine Coquery-Vidrovitch 1988 Processus d'urbanisation en Afrique, Volume 2 Harmattan<br />

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