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Pratiques urbaines dans les quartiers populaires de la ville ...

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<strong>de</strong> perte chez <strong>de</strong>s citadins qui, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> symbolique historique, été familiarisés à <strong>la</strong> vue <strong>de</strong>s silhouettes<br />

origina<strong>les</strong>, <strong>de</strong>venues avec le temps <strong>de</strong>s repères urbains 80 .<br />

Ainsi, on assiste <strong>de</strong>puis quelques années à un regain d’intérêt au patrimoine coloniale <strong>dans</strong> cette zone <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong>.<br />

Des actions ont été entreprises <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'association <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> médina <strong>de</strong> Tunis sous forme<br />

d'intervention ponctuelle comme par exemple <strong>la</strong> réhabilitation du théâtre municipal <strong>de</strong> Tunis, du marché central ou<br />

à échelle urbaine comme <strong>la</strong> réhabilitation <strong>de</strong> l'avenue H. Bourguiba. On note cependant une différenciation d'égard<br />

envers <strong>la</strong> partie limitrophe à l'avenue H. Bourguiba par rapport au reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>ville</strong> européenne - comme l'illustre le<br />

quartier Lafayette - qui peut s'expliquer <strong>de</strong> différentes manières. Premièrement, <strong>les</strong> interventions entreprises par <strong>les</strong><br />

pouvoirs publics concernent -jusqu'à maintenant- soit <strong>de</strong>s objets architecturaux à haute connotation patrimoniale,<br />

soit l'espace public. Se remarque donc l'absence d'intervention sur le bâti rési<strong>de</strong>ntiel qui est peut être expliqué par<br />

une préférence à l'intervention sur <strong>les</strong> monuments patrimoniaux du tissu européen, dont l'importance symbolique<br />

concernerait un groupe beaucoup plus <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> citoyens. Les différentes complications qui émanent lors d'une<br />

intervention sur un tissu rési<strong>de</strong>ntiel ancien tel que <strong>les</strong> difficultés financières et <strong>les</strong> problématiques juridiques<br />

précé<strong>de</strong>mment énoncés peuvent être aussi <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> cette inégalité territoriale, étant donné l'absence <strong>de</strong><br />

dispositif institutionnel et opérationnel adéquat pour piloter ce genre d'opérations. En <strong>de</strong>rnier, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />

bâtiments du quartier se retrouvent <strong>dans</strong> un état actuel <strong>de</strong> dégradation avancée mais <strong>la</strong> plupart ne menacent pas<br />

encore ruine. Les pouvoirs publics ont généralement <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> rénovation plus extrêmes, notamment <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>quartiers</strong> informels ou <strong>dans</strong> <strong>la</strong> médina dont l'état <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>brement était plus avancé que celui du tissu européen. La<br />

popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nte n'étant pas assez organisée, c'est en général ces arguments qui jouent en défaveur du quartier<br />

Lafayette, contrairement à <strong>la</strong> partie limitrophe <strong>de</strong> l’avenue Habib Bourguiba - symbole historique important mais<br />

aussi lieu où se localisent différentes représentations <strong>de</strong>s institutions <strong>les</strong> plus importantes du pays - où <strong>la</strong><br />

mobilisation citoyenne est plus importante quant à <strong>la</strong> réhabilitation <strong>de</strong> l'avenue.<br />

3- Un territoires à <strong>de</strong>ux franges:<br />

Depuis sa création, le quartier Lafayette a gardé sa même typologie originelle. De forme octogonale, Il a par contre<br />

vu changer <strong>les</strong> noms <strong>de</strong>s différentes rues qui limitent son territoire. Actuellement, ses limites physiques sont<br />

respectivement l'Avenue Mohamed V au nord et au nord-est, l'Avenue du Ghana et celle <strong>de</strong> Madrid au sud et au<br />

sud-ouest et l'avenue Hédi Chaker au nord-ouest. Le quartier est traversé par trois axes assez importants, à savoir,<br />

L'avenue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Liberté et <strong>la</strong> rue <strong>de</strong> Pa<strong>les</strong>tine - parallè<strong>les</strong> à l'avenue Mohamed V - et <strong>la</strong> Rue <strong>de</strong> d’Égypte, anciennement<br />

appelée rue <strong>de</strong> Lafayette et considérée Jadis comme le poumon du quartier.<br />

Si on s'attar<strong>de</strong> sur <strong>les</strong> caractéristiques <strong>urbaines</strong> du quartier, on constate rapi<strong>de</strong>ment que ce <strong>de</strong>rnier est un territoire<br />

constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux franges distinctes et assez contraires. La première frange englobe l'Est du quartier <strong>de</strong> bout en<br />

bout et prend fin aux marges <strong>de</strong> l'avenue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Liberté. De forme rectangu<strong>la</strong>ire, cette zone représente le territoire<br />

tertiaire -et anciennement rési<strong>de</strong>ntiel- du quartier et dont le périmètre est <strong>de</strong> plus en plus majoritaire. La <strong>de</strong>uxième<br />

frange se localise à <strong>la</strong> partie ouest du quartier et représente un territoire <strong>de</strong> forme triangu<strong>la</strong>ire, rési<strong>de</strong>ntiel et<br />

80 Simon A. «enjeux culturels et politiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en patrimoine <strong>de</strong>s espaces coloniaux» Autrepart, 2005/1 n°33, p 13- 31. DOI: 10..3917/autr.033.0013<br />

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