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Pratiques urbaines dans les quartiers populaires de la ville ...

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adjacent à <strong>la</strong> Médina. Sa promiscuité à une <strong>de</strong>s parties <strong>les</strong> plus <strong>popu<strong>la</strong>ires</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> médina -dont elle abrite une <strong>de</strong>s<br />

entrées principa<strong>les</strong> (Bab el Khadra) – lui lègue une ambiance assez informelle et une mixité sociale spécifique.<br />

Il est intéressant <strong>de</strong> voir qu'à l'analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre ces <strong>de</strong>ux franges, on se rend compte que <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux font<br />

partie du même territoire mais ne cohabitent pas. On dénote que <strong>la</strong> première frange forme une sorte <strong>de</strong> continuité<br />

au quartier d'affaires <strong>de</strong> l'Avenue Mohamed V et semble, à quelques endroits, faire plutôt partie <strong>de</strong> son voisin que<br />

du quartier Lafayette. elle est caractérisée par un contraste <strong>de</strong> rythme entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée. Sa<br />

popu<strong>la</strong>tion majoritairement non rési<strong>de</strong>nte dé<strong>la</strong>issent <strong>les</strong> lieux à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin d'après-midi. Cette partie du quartier<br />

souffre aussi d'une congestion et d'une pollution sonore importantes. Son paysage urbain est le fruit <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique<br />

initiée durant <strong>de</strong>s années pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsification <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone et représente un mé<strong>la</strong>nge aléatoire et discontinu entre un<br />

tissu colonial et une majorité d'édifices plus récents.<br />

D'un autre côté, <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième frange présente un aspect beaucoup plus rési<strong>de</strong>ntiel dont <strong>les</strong> cafés, <strong>les</strong> marchés<br />

informels et <strong>les</strong> restaurants <strong>popu<strong>la</strong>ires</strong> lui confèrent une certaine concentration <strong>de</strong> flux durant toute <strong>la</strong> journée.<br />

Anciennement majoritaire, son périmètre s'est réduit au fil <strong>de</strong>s années . Son paysage urbain - formé majoritairement<br />

du tissu colonial - est globalement harmonieux mais présente un niveau assez avancé <strong>de</strong> dégradation. Une partie <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> cette frange -majoritairement locataires- jouissent <strong>de</strong> l'avantage <strong>de</strong> payer un loyer re<strong>la</strong>tivement<br />

bas par rapport aux autres parties <strong>de</strong> l'hyper-centre. Ce<strong>la</strong> est dû à <strong>la</strong> loi dite « du blocage du loyer et du maintien <strong>de</strong>s<br />

locataires ». Selon I. Oues<strong>la</strong>ti, cette loi a essence sociale et préconisée après l'indépendance -qui visait à protéger <strong>les</strong><br />

locataires <strong>de</strong>s abus spécu<strong>la</strong>tifs <strong>de</strong>s propriétaires fonciers- a fini par produire un effet pervers et est <strong>de</strong>venue un <strong>de</strong>s<br />

principaux facteurs <strong>de</strong> dégradation du bâti colonial 81 . Les propriétaires - majoritairement contre cette loi - refusent<br />

généralement d'entretenir leurs immeub<strong>les</strong> jusqu'à ce qu'ils tombent en ruine pour pouvoir chasser <strong>les</strong> occupants,<br />

récupérer leurs bien et le revendre aux investisseurs.<br />

Sur ce point, Il est tout <strong>de</strong> même intéressant <strong>de</strong> noter qu'aussi paradoxal que ce<strong>la</strong> puisse paraître , <strong>la</strong><br />

marginalisation <strong>de</strong>s habitants et leurs manques <strong>de</strong> moyens -souvent considérée comme <strong>la</strong> cause principale<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation du patrimoine bâti- est à ce jour un <strong>de</strong>s principaux facteurs qui ont permis une re<strong>la</strong>tive<br />

conservation du tissu colonial du quartier <strong>de</strong> Lafayette. La <strong>de</strong>struction et le remp<strong>la</strong>cement du parc immobilier<br />

du quartier ont été longtemps opérés par le lobby immobilier dont <strong>la</strong> priorité était <strong>de</strong> profiter d'une zone à forte<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> foncière et immobilière. Les constructions du quartier étant pour <strong>la</strong> plupart à 2 ou à 3 étages, el<strong>les</strong> sont<br />

souvent rasées et remp<strong>la</strong>cés par <strong>de</strong>s immeub<strong>les</strong> plus <strong>de</strong>nses et plus rentab<strong>les</strong>.<br />

4- Quelques initiatives privées :<br />

En faisant le tour du quartier Lafayette, on remarque qu'un phénomène re<strong>la</strong>tivement nouveau et timi<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

réhabilitation urbaine commence à voir le jour. En analysant <strong>les</strong> différentes opérations faites ou en cours <strong>de</strong><br />

réalisation, on peut <strong>les</strong> c<strong>la</strong>sser suivant <strong>de</strong>ux groupes différents:<br />

81 Oues<strong>la</strong>ti I. « Les centralités du grand Tunis : acteurs, représentations et pratiques <strong>urbaines</strong> » Doctorat <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Toulouse- le Mirail. 2010<br />

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